L’Europe de l’énergie à la rescousse du climat ?

par Enjeux Electriques
mardi 24 novembre 2015

Maroš Šefčovič (vice-président de la Commission européenne en charge de l’énergie et du climat) a annoncé le 19 novembre, vouloir faire de 2016 une année charnière pour l’Europe de l’énergie, en présentant un ensemble de textes « très techniques ». Le but ? Rendre plus crédibles les positions européennes pendant la COP21 et faire de la transition énergétique mondiale un moyen de relance économique.

Fragilisation de la position européenne au cours de la dernière décennie

Conscient que la position européenne s’est fragilisée ces dernières années, Maroš Šefčovič veut montrer que le vieux continent peut encore être le moteur de la lutte mondiale contre le réchauffement. En effet, après avoir soutenu l’entrée en vigueur du traité de Kyoto en 2005, l’Union européenne a adopté, en 2007, le paquet énergie-climat dit « 20-20-20 ». Projet le plus ambitieux dans le monde, il prévoit une baisse de 20% des gaz à effet de serre (par rapport à 1990) et de porter à 20% la part des énergies renouvelables en 2020.

Malheureusement, cette dynamique s’est essoufflée. Suite à l’échec de Copenhague en 2009 (COP15) et dans un contexte de crise économique, les Etats-membres ont rechigné à abandonner leurs prérogatives sur l’énergie. De sorte, l’Union européenne n’est pas parvenue à adopter de nouvelles mesures contraignantes en 2014, se contentant de fixer l’objectif d’une baisse de 40% des émissions des gaz à effet de serre en 2030.

Des objectifs précis en 2017

Pour ne pas s’asseoir à la table des négociations de la COP21 avec ce seul objectif, purement déclaratif, le vice-président de la Commission européenne a annoncé que les textes soumis le 19 novembre donneraient lieu à une concertation européenne dès l’année prochaine. Ainsi, il est prévu de définir au cours de l’été 2016 des objectifs de réduction des gaz à effet de serre par pays et par secteurs d’activité à l’horizon 2030. En outre, le marché des quotas d’émission sera également modifié au cours de l’année à venir pour donner (enfin) sa vraie valeur au CO2. Au plus tard, un plan de route précis pour chaque pays doit être définitivement validé en 2017.

Négocier un accord bénéfique en décembre

Si les Etats européens ont peiné à se coordonner depuis quelques années, une économie de la transition énergétique s’est progressivement développée. Maroš Šefčovič a ainsi souligné devant un groupe de députés français que les énergies renouvelables représentent « près de 1,2 million d’emplois en Europe » et l’efficacité énergétique « presque un million ». « Si l’on poursuit avec le même élan  », 3,6 millions d’emplois supplémentaires pourraient être créés, assure-t-il.

Grâce à ces statistiques encourageantes, le responsable européen compte convaincre, lors des négociations de Paris, le reste du monde que la lutte contre le changement climatique peut être une opportunité économique. Il compte ainsi mettre fin à l’état d’esprit habituel qui associe climat et contraintes économiques, très prégnant en Amérique du Nord et dans les pays émergents.


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