L’Europe et le tabac

par CR
jeudi 1er février 2007

L’interdiction totale de fumer dans les lieux publics est entrée en vigueur en France à compter de ce jeudi 1er février. La mesure s’applique désormais dans les écoles, les administrations, les hôpitaux et les entreprises. L’année prochaine, ce sera le tour des restaurants et des discothèques, qui commencent donc à s’adapter. Quelques 175 000 agents sont mobilisés pour faire respecter ces mesures drastiques. En France, le combat est sans merci. Mais qu’en est-il à travers l’Europe ?

La grande majorité des pays européens a interdit la publicité du tabac, suite à une directive européenne entrée en vigueur en juillet 2005. Seules la Grèce et l’Allemagne font figure de mauvais élèves et tardent à transposer la législation européenne.

Dans la plupart des pays européens également, la vente de cigarettes est interdite aux mineurs ou aux moins de 16 ans. En Allemagne, des distributeurs placés dans la rue permettaient de contourner cette législation. Mais cette faille a été corrigée il y a peu : il faut en effet désormais une carte bancaire pour les utiliser.
En Espagne, la vente de tabac est dorénavant interdite dans les « ventas », ces petits commerces situés à la frontière qui faisaient le bonheur des Français.

Quant à l’interdiction de fumer dans les lieux publics, commençons un tour d’horizon de nos voisins européens et de leur législation.


En Belgique, pays pionnier en la matière, il est interdit de fumer dans les lieux publics depuis 1991. Moins d’un mois après l’entrée en vigueur d’un nouvel arrêté royal, les réactions se font entendre. Les non-fumeurs semblent plutôt satisfaits, mais cette mesure provoque un tollé parmi les fumeurs. Ils considèrent que cette loi est une véritable atteinte aux libertés fondamentales. Les restaurateurs, spécialement concernés par la nouvelle mesure, font de la résistance et refusent de l’appliquer, en s’exposant à des amendes salées.

Réaction encore plus surprenante : un nouveau parti politique a été créé vers Liège, à l’Est de la Belgique, et affiche clairement son soutien aux fumeurs. « Justice sociale, respect et liberté » demande la levée de l’interdiction.

La disparition totale de la cigarette des lieux publics, y compris des bars et boites de nuit, est en vigueur en Belgique, au Royaume-Uni, en Irlande, en Suède, en Italie ; bref, dans la quasi-totalité de l’Europe Occidentale. Plus récemment, cette interdiction a vu le jour en Espagne, deuxième pays au hit parade européen du tabagisme après la Grèce. Vous pouvez donc désormais déguster vos tapas sans cette maudite odeur de cigarette.

Dans ces pays, des pièces sont réservées aux fumeurs, mais dans des conditions très strictes. Pour que les non-fumeurs n’aient pas à y pénétrer même pour quelques secondes, il est interdit d’y vendre quoi que ce soit. En France, même les femmes de ménage sont obligées d’aérer la zone pendant une heure avant d’avoir le droit d’y pénétrer.
Les pièces réservées aux fumeurs sont même totalement interdites en Norvège.

Dans les autres pays comme l’Autriche, la Suisse, les Pays-Bas et tous les pays d’Europe de l’Est, l’interdiction est partielle mais progressive. Cette évolution respecte une volonté de la commission européenne de proscrire le tabac des lieux publics.

Le paradis des fumeurs reste la Grèce. Il existe bien quelques mesures, mais celles-ci ne sont absolument pas respectées. Avec le paquet de cigarettes à moins de 3€, la publicité autorisée et les fumeurs omniprésents, près de la moitié de la population fume, alors que l’objectif de l’Union Européenne est de réduire la proportion de fumeurs à 20%. Un objectif que seuls le Danemark et la Suède ont aujourd’hui atteint.

Les non-fumeurs gagnent du terrain en Europe.
Le siège de l’Organisation Mondiale de la Santé, à Genève, a même décidé qu’elle « ne recrute plus de consommateurs de tabac, sous quelque forme que ce soit ». Une discrimination que permet la législationlégislation suisse.

On peut s’interroger sur l’efficacité de ces mesures drastiques. Mais d’après les études, les cancers du poumon ont diminué de 10% en moyenne en 2006.
Depuis le 1er janvier, quelques 300 000 Espagnols ont sollicité une aideaideaideaideaideaideaideaideaideaideaide médicale pour arrêter la cigarette.

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