L’UE, nous la quittons en mars, arrętez de nous embęter avec ça ! #brexit

par taktak
lundi 8 octobre 2018

Quoi qu'en disent les cris d'orfraies des eurolatres béats qui occupent l'espace médiatique détenu par les milliardaires ou controlé par leur régime Macron, les travailleurs britannique ont voté pour et veulent le Brexit. Pour échapper au dumping anti social de cette Union Européenne qui dresse les peuples les uns contre les autres, met en concurrence les travailleurs et libéralise et privatise leur service public pour faire gonfler les profits des multinationales.
Pour entendre ce qu'on a dire les travailleurs britannique, écoutons ce que nous disent les syndicalistes d'outre manche, à l'image de Sarah Woolley, dont l'interview par le Morning Star a été traduite en français par le journal du PRCF

Initiative Communiste ici une traduction (avec l’autorisation de l’auteure) d’un article paru dans les colonnes du célèbre journal de nos camarades britanniques le Morning Star le 23 septembre 2018. Sarah Woolley – représentante du syndicat des boulangers, des travailleurs de l’alimentation et des industries connexes et active dans la défense de l’environnement – y témoigne de l’état d’esprit et de la combativité de la classe ouvrière britannique, comme de sa vigilance face aux contradictions du Parti Travailliste qui tient son congrès cette semaine à Liverpool.

J’ai hâte d’être au 29 mars 2019. C’est le jour où nous quitterons l’UE. Nous devrions alors faire la fête dans les rues.

En tant que mère d’un adolescent de 13 ans, que membre du Parti travailliste et que représentante à plein temps d’un syndicat vivant dans une zone industrielle autrefois florissante, je suis vraiment fière que ma communauté ait voté en faveur du Brexit, comme la plupart des communautés ouvrières du pays et la plupart des membres de mon syndicat, comme, en fait, des membres de tous les syndicats.

Ce vote a été positif et a secoué l’ordre établi et tous ceux qui ne sont pas du côté des travailleurs et de leurs familles. Je pense que c’est la plus grande chance que nous ayons d’exprimer notre opinion depuis que le vote à 18 ans a été finalement obtenu en 1969.

Toutes les grandes luttes syndicales depuis notre adhésion à l’UE se sont terminées par des défaites. Lors du référendum, nous nous sommes exprimés et nous avons gagné ce qui explique pourquoi ils essaient de faire taire notre voix depuis.

Nous avons voté pour la possibilité de reconstruire notre économie, notre industrie et nos services publics dévastés.

Ma génération et celles à venir veulent élire des politiciens qui feront pencher la balance des droits et des lois en faveur des travailleurs, des syndicats, de la production réelle et de la création de richesses. Les commissaires européens non élus, les lois et directives de l’UE, axés uniquement sur les intérêts des grandes entreprises, ne peuvent et n’ont jamais fait cela.

Dire que l’UE est la pierre angulaire de tous les droits des travailleurs est la plus grande injure que j’ai entendue dans ma vie.

L’adhésion à l’UE et les années de politiques conservatrices et néo-travaillistes ont délibérément apportées la régression partout en Grande-Bretagne. Nous avons sacrifié deux générations à un ordre du jour fixé par les banques. Et n’oubliez pas que les politiques régionales de l’UE ont donné à l’Allemagne le secteur industriel et à la Grande-Bretagne le secteur financier. Quelle affaire !

Le résultat ? Une industrie britannique, des services publics et des compétences qui disparaissent à une échelle jamais vue auparavant dans le monde.

Les gens disent que les faits ont changé, que nous devrions avoir un autre référendum. Oui, les faits ont changé.

L’Union européenne se droitise dans son Parlement fantoche, elle est en train de mettre en place son armée européenne et une stratégie militaire dangereuse. Des pays comme la Grèce ont été dépecés par l’UE à un degré jamais vu en temps de paix, l’euroscepticisme a éclaté sur tout le continent et l’Allemagne est clairement en pleine tourmente.

En tant que négociateur pour mon syndicat, je connais les tactiques de l’UE. Lorsqu’un pays est en position de faiblesse elle menace et intimide, mais l’UE est en position de faiblesse depuis le premier jour, le 23 juin 2016 [jour du vote en faveur du Brexit].

La Grande-Bretagne est un importateur net de l’UE. L’UE a besoin de nos marchés plus que nous n’avons besoin des siens. Nous avons plus de liens commerciaux à travers le monde et ces deux facteurs inquiètent sérieusement l’UE.

Elle a aussi désespérément besoin des 39 milliards de livres qui lui ont été promis pour soutenir ses dépenses excessives alors que ses comptes n’ont pas été audités depuis une vingtaine d’années ; ses institutions corrompues génèrent un tel gaspillage !

Le Parti travailliste doit aussi grandir. Voter automatiquement contre tout compromis au Parlement dans l’espoir que cela mènera à des élections générales, laissera, en l’absence d’un véritable plan de négociation alternatif, les conservateurs au pouvoir et lui aliénera la confiance des communautés comme la mienne. Appeler à un référendum sur l’accord ou l’adhésion à l’UE ramène tout le monde à la position stupide de Vince Cable [le chef des Libéraux-démocrates, LibDems].

Les seuls problèmes avec les propos durs de Theresa May la semaine dernière, après que l’UE eut tout rejeté en bloc, étaient qu’ils arrivaient deux ans trop tard et qu’elle avait été justement « récompensée » pour être venue avec des propositions stupides à la table de négociation.

Et soyons honnêtes. Les tests de Keir Starmer [pour accepter un accord de Brexit, voir ci-dessous ; Keir Starmer est secrétaire d’État chargé du Brexit au sein du cabinet fantôme travailliste] ne sont pas vraiment des tests pour le Brexit, ce sont des tentatives pour perturber l’ensemble du processus. Si nous appliquions ses tests à l’adhésion à l’UE elle-même, nous partirions immédiatement.

Il faut parler davantage des personnes et de leurs besoins que du commerce. Vous ne pouvez faire du commerce que si vous produisez des choses que les gens veulent acheter.

C’est pourquoi le slogan du Parti travailliste « Fabriquons en Grande-Bretagne » (Build It In Britain) est si important. Nous avons besoin d’une nouvelle éducation nationale pour former une nouvelle main d’œuvre pour des emplois hautement qualifiés, stables et productifs.

Nous devons fabriquer autant que possible en Grande-Bretagne et cultiver autant que possible notre propre nourriture. Nous avons besoin de conventions collectives, de droits universels dès le premier jour [de contrat] et de la fin des contrats à zéro heure pour créer la main d’œuvre capable de porter une nouvelle économie.

C’est du nouveau compromis et de la nouvelle liberté réelle dont nous devrions parler. Le brouhaha sur le Brexit va et vient. Nous pourrons relever la tête à la fin du mois de mars et attaquer le vrai travail d’une façon nouvelle.

Notes Les six tests de Keir Starmer pour un accord de Brexit sont les suivants :

  1. Assure-t-il une relation future forte avec l’UE ?
  2. Assure-t-il les mêmes avantages que ceux que nous avons actuellement en tant que membres du marché unique et de l’union douanière ?
  3. Assure-t-il une gestion équitable des migrations dans l’intérêt de l’économie et des communautés ?
  4. Défend-il les droits et les protections et empêche-t-il une course vers le bas ?
  5. Protège-t-il la sécurité nationale et notre capacité à lutter contre la criminalité trans-frontalière ?
  6. Offre-t-il des avantages pour toutes les régions et tous les pays du Royaume-Uni ?

 

Traduction CP (commission internationale du PRCF) pour www.initiative-communiste.fr avec l’aimable autorisation de l’auteure

https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/lue-nous-la-quittons-en-mars-arreter-de-nous-embeter-avec-ca/


Lire l'article complet, et les commentaires