Jean-Yves Archer vient de publier coup sur coup deux tribunes, une dans Atlantico, une autre dans Les Echos, pour dire tout le mal qu’il pense du démontage de la monnaie unique, idée soutenue par neuf « prix Nobel d’économie ». L’occasion de démonter ses arguments.
Un saut sans parachute ?
Plus en détail, l’explosion de la dette est un fantasme puisque notre dette serait convertie en nouveau franc, de même qu’elle avait été convertie en euro avant, car elle est essentiellement de droit français. Sur la perte de l’épargne, cela est faux. Le prix des produits français restant stables, la valeur de l’épargne serait stable. Bien sûr, le prix des produits importés monterait, mais pas ceux des produits italiens ou espagnols. Enfin,
il est tout de même ubuesque de dire que la dévaluation ne permettrait pas d’augmenter les exportations, fait économique empiriquement et théoriquement incontestable.
Le problème du rachat de nos entreprises
Point qu’il développe particulièrement dans son papier pour Atlantico, et plus difficilement contestable, le fait que la baisse de la valeur du franc risquerait de provoquer une vague de rachat des entreprises françaises par des entreprises étrangères. Le point est logique : si la valeur de nos entreprises baissaient d’un coup de 20%, on peut imaginer que cela intéresserait les acheteurs chinois ou étasuniens. Mais on peut le contester. D’abord, il ne faut pas surestimer l’ampleur potentiel du phénomène : toutes les entreprises de Suède et de Grande-Bretagne n’ont pas été rachetées après leur dévaluation.
Ensuite, un Etat peut toujours mettre en place des règles de protection permettant d’éviter les OPA ou les rachats non souhaités.
L’Italie, par exemple, a refusé le rachat d’Alitalia par Air France il y a 5 ans. Ce que les Italiens ont fait, nous pouvons le faire. Et, dans le cas des entreprises qui exportent, une dévaluation serait sans doute compensée par une hausse des cours, du fait de la plus grande compétitivité coût et que les revenus extérieurs génèreraient plus de francs. Enfin, le redémarrage économique produirait une amélioration globale des comptes et donc des cours de bourse.