La perte du triple A est l’échec de l’Europe des marchés au détriment des peuples souverains

par Le citoyen engagé
lundi 16 janvier 2012

La France perd son triple A tant chéri et c'est la frénésie qui s'empare des états-majors politiques. Les uns accusant les autres de mauvaise gestion, les autres minimisant la portée de cette nouvelle pourtant d'importance puisque la France devrait voir augmenter ses taux d'intérêts de remboursement de la dette. Quand même ! Autrement dit on va encore payer plus... Mais dans le même temps personne, ou presque, ne vient vous dire que ce triple A est l'arme de soumission des financiers sur les politiques et donc sur les peuples souverains. C'est leur arme de dissuasion massive en cas de rébellion contestataire des états souverains eux-mêmes déjà soumis à une Europe elle-même déjà contrôlée par les banksters. Vous avez suivi ? C'est simple pourtant...

Une Europe construite par et pour les marchés.

Non pas celle-là !

L’Europe telle que vous la voyez se construire devant vos yeux est une Europe des marchés et non une Europe des peuples. Autrement dit il n’y a aucune philosophie humaniste dans cette construction européenne hors le fait qu’il n’y ait plus de guerres intra-européennes dit-elle. C’est son seul argument et elle le ressasse à longueur de temps pour tenter de convaincre les peuples que cette union européenne est indispensable. Il lui faut noyer le poisson pour tenter de cacher ce qu’est cette construction européenne : un grand marché et puis c’est tout.

Un grand marché construit par la droite et par la gauche comprenez-le bien. Les deux partis, au niveau européen, n’ont fait qu’entériner étape par étape la construction de la domination financière sur les peuples et cela depuis l’entrée de l’Angleterre dans l’union en 1973 couplée avec l’abandon de la souveraineté monétaire française aux marchés financiers privés.

Depuis tous les traités ont été orientés vers une uniformisation économique et financière pour faciliter l’ultralibéralisme financier, la libre circulation des flux dans un esprit de concurrence libre et non faussée. Dans le même temps nous avons empilé de nouveaux pays notamment en provenance de l’Europe de l’Est pour parvenir à 27 membres aujourd’hui.

Il faut être naïf pour croire que les 27 pays peuvent avoir les mêmes objectifs de développement alors qu’ils ne partent pas déjà à égalité économique sur la même ligne de départ. Comment concilier une politique économique commune entre la Lituanie, la Grèce, l’Allemagne et la France ? Nos voisins ne sont pas les mêmes donc nos attentes de protection et de sécurité non plus. Et c’est bien normal c’est la loi naturelle de la géographie.

La seule décision politique commune aura donc été d’unifier les lois financières autant que possible pour faciliter l’intrusion des marchés financiers dans les politiques publiques. Le modèle anglo-américain quoi. C’est ce modèle qui a été choisi, par la force, pour être celui du modèle européen. Exit les protections sociales, les services publics, tout doit être mis en concurrence. C’est cela le dogme européiste.

Malheureusement, ou heureusement, ce dogme montre ses limites et les peuples tentent de résister tant bien que mal à l’abandon de souveraineté que cela entraine. Souveraineté c’est peut-être un gros mot mais c’est synonyme de démocratie citoyenne. Sans souveraineté vous n’aurez aucune prise sur les décisions et vous vous en remettrez à Bruxelles pour décider de tout.

Comment est-ce possible de concilier une politique commune pour 27 pays qui n’ont pas les mêmes intérêts économiques, géostratégiques, géographiques, etc ? C’est impossible comprenez -le bien et cela n’amène que le désastre constaté aujourd’hui. Cette construction européenne nous enferme dans une vision unique du développement économique qui n’est pas la bonne ! Tout simplement.

Une autre Europe est possible.

Un mythe...

Une autre Europe est possible sans perdre notre souveraineté je précise car c’est la condition sine qua non de la démocratie. Et les gauchistes clament à tout vent qu’ils veulent une Europe sociale mais sans donner au peuple le droit de peser dessus. Autrement dit ils font croire que c’est de l’intérieur qu’on la changera alors que son évolution montre inexorablement la domination des marchés sur les peuples, et cela avec l’adoubement de l’internationale socialiste ! C’est eux qui ont voté Maastricht puis donné leur accord au traité de Lisbonne malgré le NON du peuple français. Cette gauche internationaliste et européiste vous ment ! Ils ne changeront rien à cette Europe parce qu’ils ne veulent pas les instruments du changement au peuple.

Pourquoi vouloir à tout prix imposer une vision unique au bloc européen et à qui cela profite-t-il ? Vous avez la réponse aujourd’hui. La construction européenne est un instrument de domination financière sur les peuples souverains. Et cet instrument financier est à la solde de l’impérialisme anglo-américain c’est aussi simple que cela. Il suffit de regarder comment nous sommes intégrés maintenant dans l’Otan et donc dans une vision américaine du monde pour le comprendre. La finalité de cette Europe est donc de nous intégrer, par la force encore une fois puisqu’il s’agit de retirer aux peuples la possibilité de décider par eux-mêmes de leur destin, dans l’empire américain. Tout simplement et c’est inacceptable pour ceux qui ont une vision EUROPEENNE du monde et qui pense l’Europe comme un pôle à part entière du monde multipolaire qui doit émerger.

Alors une autre Europe serait possible mais cela demande déjà de sortir de celle-là ! Cela ne sert à rien de dire qu’on va la changer de l’intérieur et que l’on va attendre d’avoir une majorité souverainiste blablabla vous pourrez attendre longtemps. Il faut en sortir si possible de façon concertée et digne d’avec nos voisins, mais fermement ! La France ne peut plus cautionner cette construction européenne qui prive le peuple français de tous ses droits démocratiques inscrits dans sa constitution ! On comprend mieux pourquoi VGE avait tenté de substituer la constitution européenne à la nôtre.

Une fois sorti il faut reprendre la construction par un autre bout et sur un autre dogme : la coopération inter-nations, le partenariat économique pour une meilleure protection sociale. Là on peut commencer à construire un modèle européen différent qui nous protégera de la voracité financière et qui permettra aux peuples de mieux vivre et de croire à nouveau au progrès. On peut commencer à un petit noyau puis laisser adhérer les pays un à un qui voudrait s’aligner sur cette nouvelle conception de l’Europe. Une conception multi-nationale de l’Europe alignée sur un objectif commun : le progrès humain !

Conclusion.

Il est urgent de sortir de cette Europe anti-démocratique, anti-populaire et anti-progrès humain. Il faut en sortir non pas pour s’isoler splendidement mais pour construire un projet commun basé sur le partenariat et la concertation collective en laissant la liberté aux peuples souverains d’adhérer ou pas à cette nouvelle philosophie. Sereinement. Et je suis persuadé qu’une Europe orientée réellement vers le progrès humain, qui n’est pas uniquement technologique mais aussi et surtout sociétale, deviendra à nouveau attractive pour les peuples européens et dans le monde aussi.

Cette crise financière doit donc être le moment pour tout repenser pour tout reconstruire sur d’autres bases. C’est le bon moment. L’euro va imploser ainsi que la construction européenne autant s’y préparer tout de suite et commencer par y réfléchir. Une autre Europe est possible si c’est l’Europe des peuples souverains et non celle des marchés


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