Le droit de veto rétabli contre les peuples d’Europe

par rakosky
jeudi 9 juin 2011

Nous le savions déjà, il ne reste plus grand chose de la souveraineté nationale des peuples et des états de l'Union européenne.

Nous avons encore la chance d'échapper aux bombardements de terreur qui frappent chaque jour maintenant Tripoli.

Quand ils le peuvent, ces messieurs n'hésitent pas à recourir aux pires méthodes du gangstérisme pour détruire un pays et confisquer ses richesses nationales, on sent que s'ils le pouvaient ils inscriraient le retour à l'âge de pierre dans leur programme, dans cette attente un pays entier est soumis aux bandes armées d'Al Qaïda pompeusement rebaptisées « Résistance nationale » nous n'en sommes pas encore là en Europe et pourtant...

Pourtant une nouvelle étape vient d'être franchie dans la marche forcée à la dictature imposée par la Banque centrale européenne.

La soumission de la Grèce et du Portugal, la honteuse humiliation que ces pays doivent subir, la déchéance et la ruine promises aux peuples de l'Europe, tout cela n'est pas encore suffisant.

Ces gens sont partis fouiller dans les poubelles de l'Ancien Régime pour exhumer le droit de veto, ce privilège exorbitant qui fut accordé à Louis Capet, seixième du nom.

Pour Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, il est « urgent de renforcer les règles afin de prévenir tout laxisme budgétaire ». Ce 2 juin, il a préconisé que «  les autorités européennes (…) pourraient, et devraient, le cas échéant, prendre elles mêmes les décisions qui s'appliquent au niveau de l'économie concernée », et qu'elles aient même « le droit d'opposer leur veto à certaines décisions de politique économique nationale », en particulier «  les principaux postes de dépense budgétaire ».

Tout le monde le comprend, avec une telle proposition, c'en serait fini de la démocratie ou de ce qu'il en reste sur notre vieux continent, c'est l'absolutisme rétabli au bénéfice exclusif des capitalistes et des banquiers.

Tout le monde le comprend, la politique honteuse de capitulation des partis socialistes européens, la soumission aux exigences de la Dette ne fait qu'accroitre les exigences des capitalistes, c'est un puit sans fond, un gouffre où pourrait plonger toute la civilisation européenne.

Tout le monde le comprend, un affrontement majeur se prépare sur notre continent, des millions d'hommes et de femmes vont se dresser contre l'Union européenne, nos peuples n'ont pas vocation à se laisser dépouiller sans combattre.

Ce à quoi nous devons faire face, c'est une entreprise de destruction globale, nos états réduits au statut d'une administration coloniale, chaque élection un simple plebiscite et nos partis des simples agences locales du FMI et de la BCE.

Comme le dit Daniel Gluckstein, secrétaire national du POI, une autre voie est possible.

Il y a une autre voie : celle de la rupture avec la dictature des déficits publics, un pas sur la voie la rupture avec l'Union européenne. Cette voie est celle de l'indépendance des organisations syndicales libres de défendre les revendications ouvrières.

C'est la voie de l'établissement d'une authentique démocratie par une Assemblée constituante souveraine, dégageant lesmoyens d'une politique qui garantisse un vrai travail, un vrai salaire et une vraie qualification aux jeunes, une retraite aux anciens, un salaire et une protection sociale, des garanties collectives et des services publics à tous. Aider les travailleurs et la jeunesse à s'ouvrir, par leur propre mobilisation, cette voie de la rupture et de la reconquête de la démocratie : tel est le sens de la campagne, dont le POI a pris l'initiative, contre la réforme constitutionnelle soumise au vote du Sénat le 14 juin.


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