Le Mythe d’une Europe fédérale est mort, seule une Europe des Nations est envisageable

par moderatus
jeudi 7 mai 2020

 

Cette épidémie du coronavirus a fourni une preuve supplémentaire qu'une Europe une, solidaire, fédérale, était impossible. Chaque pays a choisi de traiter la pandémie à sa manière, et aucune solidarité réelle entre pays. Chacun pour soi, et le virus pour tous. Alors d'aucuns vous diront que l’Europe de la santé n'existe pas. Effectivement et paradoxalement un des seuls domaines où l'Europe aurait pu être efficace n'a jamais été mis en place : L’Europe de la santé.

Folie européenne de confier la production de ses médicaments, celle de ses fournitures médicales indispensables à des pays sur lesquels elle n'a aucun contrôle, aucun moyen de pression, d’orientation, comme la Chine. Les médicaments et les fournitures de masques et de tests, ne sont pas des tee shirts dont le manque de fourniture ne nous accablerait pas. On aurait pu délocaliser les laboratoires et centres de productions des produits sanitaires pour des raisons économiques dans certains pays de l'U.E à moindre coût, avec deux obligations pour ces pays, la garantie d'assurer une production adéquate en qualité et quantité, aux besoin de l'institution, et la livraison prioritaire aux pays membres de l'U.E de tous les produits médicaux indispensables en cas de crise sanitaire.

 

 

Le mythe d'une Europe fédérale était irréalisable pour des raisons évidentes.

 

— le nombre de ses membres.

Vu la diversité des mœurs, des lois, des identités, des besoins, des priorités, des possibilités, des ambitions de chacun, de leur taille géographique et économique, une Europe à 28, 27 aujourd’hui était inenvisageable. Folie de l'U.E, il y a encore des membres en attente !

 

— la monnaie unique

La monnaie commune, ne l'est que pour 19 pays, 8 ayant gardé leurs devises. L'Euro qui est pour l'Allemagne ce qu'est le dollar pour les américains est pour plusieurs autres nations source de difficulté car son évaluation est un frein à l'exportation et au développement.

 

— La gestion de l'immigration.

La diversité d'appréciation de ce phénomène qui prend une ampleur inédite dans plusieurs pays, est une source de conflit permanent avec les directives européennes.

Conflit pour des raisons idéologiques, de parcours historique, voire de contraintes insupportables.

Pour certains pays, l'immigration est une variable d'ajustement à leur manque de natalité ou à leur manque de main d’œuvre, c'est aussi conforme à leur idéal multiculturaliste ou communautariste.

Pour d'autres, c'est une invasion insupportable, une perte d'identité et de culture. Certains veulent relancer la natalité endogène et se refusent à assurer le renouvellement des générations par le biais de l'immigration.

 

— L’Europe de la défense

Cette Europe de la défense qu’il faudrait plutôt appeler Europe de 'l'intervention extérieure '' car le conte de l'Europe protégée d'une guerre mondiale par son union est une vaste plaisanterie. Tout le monde sait que la seule raison de l’impossibilité d'une guerre mondiale est l'existence de l'arme nucléaire dont l'usage serait la fin de l'humanité entière. Cette armée européenne qui n'existera jamais servirait uniquement à intervenir dans les nouveaux conflits que sont ces abcès de fixations dans certains coins de la planète, ce que fait la France souvent à tort et inconsidérément.

Encore une impossibilité flagrante car pour des raisons évidentes , financières, politiques, pour la plupart des pays ces interventions sont inutiles et parfois contraires à leurs objectifs de paix. Donc au total un projet qui n'aboutira jamais.

 

— L’Europe des lois sociales des régimes et de la justice.

Encore une disparité énorme entre pays. Disparité entre les droits, dans les réglementations, dans les salaires et les couvertures sociales. Chacun dirige cela à sa manière et selon ses moyens. Si un rapprochement progressif est souhaitable, une harmonisation est impossible. Donc les lois européennes se heurtent à ces diversités, et entraînent un rejet massif.

 

Nous avons eu encore une fois la preuve que la division mondiale du travail et du libre échange total mènent à des impasses.

Alors quand on a saisi ces impossibilités que peut-on espérer bâtir ensemble sur ce vieux continent ?

 

Une Europe des projets et des solidarités.

Des projets précis et ambitieux tels Airbus, ou Arianespace on été possibles car il y a 50 ans, l'U.E ne comportait que 6 membres. Aujourd’hui, Alstom transport est allé chez le canadien Bombardier, et l'Allemagne achète des F-18 américains.

 L'Europe ne pourra avancer que par groupes de pays. Tel groupe de pays se retrouvera sur un projet, et tel groupe s'unira sur un autre, suivant les possibilités et les compatibilités de chacun.

Mais le moteur essentiel doit être la solidarité et l'aide entre nations pour que le potentiel de tous ces pays se hissent et tentent de s'harmoniser vers le haut, mais cela ne se décrète pas, c'est un long apprentissage.

On peut aimer l'Europe, et ne pas aimer le fonctionnement de l'U.E telle qu'elle existe. Ne pas quitter l'Europe certes, mais la transformer radicalement de l'intérieur.

Les ambitions napoléoniennes d'une fédération Européenne sont à ranger au placard des illusions perdues.

 


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