Le printemps de l’Europe

par Erik Gruchet
lundi 23 mai 2011

Avec un peu de retard par rapport à l’Afrique du Nord dont la soif de liberté fut efficacement catalysée par les tensions vitales liées au manque de nourriture, c’est aujourd’hui l’Espagne, la plus proche des terres occidentales, qui est touchée par l’onde de conscience de vérité et de justice. Aidé par l’arrivée des beaux jours, les foyers de la prise de conscience citoyenne planétaire vont essaimer maintenant dans toute Europe. C’est donc la jeunesse espagnole qui aura ouvert chez nous le bal de la contestation populaire contre la confiscation du pouvoir par des technocrates élus ou non qui monopolisaient jusqu’alors l’espace politique et décisionnel dans nos pseudos démocraties occidentales. Arrivé à maturité émotionnelle et mentale, l’être humain n’a pas nature à déléguer « ad infinitum » son pouvoir de choix à des spécialistes de la scène politique dont la rigidité dogmatique de caste n’est plus compatible avec l’instantanéité évolutive de la vie.

Toutes les grandes avancées sociales révolutionnaires sont toujours le fait du réveil des peuples. Les politiciens professionnels n’ont toujours eu au mieux qu’une conscience intuitive de l’esprit du temps, au pire ils s’évertuent à récupérer à postériori les aspirations des individus en tentant de les fondre dans le moule du service des puissants. Depuis la nuit des temps les peuples n’ont jamais eu la liberté de choisir en conscience les lois qui s’appliquent à eux et la civilisation dans laquelle ils souhaitent vivre. Ils ont été conditionnés à croire que la chose politique et la conscience du bien commun est trop hermétique au quidam pour lui être confié en main propre. Le langage technocratique législatif volontairement abscond rend compte de cette volonté d’empêcher l’accès à la connaissance au plus grand nombre. Mais voila que nous avons tous fini par apprendre à lire et à écrire et que la liberté de penser par soi même est devenue une réalité et un désir pour tous. Avec cette liberté de nouvelles responsabilités apparaissent que les peuples européens sont maintenant désireux d’assumer sans intermédiaires. Les moyens techniques d’une expression collective et instantanée existent maintenant avec le développement des technologies électroniques de communication comme internet. Avec elle prend forme l’idée d’une nouvelle démocratie participative et référendaire.

L’idée qui prévaut est celle du bien commun et de la fin du chacun pour soi. Si toutes les décisions sont prises en âme et conscience par chacun en suivant ce principe révolutionnaire, alors les violences cesseront progressivement et les nations puis le monde entier courront à la guérison. Les puissants perdront leurs pouvoirs concentrés et la répartition juste des richesses sera un corolaire naturel de ce choix conscient et clairement affirmé. La décapitation « accidentelle » du fond monétaire international, dont la fonction est de sauvegarder l’emprise du pouvoir de la finance internationale sur les peuples du monde est un symbole de la concrétisation de cette utopie. Tout ce qui advient fait sens et cet évènement éclaire sur la marche du temps. Une petite femme de ménage, bien malgré elle, a fait tomber en quelques heures en déchéance un des hommes les plus puissants de la planète qui était même promis aux plus hautes fonctions de l’état français ! Le germe de conscience planté sur la « place du soleil » en Espagne a déjà produit le frisson d’éveil collectif qui se répand maintenant en Europe comme une onde amplifiée d’heure en heure par la résonnance qu’elle trouve en chacun de nos cœurs. Que vive la révolution citoyenne !

Erik Gruchet, saint Pierre le lundi 23 mai 2011


Lire l'article complet, et les commentaires