Les Grecs n’ont plus de Parlement
par Le Canard républicain
lundi 18 mai 2009
Le parti au pouvoir (les conservateurs de la Nouvelle démocratie) vient de fermer le Parlement grec. Raison invoquer : la tenue des élections européennes. En fait, cette suspension semble être en relation avec les scandales qui touchent la majorité au pouvoir.
Le politologue Yannos Mitsos, dans le petit journal.com, a répondu ainsi à la question « D’après vous, pourquoi une telle décision de la part du gouvernement ? » : "Ce n’est pas la fermeture en soi qui est exceptionnelle, mais le fait qu’elle ait lieu plus de deux semaines avant les élections, en pleine session parlementaire. Il faut savoir que toute enquête du Parlement est impossible concernant une affaire vieille de plus de deux sessions parlementaires. Avec la fermeture anticipée, de nombreuses questions comme celles de Vatopedi, de Siemens, ou encore de Germanos évitent cette procédure. Au delà de cela, la principale raison politique, me semble-t-il, est la majorité faiblissime du gouvernement au Parlement. Il ne parvient plus à faire passer de mesures et a perdu tout pouvoir. Avec ses 151 sièges, il suffit d’un seul parlementaire (et demi) pour tout bloquer. Comme dans le cas Pavlidis, par exemple."
Dans le reportage qui suit, on évoque les scandales et la corruption du gouvernement. Mais aussi la lassitude des Grecs qui en ont assez de voir toujours le même film. La société ne peut plus continuer à vivre dans ce climat.
Parlement grec fermé par le Premier ministre
envoyé par lecanardrepublicain. - L’info video en direct.
Entre les grèves générales et les émeutes de l’inégalité sociale, vient maintenant s’ajouter une crise institutionnelle. D’après mes informations, la fermeture du Parlement s’est aussi accompagnée de la démission d’un député du PASOK. Beaucoup de Grecs vont boycotter les élections européennes.
La fermeture du Parlement par la simple volonté du Premier ministre est un symbole fort. Le fossé ne cesse de se creuser entre le peuple grec et ses principaux représentants politiques. Rappelons que le Traité de Lisbonne a été ratifié à une large majorité par voie parlementaire en Grèce. Le reportage qui suit sur la question turque montre le décalage entre les politiciens et le peuple grec.
A quand une Assemblée Constituante en Grèce pour rétablir la souveraineté populaire ? La démocratie, des mots grecs « demos » (le peuple) et « kratos » (le pouvoir), c’est le pouvoir du peuple !