Les Suisses… enfants terribles de la démocratie !

par Pelletier Jean
mardi 11 février 2014

C’est avec 50,03% de Oui que les Suisses ont adopté un référendum en faveur de la limitation de l’immigration dans leur pays. En clair ils veulent imposer des quotas stricts. Une telle mesure atteindra essentiellement les français frontaliers qui chaque jour franchise la douane pour y travailler. Voilà un bien néfaste signal envoyé à l’Europe qui se prépare, elle aussi, à une vaste votation pour renouveler ses députés.

C’est passé de justesse, mais la constitution doit s’imposer, même si la quasi-totalité des partis suisse, du gouvernement et surtout du patronat suisse étaient hostiles à ce referendum, ajoutons à cela que l’ensemble des cantons francophones ont rejeté le référendum. D’une manière encore plus surprenante, on voit que c’est par un vote massif des cantons les plus ruraux, à savoir les moins exposés à la présence de travailleurs étrangers, que le oui l’a emporté. Alors que les cantons les plus urbains où le pourcentage de travailleurs étrangers est le plus élevé, ont largement voté non ; étrange paradoxe…

On peut s’interroger sur le sens d’une telle démocratie, où une mesure discriminatoire va être légalement mise en place, avec un appui aussi fragile de la population. Sa mise en place, comme l’a indiqué ce matin Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères, va entrainer des mesures de rétorsions de la part de la communauté européenne, avec laquelle la Suisse commerce majoritairement. A quand des quotas sur les Swatch, chocolats et autres ? « C’est un vote préoccupant parce qu’il signifie que la Suisse veut se replier sur elle-même […], et c’est paradoxal car la Suisse fait 60% de son commerce extérieur avec l’Union européenne » a déclaré Laurent Fabius.

Si la Suisse n’a pas ouvertement voté contre l’Europe, elle n’en a pas moins manifesté un signe d’hostilité à l’encontre de ce que l »on appelle les ressortissant de l’union européenne. C’est sur la proposition d’un petit parti populiste l’Union Démocratique du Centre (UDC) que les suisses viennent d’affirmer leur volonté de remettre en cause l’ensemble des accords conclus depuis 1991 entre la capitale fédérale de la suisse Berne et Bruxelles.

Ces accords avaient instaurée une libre circulation des biens et des personnes entre la suisse et l’Europe, compensant ainsi le fait que la Suisse avait toujours refusé d’intégrer l’Europe.

Voilà donc le gouvernement fédéral dans un terrible embarras, il ne lui est accordé qu’un délai de trois ans pour mettre en œuvre cette politique des quotas à l’immigration. C’est un saut terrible dans l’inconnu que les autorités fédérales vont devoir entreprendre. Si Mme le Pen, en France, a salué « la lucidité du peuple suisse », elle est bien la seule à s’en féliciter.

Encore une fois rappelons les mots terribles employés dans cette consultation, au cœur de l’Europe « contre l’immigration de masse »… Il zèbre désormais toute la carte de l’Europe, comme en son temps l’insigne nazi finit par imposer son sinistre tempo à toute l’Europe ? Là aussi Hitler était passé électoralement de justesse.

De justesse, de peu… méditons cela, et si chacun de nous était le peu qui manque ?


Lire l'article complet, et les commentaires