Mais c’est quoi ce « 21 juillet » ?

par François Collette
samedi 21 juillet 2012

Le 21 juillet, c’est bien sûr la Saint Victor mais c’est aussi, pour ceux qui l’auraient oublié, la fête dite « nationale » au petit royaume de Belgique. Une illusion d’optique (pour ne pas dire une mascarade) là où les mots unité, patrie et nation sont rayés du vocabulaire depuis des décennies, des mots honteux que seuls les nostalgiques de la Belgique de grand-papa et la presse francophone osent encore prononcer sans vergogne. 

 

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De l'officiel et du catho en grandes pompes, mais très peu de manifestations populaires comme celles qui foisonnent dans les pays voisins. La ferveur nationale est en berne et les drapeaux tricolores aux oubliettes depuis des lustres. Du reste, il n'y a pas 1 Belge sur 100 qui connaisse, même par bribes, les paroles de la Brabançonne. Quant à en entonner l'air avec des la-la-la, n'y comptez même pas, les gens sont gênés. Quant à ceux qui connaissentnt la signification de cette date, on les compte sur les doigts. En réalité, tout le monde ou presque s'en fout ! Sauf que c'est un jour férié en plein milieu de l'été.

Au rayon officiel, les belgicains, les gens de presse et les curieux pourront écouter depuis la veille, plusieurs fois s’ils le souhaitent, le sempiternel et lénifiant discours du souverain qui n’ose plus s’adresser à ses « chers compatriotes » que par un très banal « Mesdames, Messieurs » (!). La journée commencera par une cérémonie unique en Europe : l’incontournable Te Deum, cet office religieux catholique d'action de grâces. 

Après le déjeuner, les touristes, les enfants accompagnés de leurs parents et les familles d'anciens combattants s’extasieront au passage du défilé des petits soldats devant la Royale Smala en costume d’opérette et un bel aréopage d’invités de la bonne société. 

Le Te Deum, un terrible symbole du copinage de l’Eglise et de l’Etat

Rendez-vous compte, chers amis républicains, un office religieux catholique en tant que cérémonie officielle dans un État pluraliste prétendument laïque ! Contrairement à ce que beaucoup croient, il n’y a pas de séparation légale entre l’Etat et cette Eglise catholique romaine très liée à une monarchie plutôt bigote. Le pouvoir politique, tous partis confondus, ferme les yeux avec une complaisance certaine sur cette injure aux citoyens d’autres confessions ou simplement non croyants. Personnellement, cela me fait hurler, d’autant que l'office est célébré pat Mgr Léonard, le très controversé primat de Belgique. 

Qu’en penser ?

La monarchie n'est pas remise en cause en Belgium, mieux, elle arrange bien tous les partis politiques puisque le 'chef de l'Etat' constitutionnel est purement virtuel. Même la républicaine N-VA s'en accomode avec quelques réserves cosmétiques. 

D’aucuns croient naïvement qu’il ne faut pas changer ce régime qui fonctionne plutôt bien en abandonnant le pouvoir aux présidents de parti, les belles-mère de l'Etat. Jusqu’au jour où les perdants s’aperçoivent que ce n’était qu’une illusion, un leurre, et que maintenant il est trop tard : la catastrophe est là.

Allez, bonne fête à tous les Victor !


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