Monsanto, perturbateurs endocriniens : l’UE, c’est laisser faire les chimistes

par Laurent Herblay
samedi 8 juillet 2017

Alors même que la pétition pour l’interdiction du glyphosate vient de passer le cap du million de signataires, qui imposera à l’UE un examen, les eurocrates continuent de défendre les intérêts des multinationales de la chimie. Coup sur coup, une réglementation très laxiste des perturbateurs endocriniens a été adoptée et la commission vient de réautoriser le maîs MON810 de Monsanto

 
Ne pas écouter les alertes, laisser faire les affaires…
 
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les institutions de UE sont très cohérentes. Sur tous les sujets, elles refusent presque systématiquement d’écouter les alertes scientifiques sur certaines substances chimiques et défendent presque toujours les intérêts de leurs producteurs. Les exemples abondent. Sur le glyphosate, l’agence de l’UE prend même la défense de Monsanto, sans pour autant se baser sur des études publiques, et au milieu de conflits d’intérêts dénoncés par des dizaines d’ONG… Heureusement, les média se réveillent, et le Monde, peu suspect de parti-pris négatif à l’égard de l’UE, a publié des papiers accablants sur les pratiques de Monsanto pour défendre le glyphosate.
 
Bien évidemment, sur les pesticides néonicotinoïdes, accusés de mettre en danger les abeilles, la législation européenne est plus souple que la nôtre, faisant craindre une remise en cause de l’interdiction qui a été mise en place en France. Cela est d’autant plus inquiétant que, malgré les alertes de scientifiques sur les perturbateurs endocriniens, bien évidemment, la commission a obtenu un accord sur la réglementation la moins contraignante pour l’industrie, après le revirement de la France. Et enfin, évidement, la commission a prolongé l’autorisation du MON 810 de Monsanto, malgré le vote contraire du parlement et le manque de soutien des Etats, seuls l’Espagne et le Portugal l’autorisant.
 
Mais outre les gros doutes sur l’objectivité, ou le caractère non démocratique des institutions européennes, comment ne pas se demander pourquoi donc faut-il des décisions à l’échelle de l’UE  ? Pourquoi les pays de l’UE ne pourraient-ils pas chacun décider de ce qu’ils souhaitent autoriser  ? Il y aurait même des chances que des pays qui soutiennent leurs industriels seraient plus prudents… 
 

Lire l'article complet, et les commentaires