Que devrait faire la Grèce ?

par Charles-Albert
mercredi 12 mai 2010

Une dette qui dépasse le PIB, est-ce un problème ?

Réponse courte : oui.

Réponse longue : on va tenter de garder ça court.

Le gouvernement grec a un sérieux problème. Il a maquillé la réalité et vécu au dessus de ses moyens. Après une bonne décennie de croissance importante, le gouvernement n’arrive plus à boucler son budget. Non seulement la dette gonfle, elle est dorénavant ingérable. À 115 pourcent du PIB, c’est trop. Les paiements mensuels sont si importants qu’il n’arrive plus à payer l’épicerie.

La crise grecque est contagieuse, comme le virus ebola, dit le ministre des finances mexicain Angel Gurria.


Au Québec la dette est aussi un sujet pressant. Si le gouvernement fédéral a réussi à réduire sa dette dans les années 1990 et 2000, la Belle Province ne l’a pas fait. Et en temps de récession, vaut mieux avoir un beau profil face aux requins de la finance. Mais le Québec est-il comme la Grèce ? Pouvons-nous subir un sort semblable et voir le FMI débarquer à Dorval ?

Il y a des ressemblances.
Mais attention. Cette dette fédérale (34 % du PIB) revient à Ottawa. Les banquiers iront voir Harper pour se faire payer, pas Charest. Ce qui fait dire à Gérald Fillion, chef d’antenne de l’émission En direct sur l’économie à la SRC, qu’il ne faut pas croire que le Québec soit dans une situation aussi précaire que ne l’est la Grèce :
Jamais ne verrait-on le FMI atterrir à Dorval pour venir négocier un plan d’aide avec Jean Charest !
Je rajouterais que si la Grèce vit un mélodrame, ce n’est pas tant à cause de sa situation macroéconomique.

Selon moi, la solution est simple : se séparer de l’Union (monétaire) européenne et raviver le drachma. Celui-ci sera largement dévalué, ce qui aidera le pays à créer de l’emploi. L’économie grecque est fortement axée sur le transport maritime, le tourisme et les finances. Une monnaie nationale ne pourrait que soulager la crise actuelle.

Mais cette solution n’est pas envisagée publiquement. Mais c’est une possibilité réelle.

Fait intéressant, M. Fillion démontre que le mélodrame grec est essentiellement dû au système politique européen. L’Europe est une confédération de pays. La Grèce doit demander l’aide de pays voisins.

Mais au Canada, le Québec pourrait demander l’aide d’Ottawa sans tous ces sparages. On vit dans le même pays.
Des pressions politiques de toutes sortes s’agitent, ce qui met à l’épreuve à la fois la structure et la philosophie de l’Union européenne et la stabilité de la zone euro. L’univers dramatico politico-financier dans lequel évolue la Grèce n’a absolument rien à voir avec la stabilité canadienne, vue comme un modèle à suivre en matière budgétaire depuis plus d’une décennie. G. Fillion
En terminant, je crois fermement que l’Union européenne ne veut pas voir partir la Grèce, qui au passage domine le transport maritime (n1 mondial !). Pas besoin d’avoir la tête à Papineau pour comprendre qu’une plateforme de transport fonctionne plus rondement quand on partage la même devise.

Ce n’est pas tout, tant les Allemands que les Français ne veulent pas voir s’effriter cette ambitieuse union politique qui 1) assure la paix sur le Vieux Continent et 2) crée un contre-poids à l’hégémonie américaine.
 

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