Que penser du coup de frein européen au tourisme social ?
par Laurent Herblay
vendredi 14 novembre 2014
C’est une décision qui a fait beaucoup de bruit : la Cour de Justice de l’UE vient d’autoriser les Etats membres à exclure du bénéfice de certaines prestations les immigrés européens sans travail, venus faire du « tourisme social ». Une décision extrêmement ambivalente.
On peut se dire que c’est une bonne nouvelle pour l’Etat providence, dans la mesure où le protéger d’abus manifestes et choquants peuvent miner le soutien que lui portent les citoyens. Ce n’est sans doute pas totalement faux. Cependant, la décision de la Cour de Justice de l’UE est limitée, comme le souligne le Figaro. Le diable étant dans les détails, on ne peut pas exclure que des failles se fassent jour dans ce petit pare-feu. En outre, l’UE ne remet pas en cause la concurrence déloyale des travailleurs détachés, qui ne paient pas leurs cotisations sociales dans le pays où ils travaillent, alors que l’on peut soupçonner que leur travail leur y donne des droits !
Bref, même si on peut se réjouir du fait que les Etats-nations européens puissent refuser de donner à des étrangers non intégrés des droits auxquels ils ne devraient pas pouvoir prétendre, il est tout de même effarant d’avoir à en passer par là. Et bien d’autres problèmes subsistent.