Quelle Europe pour demain ?

par panturle
mardi 9 février 2010

Considérant que l’Europe se doit de regrouper différents pays avec différentes législations sociales pour n’en faire qu’un au niveau économique, dans un souci d’égalité entre pays membres, quelques questions me viennent à l’esprit, étayées par les articles parus sur le Site EUROPA…
 
Comme il se doit, l’EUROPE doit œuvrer pour des réductions des déficits nationaux, une libre circulation des biens et des personnes des différents états membres, une européanisation des gestions budgétaires, économiques et sociales.
 
Alors réfléchissons un peu, afin de réduire les déficits et renforcer la compétitivité de notre économie européenne, est-il plus facile de demander un nivellement par le haut ou par le bas à chaque pays ?
 
Si demain nous obligeons un pays à faible coût de main d’œuvre à augmenter la rémunération de ces salariés ou les aides sociales distribuées, nous agirons de fait vers une augmentation du déficit du-dit pays et une baisse de sa compétitivité…Par contre le contraire effectué égalerait à une augmentation de sa compétitivité et une diminution de son déficit.
 
Prenons l’âge légal de départ à la retraite en moyenne égal à 65 ans, si nous voulons renforcer la formation, c’est-à-dire retarder l’âge d’entrée dans la vie active, il faudra bien retarder celui-ci afin que les cotisations perçues soient au moins égales à celles distribuables. (Recommandation traité de Lisbonne : augmenter de 5 ans l’âge de départ à la retraite)
 
Prenons le service public, là encore le traité de Lisbonne préconiserait bien une sauvegarde de celui-ci mais uniquement en Gouvernance, le reste devant se privatiser pour augmenter la compétitivité de ces même services.
 
Les restructurations d’entreprise en stratégie européenne existeraient aussi dans ce même traité et là je dis attention danger, une fermeture d’entreprise de 200 salariés ici avec création d’une entreprise de 200 salariés ailleurs en Europe entraîne au niveau macroéconomique européen une opération sociale blanche, de plus si elle se réalise dans un pays à plus faible coût de main d’œuvre cela devient une bonne opération économique et surtout renforce la compétitivité européenne, mais que faire dans ce cas de la casse sociale engendrée dans le pays d’origine ?
 
Demain des entreprises de statut européen et de droit européen vont naître, la clause de mobilité nationale ne risque-t-elle pas de devenir européenne, dommage pour ceux qui ne voudront pas être reclassés dans un autre pays de la communauté…
 
« Heureusement » Nous assistons aujourd’hui à la naissance d’un nouveau secteur économique, le quatrième, après le primaire (agriculture), le secondaire (l’industrie), le tertiaire (les services), le dernier serait composé de l’information (Internet) et de l’environnement. On nous promet, avec celui-ci de développer l’emploi stable et qui plus est de diminuer les coûts environnementaux…Quelle aubaine !!!
 
Petit rappel : à chaque fois qu’un nouveau secteur économique s’est formé, il y a eu casse sociale, voyez le 19ème siècle, le sous prolétariat venu des campagnes vivant dans des taudis pour espérer accéder à l’emploi de l’industrie naissante… les révoltes ouvrières, la répression étatique…
 
Pour fabriquer et pérenniser un nouveau secteur économique on a toujours eu besoin de misère, d’ignorance, pour amener les ouvriers à accepter des conditions de travail plus difficiles et moins rémunérées car non encore protégées par une législation du travail adéquate.
 
Que se passe-il aujourd’hui, à votre avis ? Pourquoi mettons-nous à sac l’Education ? Pourquoi recherchons-nous à exclure dès le départ des jeunes sinon pour mieux les exploiter ensuite ? Ne trouvez-vous pas qu’il y a là une certaine similitude de faits et d’actes ?
 
Et si demain on décidait tout bonnement, sous prétexte de cotisations, de faire travailler plus pour le même salaire (atteinte au jours fériés, travail du dimanche légalisé, annualisation du temps de travail avec le corollaire de désocialisation que cela comporte, il faudra de la main d’œuvre servile, sans liens géographiques ou familiaux, afin de pouvoir la faire muter sur le ou les secteurs émergents dans le ou les pays demandeurs…
 
L’économie d’entreprise est sortie des frontières nationales, la gestion du personnel se veut européenne avec des diplômes européens utilisables et reconnus dans toute la communauté, les barrières linguistiques tomberont bientôt, pour les plus chanceux cela équivaudra à des possibilités de promotions sociales plus importantes mais à quel prix, combien resteront sur la route du progrès, combien seront jugés irrécupérables et délaissés, quel avenir pour demain, l’ultra libéralisme comme aux USA avec 2 emplois, un pour vivre, l’autre pour cotiser,
un système de santé à double vitesse.
 
Etonnant que là où les USA aujourd’hui parlent de mettre en place un système solidaire comme il était connu en Europe, nous mettions à sac le nôtre…
 
 

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