Sommet de Bruxelles : vers une ingérence européenne dans la préparation des Budgets nationaux

par Abdoulaye Jamil Diallo
samedi 10 décembre 2011

Durcissement de la gestion des comptes publics dans tous les pays, avec un strict respect des modalités sous peine de sanctions quasi automatiques... telles sont les nouvelles mesures arrêtées à l’issue du Sommet de Bruxelles, tenu ce vendredi 9 décembre 2011. Des mesures prises à l’écart du Royaume-Uni qui dénonce une absence de prise en compte de ses spécificités.

Les Européens, à l’exception des Britanniques, se sont mis d’accord, vendredi à Bruxelles, sur un renforcement de la discipline budgétaire dans tous les pays de l’union monétaire. Des mesures destinées à persuader la Banque centrale européenne à déployer plus d’efforts pour circonscrire la crise quasi interminable qui frappe la zone euro.
 
Ce durcissement consistera notamment en une gestion plus rigoureuse des comptes publics, avec un strict respect des modalités, sous peine de sanctions quasi automatiques.

Vendredi en début d'après-midi, l’isolement du Royaume-Uni semblait se préciser. Et selon un communiqué publié par des dirigeants européens, tous les pays de l'UE pourraient, à l’exception du Royaume-Uni, rejoindre l'accord sur le renforcement de la discipline budgétaire.
 
Un isolement toutefois réfuté par le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, qui dénonce l’attitude de la France et de l’Allemagne qui, selon lui, «  n’ont pas fait assez d’efforts  » face aux inquiétudes de son pays, notamment sur le secteur financier.

La Chancelière allemande, Angela Merkel, se dit, elle, « très satisfaite du résultat  » et fustige une attitude britannique devenue récurrente : «  Les Britanniques ne sont pas dans la zone euro. Nous avons donc l'habitude de cette situation  », a-t-elle déclaré vendredi matin. Elle souligne qu’il n’était pas question de « faire des compromis insuffisants » et qu’ils y étaient parvenus.
 
Le président français, Nicolas Sarkozy, parle, lui, de « demandes britanniques  » jugées « inacceptables par tous les pays  », soulignant, toutefois, qu’il aurait préféré « un accord à 27 ».

En sus des sanctions quasi automatiques et l’observance, par les pays de l’union monétaire, d’un quasi équilibre budgétaire, le présent accord de Bruxelles prévoit un droit accru d’intrusion européenne, notamment dans la préparation des Budgets nationaux des États membres. 
 
Les mesures issues de ce sommet européen devraient être finalisées avant le mois de mars. Réaction toutefois froide des bourses européennes, à leur annonce ce matin, notamment avec une ouverture en baisse, avant de revenir à l'équilibre au cours de la matinée.

Abdoulaye Jamil Diallo

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