Une petite Histoire de l’Europe, pour les plus ou moins nuls

par ARMINIUS
samedi 22 novembre 2008

Il y a presque 2000 ans, en l’an 9 de notre ère, une coalition de peuples du nord de la Germanie écrasa littéralement trois des légions les plus brillantes de l’empire d’Auguste, alors en pleine apogée. Les historiens donnèrent pour nom à cette bataille le" Massacre de Teutoburger Wald".

Cet épisode mal connu de l’histoire influença pourtant directement le destin de l’Europe : l’expansion romaine fut définitivement limitée à la frontière naturelle du Rhin, ainsi les langues locales du nord ( dont le saxon) purent elles influencer sur la naissance de la langue anglaise, même si le latin resista pendant encore pendant des siècles la langue véhiculaire prédominante.

Les forces en présence :

A la tête des tribus coalisées, Arminius, fils de Ségimérus chef de la tribu Chérusque.
En face : Varus Quinctilius, généralissime des XVII, XVIII et XIX ème legions assistées de trois escadrons de cavalerie et de six cohortes, soit au total entre 30.000 et 40.000 hommes.

Au cours des siècles précédents, les légions romaines avaient écrasé la plupart de leurs ennemis grace à leur puissante organisation militaire : outre les Gaulois, les Cimbres , Teutons et autres tribus germaines en firent la cuisante expérience. Les régions pacifiées étaient contraintes de collaborer avec l’envahisseur : la Pax Romana exigeait, pour être pérennisée, le concours de cadres et auxiliaires locaux ; parmi eux les princes des peuples soumis devaient suivre une éducation militaire romaine à Rome ou à Lugdunum, alors capitale des Gaules.



Ainsi en fût-il d’Arminius, tellement bien intégré à l’armée romaine qu’il fut élevé par l’empereur à la dignité d"Eques" (juste en dessous de celle de Sénateur). Il commandait à ce titre une unité de cavalerie auxiliaire, accompagnant les légions de Varus, avec lequel il entretenait jusqu’alors les meilleures relations...d’autant qu’apparemment tout semblait aller pour le mieux, les tribus "occupées" s’accomodant des avantages commerciaux apportés par cette nouvelle clientèle.

Sauf que Varus qui était aussi questeur de l’Empire, devait aussi mettre en place des mesures impopulaires : l’impôt et le réglement des conflits suivant la justice romaine, avec recours d’avocats dont la langue était considérée comme perfide par des plaignants habitués à régler leurs conflits à coups d’arguments frappants... tout cela le rendit fortement impopulaire auprès des Germains qui voulaient à nouveau dégainer leurs armes sur lesquelles " les taches de rouille avaient remplacé les taches de sang".

La révolte grondait et quelques tribus, Chérusques, Chattes, Marses et Bructères décidérent d’une alliance pour remettre le Romain à sa place, c’est à dire de l’aute coté du Rhin ! pour mener cette opération à bien pas de meilleur choix qu ’Arminius, jeune chef vaillant et intelligent et connaissant si bien la technique militaire de l’ennemi.

L’embuscade

Pour Arminius affronter les légions romaines en terrain découvert eût été pure folie : il connaissait trop bien leur efficacité et la puissance terrifiante de leurs catapultes et balistes.La solution : tendre une embuscade au moment où les légions regagneraient, après leurs campagnes d’été, leurs quartiers d’hiver, dans un passage étroit ou compte tenu des difficultés du terrain, elles seraient obligées d’étirer leur colonne- une armée romaine en campagne étant générallement bien organisée : légionnaires en armes en rang par six, flanqués par les archers et la cavalerie, cornes et buccins sonnants, enseignes déployées- par contre lorsque cette armée "change ses quartiers" elle est ralentie par toute une intendance : femmes (légitimes et autres) enfants (idem), serviteurs, bateleurs et autres saltimbanques, armes, lourds chariots,etc...

On pense, grace a des fouilles récentes qui mirent à jour plus de 5.500 objets (armes, pièces de monnaie, ustensiles et ossements divers), avoir enfin trouvé l’endroit exact de cette embuscade : la dépression de Kalkriese zone marécageuse fermée par la rivière Hase dans la forêt de Teutoburger Wald en Basse-Saxe.
Début septembre 9, tout est prêt pour un massacre qui allait donc porter un coup d’arrêt définitif aux prétentions territoriales romaines et décider ainsi partiellement du destin de l’Europe.
(à suivre)

Sources : Wikipedia (Allemagne)
 
Les historiens romains et assimilés : Tacite, Florus, Dion Cassius, Velleius Paterculus cités dans" Hermann der Cherusker" de Ritter- Schaumburg (WMA Verlag- Wiesbaden)


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