Il pleut dans ma chambre, j’écoute la pluie...
par rosemar
lundi 14 octobre 2019
Une chanson qui nous fait entendre, dès les premières notes, le murmure de la pluie, une chanson joyeuse et lumineuse sur la pluie qui tombe... seul Charles Trénet pouvait nous offrir un texte et une mélodie si entraînante sur ce thème.
La pluie est souvent synonyme de tristesse, de pleurs, mais Trénet nous en fait percevoir toute la gaieté et tout le bonheur...
La première phrase nous surprend : "Il pleut dans ma chambre...", voilà de quoi se lamenter, et se plaindre puisque la pluie tombe aussi sur le lit du poète qui vit peut-être dans une mansarde mal isolée...
Et pourtant, le poète évoque la pluie en des termes élogieux, il est attentif à son chant mélodieux : "J'écoute la pluie / Douce pluie de septembre"...
La nature s'anime grâce à des personnifications : Le jardin frissonne toutes les fleurs ont pleuré / Pour la venue de l'automne / Et pour la fin de l'été... Certes, les fleurs pleurent pour regretter la fin de l'été, mais la pluie vient animer le paysage : on l'entend "fredonner sur un rythme joyeux...", dans une nouvelle personnification.
Le poète restitue alors de manière rythmée et joyeuse ce chant et cette poésie de la pluie : "Tip et tap et tip top et tip /
Et tip tip et tip / Et tip top et tap."
L'amour évoqué dans le couplet suivant contribue au bonheur du narrateur, d'autant qu'il parle à la deuxième personne, s'adressant à son amoureuse, affirmant sa présence : "Demain le jour fleurira sur vos lèvres /, Mon amour, et la pluie qui calme notre fièvre / Sera loin très loin dans la mer".
Les futurs utilisés marquent une certitude, et l'amour associé à l'image de la fleur semble pouvoir se renouveler grâce à la pluie, bien que celle-ci apaise les ardeurs amoureuses représentées par la métaphore de la "fièvre."
Puis, Trénet énumère tous les effets bénéfiques de la pluie sur la nature, en employant à nouveau des personnifications amusantes, empreintes de gaieté : "Demain les bois auront fait leur toilette Et les toits peints de frais auront un air de fête Les oiseaux contents de ce shampooing Ne se plaindront point..."
La nature humanisée s'anime joyeusement sous nos yeux.
"Il pleut dans ma chambre
Il pleut dans mon cœur", poursuit le poète, parodiant le célèbre texte de Verlaine : "il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville..."
Mais, pour Trénet, la pluie devient un symbole de joie absolue, il refuse d'en voir les aspects négatifs et il nous emmène dans un univers radieux où tout est harmonie et gaieté...
La pluie chante "un air moqueur"... comme si elle se jouait des êtres humains, elle semble dotée de sentiments...
L'évocation des "beaux champignons qui poussent", du "vent qui joue du violon" vient compléter le tableau champêtre.
Enfin, les chats de gouttière viennent souligner de leur danse le son mélodieux de la pluie : on les voit danser "en rond", comme des enfants.
Quelle gaieté dans cet hymne à la pluie ! La mélodie rythmée et sautillante nous fait percevoir la "chanson de la pluie".
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2016/12/il-pleut-dans-ma-chambre-j-ecoute-la-pluie.html
Vidéo :
Une version plus longue de la chanson :