Cette question m’a sauté à la gorge à la lecture des propos tenus par le maire d’Aurillac sur son blog. René Souchon, en effet, y écrit : "Soyons lucides, l’artisanat et le commerce sont des éléments essentiels de l’économie cantalienne d’aujourd’hui, tout comme l’agriculture." Bien malgré lui, il pose son petit doigt sur une grande problématique auvergnate : l’avenir de notre région passe-t-il par la modernisation des structures existantes et le développement industriel, ou par la conservation de son caractère authentique ? Si l’Auvergne pouvait trouver dans ses faiblesses les moyens d’une force pour demain, ce serait un formidable pied-de-nez à ce genre de discours démagogue. Une rupture soulignant le fait qu’on voit déjà plus loin que par le trou de la lorgnette Michelin... Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant (Verlaine, pour les incultes...) d’une économie locale "contrôlée", une sorte de laboratoire à la Géo-Trouvetout au service de chacun... Pour certains, la recherche de l’authenticité sous-tend la survie de ces teritoires ruraux. Et s’il n’y a pas d’ADSL, de tabacs ouverts le dimanche, de commerce ouvert entre midi et deux, qu’importe, disent d’autres gens, toujours bien comme il faut ! Car le mouton noir du développement, paradoxalement, pour tous ces penseurs du dimanche, c’est ce citadin qui veut profiter de ce calme et qui fait du coq un hors-la-loi. Alors, chut... Moi, je me refuse à laisser dormir cette Auvergne. Je ne veux pas que le Massif Central devienne un éco-musée du monde rural. Le terroir, les NTICC, le business et le développement durable seront les quatre axes indissociables de l’économie auvergnate de demain. CQFD.