Immobilier et élections locales en Bretagne...
par Patrick LUCO
mercredi 23 mai 2007
Les Bretons pourront-ils encore rester au pays ? La pression de la spéculation et celle de l’impôt feront-elles partir les Bretons de leurs terres ? Le « politique » peut-il encore agir en réalité ?
En ces temps modernes, les Bretons, et plus particulièrement les jeunes, subissent de plein fouet les pressions immobilière et foncière.
Ces pressions s’exercent partout sur le territoire breton - plus particulièrement sur la côte - sans frein et pratiquement sans contrôle politique. Ce ne sont pas les quelques timides et très rares interventions observées par-ci ou par-là qui vont changer quoi que ce soit. Le phénomène s’accélère, s’amplifie à tel point que l’on court à la côte...
Cette pression est le résultat de la convergence de la propriété individuelle du sol dans le territoire - héritage pour partie du droit romain - et de la liberté de circulation des hommes et des capitaux - héritage de l’Europe et de la mondialisation -, et le mélange devient explosif en ce sens où elle semble être la cause de l’évolution de l’orientation politique du corpus électoral.
Les rabatteurs des « grands » promoteurs, et autres agents immobiliers, rôdent ou sont à l’affût dans les îles et la bande côtière du terrain ou de la propriété familiale à prendre... L’Etat, qui pressure les descendants d’une famille dont le Pater familias vient de disparaître réclame son dû, de suite et sans discuter, tel un vautour affamé perché sur une branche....
Les descendants qui découvrent alors que le champ de pommes de terre vaut de l’or et qui veulent le conserver pour eux, sont mis alors en contrainte immédiate pour qu’ils s’en séparent pour payer les impôts et taxes élevées qu’ils ne peuvent pas le plus souvent régler sur l’heure faute de disponibilités immédiates.... Et en fin de compte, que reste-t-il ? Plus grand-chose !... Tout juste de quoi s’acheter un appartement collectif, ou de mendier la HLM minable en banlieue de Lorient, Vannes ou Auray... Et c’est alors le début de la création d’un « lumpenprolétariat » composé de jeunes Bretons, et qui n’ose pas encore dire son nom...
La terre ainsi rachetée, est alors découpée, arrangée, allotie puis revendue plus cher que l’or à des « étrangers » au fort « potentiel ». Et c’est comme cela que la substitution de population se fait actuellement...
Le jeune Breton - spolié - n’a plus qu’à se taire et émigrer... Il n’a plus alors sa place au pays de ses ancêtres....
Certains agents immobiliers - plus ou moins bien renseignés par les fonctionnaires territoriaux - sont en recherche systématique de la bonne affaire. Et si nécessaire, n’hésitent pas à exercer des pressions auprès de personnes âgées ou de gens sans défense. C’est d’ailleurs là que devrait intervenir l’élu de terrain assisté de fonctionnaires dont l’intégrité personnelle et professionnelle ne peut être mise en doute en aucune façon.
Le « politique » doit d’évidence se consacrer au bien-être du peuple, et non pas se préoccuper de sa propre carrière et des prébendes qui lui sont attachées. Il est là pour « servir ». En définitive, c’est le « politique » qui - souvent vorace - sera le comptable final des destructions, prélèvements odieux et autres dépenses somptuaires...
Il devient d’évidence nécessaire que l’Etat, devenu marxiste et donc gaspilleur, par l’intermédiaire de ses collectivités territoriales, cesse ses prélèvements inconsidérés, qui à terme tournent à la spoliation et à la confiscation de la propriété, fruit du travail de la personne, de la famille, de la collectivité...
En ce moment, et depuis plusieurs années, on assiste en frange côtière, et plus particulièrement à Quiberon, à Carnac, et les îles (Belle Ile, Houat, du Golfe) à une substitution de population. Des familles sont obligées de vendre leurs biens parce que leurs revenus propres sont très insuffisants pour payer les taxes et impôts liés à la survalorisation de leurs biens immobiliers. De même, lorsque par malheur une succession se fait à la suite du décès des parents, la veuve ou les enfants ne peuvent pas payer l’impôt de succession. Le bien est alors vendu. Et l’Etat se sert copieusement... La famille est alors spoliée de fait...
Le bien est alors le plus souvent racheté par des étrangers à la région : Parisiens, Anglais, Allemands... Des gens qui sont le plus souvent très aisés et qui sont capables sans difficulté aucune de payer comptant la propriété de l’autochtone... La famille spoliée ne peut plus alors racheter quoique ce soit localement dans son « pays » d’origine. En effet, les biens disponibles sont rares, et donc très chers... Et s’ils sont disponibles, ce n’est pas possible d’acheter car c’est beaucoup trop cher. En effet, il y a des endroits (Quiberon, Belle-Ile...) où certains bouts de terrains inutilisables sont officiellement vendus à 650 euros le mètre carré ! Il s’agit d’un « marché de niche », dit-on ! Et si ce n’est pas vendu assez cher, le fisc, lui, exige que le prix soit plus élevé encore pour que sa part soit encore supérieure. C’est un phénomène d’avalanche !
Les gens qui sont alors poussés hors de leurs propriétés sont alors obligés de demander à la collectivité - qui a contribué à faire « vendre » ! - d’être logé. Or, comme il n’y a pas assez - voire pas du tout - de logements à loyer modéré disponibles, ces gens quittent leur terre d’origine pour essayer de trouver un logement plus dans les terres comme à Auray, Vannes, Lorient...Ou encore les communes voisines où les terres agricoles se réduisent comme une peau de chagrin. Ils contribuent aussi - au mieux ! - à faire grossir les lotissements « à plat » aux maisons « toutes identiques », dévoreurs de terres agricoles ou encore de la frange littorale. Ces lotissements sont le plus souvent créés sur des terres qui appartenaient auparavant à des fermiers qui eux-mêmes ont été expropriés, « zifés ! », dit-on en « territorial » dans le texte ! C’est un mouvement infernal qui est en marche ! Car ces nouveaux lotissements, spéculation foncière aidant, deviendront eux-aussi des proies viables... Les paysages, saccagés par de modernes « aménageurs », sont irrémédiablement détruits. Ce qui est catastrophique dans un pays qui veut « vivre » du tourisme.
Les anciens propriétaires se retrouvent alors - au pire - dans les banlieues de Lorient, Vannes ou Auray où ils entrent en compétition directe avec les familles émigrées (Turcs, Kurdes, Maghrébins, Africains, Tchéchènes...) de première ou seconde génération. Ces Bretons, qui sont chassés de leur terre d’origine, deviennent alors, très mécontents. D’autant plus mécontents, qu’il y a des cas où ils passent après les demandeurs allogènes. C’est une des raisons du poids des partis politiques extrémistes. En Morbihan, sur la frange côtière, c’est même la principale raison du vote « Front national » dans certains endroits. Et c’est aussi, pour d’autres lieus, une des raisons du « rosissement » de cantons entiers aux dernières élections. Si la bande côtière du Morbihan est restée à droite, c’est certainement lié à la superposition de deux causes : l’une, due aux « anciens propriétaires » suffisamment solides financièrement parlant pour conserver leurs biens et craignant de les perdre, l’autre due aux nouveaux arrivants, retraités le plus souvent, et très aisés pour pouvoir acquérir ces biens à prix d’or, et qui ne sont donc pas particulièrement « socialisants » !. Dans les îles du Morbihan, où on observe la confrontation directe entre les autochtones qui conservent encore leur propriété, et les nouveaux venus, capables d’acheter au prix du marché les terres et propriétés, on observe aussi un basculement vers les extrêmes : Front national, pour ceux qui sont encore propriétaires, ou un « rosissement » pour ceux qui ont perdu leurs biens (cas de Belle-Ile). Et le pire est à venir, car tous ces autochtones avaient fait confiance à leurs élus du moment qui le plus souvent n’ont même cherché à enrayer cet état de fait... Ils basculent de droite vers la gauche, et réciproquement. Et comme à chaque fois, ils sont déçus... Certains se tournent vers les extrêmes... Pour l’instant, ce vote s’est retourné vers un président « Bleu Horizon ». Mais pour les élections des députés, puis des maires l’an prochain, comment cela peut-il finir ?
En plus de la difficulté de trouver de quoi se loger, le niveau de vie devient élevé. Le coût de la vie courante devient prohibitif. Tout devient cher, très cher même, en plus de l’effet « euro ». Les loyers sont très élevés. Les gens à revenu faible (jeunes célibataires, jeunes couples, retraités, veuves...) ont bien du mal à boucler les fins de mois. Les travailleurs locaux sont le plus souvent au Smic. Les saisonniers insuffisamment payés ne peuvent que difficilement se loger, même dans les campings... C’est encore pire pour un jeune qui démarre avec un CDI, et pis encore s’il est stagiaire et qu’il doit se payer le gîte et le couvert... Il suffit d’observer les véhicules de travailleurs qui circulent le matin et le soir sur les routes côtières.
Celui qui veut entreprendre éprouve même des difficultés pour trouver des locaux à usage professionnel ou industriel. Et là encore, on aboutit à une incohérence : le maire veut sa ZAC personnelle, et en arrive à faire exproprier des terres familiales !... Ce qui crée encore du mécontentement ! Sur la côte du Morbihan il y a même des cités, traditionnellement orientées vers la mer et plus particulièrement vers la « petite » pêche, ou l’ostréiculture, qui se retrouvent en conflit direct avec ce phénomène de substitution de population. En effet, la préférence est donnée à la plaisance au détriment du pêcheur, qui a du mal à conserver et développer son activité qui commence même à être malvenue aux yeux de certains.. Il a du mal aussi à se loger : certains sont même obligés de faire des km de route pour aller du port où est le bateau, vers leur résidence ! Et que dire des ostréiculteurs dont les « chantiers » sont rachetés par des particuliers pour avoir les pieds dans l’eau ?
Par l’impôt confiscatoire d’un côté, et de l’autre par la répartition collectiviste sur intervention municipale, cantonale, ou d’Etat, on touche à un des fondamentaux : « Un peuple, un territoire ». On en est arrivé depuis les années 1960, départ du mouvement de transfert de population à cause du tourisme de masse - qui a permis au plus grand nombre - de découvrir la Bretagne, des lois de décentralisations de 1982, à retirer la propriété à un grand nombre de personnes dont les familles étaient établies là depuis des siècles et des siècles.... Ce brassage est destructeur de l’homogénéité d’un peuple et de la cohérence d’un territoire....
Doit-on accepter pour autant de devenir un « Sans-Terre » ? Le droit de posséder puis de conserver la terre de ses ancêtres est fondamental. En effet, dans l’Histoire, la privation, ou la confiscation des terres d’un peuple est toujours à l’origine d’incidents, de troubles, voire de guerres... Les gens qui brûlent les maisons, les voitures, les biens en général, sont en majeure partie- des « having not »- donc des gens qui n’ont rien à perdre. S’ils avaient quelque chose -des « having »- ou l’espoir de posséder, ils ne pilleraient ou ne détruiraient pas. Et le droit de propriété est un « fondamental » qui est nié par les théories collectivistes auxquelles certains ont donné beaucoup trop de force dans ce pays. On peut toujours essayer de réparer ce qui est détruit à grand renforts de « SCOT », d’ « AIZC », de lois Pasqua et autres lois « Voynet » !, de « PLU », « SRU » et « SMVM ».....Les élections législatives vont aussi avoir bientôt lieu. Les candidats à la députation devront clairement se prononcer sur ce sujet. Les Députés, jusqu’ici ont été particulièrement discrets sur ces sujets. Quand Juppé a aggravé le taux d’imposition de l’ISF, cela s’est fait sans beaucoup de protestation et dans la plus grande discrétion.
Lorsque les impétrants à la législative feront leurs professions de foi devant leurs électeurs lorsqu’ils battront la campagne, je suggère à chacun d’entre nous de leur poser la question en public et donc de tenir compte de leurs réponses... Puis de le leur rappeler une fois élus au cas où ils auraient oublié !...