Le droit au logement : l’Etat ou la commune ?

par Jules Boncors
vendredi 1er février 2008

Le droit au logement semble patiner. L’Etat continue d’être mis en cause par les grandes associations. Le moment n’est-il pas venu de pointer la responsabilité des communes et peut-être de certaines associations ?


Bien qu’ayant été en parfait accord avec les associations sur le droit au logement jusqu’à présent, j’ai un peu plus de mal à comprendre la situation du moment. En matière de logement pour ceux qui au regard de leur autonomie personnelle peuvent y accéder, il n’y a pas de mon point de vue de limitation à l’offre. Cette offre correspond peu ou prou au capacité de réservation des préfets dans le parc social, soit une centaine de milliers de logements par an ce qui n’est pas si mal.

Les associations sont d’ailleurs les mieux placées pour faciliter l’exercice du droit au logement dans ce cas. Je constate dans ma région que ces dossiers ne sont pas pléthore, au point que je m’interroge sur la volonté de certains CHRS (Centres d’hébergement et de réinsertion sociale) de faciliter cet accès qui pourrait à moyen terme leur créer des problèmes de gestion faute de pensionnaires.

D’un autre coté, je suis conscient du manque de places pour des personnes à plus faible autonomie, ce qu’il est convenu d’appeler des Maisons relais. Il s’agit cette fois-ci de construire des établissements et il ne me semble pas que les fonds manquent, ils seraient plutôt sous-utilisés. Ces projets se heurtent en revanche au scepticisme ou à l’opposition des collectivités locales qui ne veulent pas de ces établissements sur leur sol.

Alors que souhaite-t-on réellement ?
Certains sans doute souhaiteraient que l’Etat se substitue en tout et pour tout aux collectivités locales, d’autres me paraissent plus ambigus exprimant une grande générosité nationale (déclaration d’intention, participation au réseau Education sans frontières, etc.) tout en défendant localement la priorité aux ressortissants de la commune. Il suffit de parcourir les programmes politiques des candidats aux municipales pour s’en convaincre.

Pour faire évoluer cette situation, un déplacement des actions associatives vers le local me paraîtrait salutaire mais je m’interroge sur le mode d’organisation des associations les plus actives, qui fonctionnant sur le régime d’une cooptation un soupçon parisianiste et élitiste, ont du mal à embrayer sur le débat local.

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