Social micro crédit en Ille-et-Vilaine

par Voris : compte fermé
jeudi 10 janvier 2008

Le micro crédit social innove en Bretagne. Une expérimentation dans le département de l’Ille-et-Vilaine auprès des réfugiés politiques en quête de logement a été annoncée le 17 décembre par la préfecture conjointement avec le Pact-Arim.

C’est une première au plan national : l’Ille-et-Vilaine va expérimenter un micro crédit social pour aider les réfugiés à trouver un logement. L’initiative est préfectorale. Une mesure rendue nécessaire par la saturation des 5 centres d’accueil d’hébergement des demandeurs d’asile (CADA). Chaque année, environ 50 personnes venant d’obtenir le statut de réfugiés sont encore hébergées en CADA faute de pouvoir trouver une solution de logement. Autre problème : pour obtenir un logement, il faut présenter des garanties. Or, un demandeur d’asile n’a pas le droit de travailler tant qu’il n’a pas obtenu le statut de réfugié, ce qui met en moyenne un an. D’où l’engorgement des centres d’accueil. Ces réfugiés pourront désormais bénéficier du micro crédit social classique qui offre la possibilité d’un prêt - remboursable en 36 mensualités - allant de 500 à 3000 euros.

La ville de Quimper, dans le Finistère, fait aussi partie des sites d’expérimentation du micro crédit mais il ne s’agit pas ici de refugiés. Sur la base d’une convention signée le 29 novembre 2006 entre la Caisse des dépôts et consignations et l’UNCASS (Union nationale des CCAS), 13 sites ont été retenus en 2007 sur le plan national pour promouvoir le micro crédit social auprès des publics éloignés du crédit bancaire et évaluer les relations entre les banques et les bénéficiaires de prêts sociaux. C’est l’UNCASS qui supervise les opérations de financement des projets. Devant la forte implication des CCAS (centres communaux d’action sociale), un avenant à la convention est d’ores et déjà programmé pour augmenter le financement en 2008.

Rappelons que le micro crédit social est un moyen d’accès à la citoyenneté économique. Il s’adresse aux personnes qui disposent de faibles ressources et se trouvent exclues du crédit, en particulier celles qui reçoivent les minima sociaux, comme également de nombreuses personnes aux ressources modestes qui peuvent être affectées par un accident de la vie. Le micro crédit social a été créé en France en 1989 à l’initiative d’une femme, Maria Nowak, qui a ouvert la première Agence pour le droit à l’initiative économique, l’ADIE. En 15 ans, cette association a développé ses activités dans toutes les régions de France. Depuis sa fondation, l’ADIE a accordé 25 000 prêts à des chômeurs et allocataires du RMI avec des résultats positifs. Les bénéficiaires du RMI et de l’ASS (Allocation spécifique de solidarité) représentent d’ailleurs près des trois quarts des emprunteurs de l’ADIE en 2003.

Le micro crédit social aide aussi à la création d’entreprises. Et cela marche ! 94% des clients remboursent et 64% des entreprises créées avec l’aide d’un prêt de l’ADIE existent encore au bout de 2 ans, soit un taux supérieur à la moyenne des créations d’entreprise recourant au crédit classique. L’ADIE est un organisme de soutien solidaire qui ne se contente pas seulement de prêter de l’argent mais accompagne le projet de son client. L’ADIE a ainsi mis en place des dispositifs de soutien et d’accompagnement pour que la petite entreprise puisse bien démarrer et bien évoluer.

Le micro crédit social est donc en plein essor dans le monde et en France. Sur la région Bretagne, on attend avec intérêt de mesurer les résultats de l’initiative originale de la préfecture d’Ille-et-Vilaine.

Pour en savoir plus : site de l’ADIE.


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