Vu sur les bords de Marne, à peine à quelques km de Paris, des martins-pêcheurs !

par HKac
lundi 10 septembre 2007

Après quelques longues semaines estivales de paresse intellectuelle, il est temps de me remettre à partager avec vous mes pensées sur le monde comme il est... et des soupirs sur comment il aurait pu être.

C’est donc en allant faire mon tour rituel sur les bords de Marne dimanche dernier que je suis tombé sur une rencontre impromptue : un oiseau avec un dos bleu métallique qui a escampé de la berge pour aller se réfugier dans les taillis de l’une de ces paisibles îles du fleuve.

Comme je n’avais jamais vu un tel oiseau irisé sous nos latitudes j’ai pas mal gambergé pour savoir à quelle espèce il aurait pu appartenir. Je ne l’ai vu que furtivement de sorte que sa forme générale et le détail m’ont complètement échappé. D’emblée je me suis mis dans l’esprit que c’était un oiseau tropical qui s’était enfui d’une volière ou d’une cage. Je me suis souvenu vaguement de ces tonalités similaires chez les colibris que j’avais pu observer de près dans le magnifique jardin de Balata à la Martinique. Bref, quelques jours se passent...

***

J’habite (pour plus très longtemps) dans un secteur pas mal éloigné d’un transport en commun. Pour accéder à une station du RER A, j’ai le choix de longer les bords de Marne. Ainsi, en habituellement vingt-cinq minutes de marche soutenue le long de la berge, j’accède à la station Neuilly-Plaisance.

Il faut s’imaginer la Marne à cet endroit. Nous sommes à quelque 10 km à peine du centre de Paris ! La Marne dans ce secteur est un fleuve assez fréquenté. D’une part, il y a les péniches, mais aussi les écoles d’aviron, les pêcheurs et souvent des m’as-tu-vu avec leurs puissants bateaux à moteur. De plus, les berges sont la plupart du temps bétonnées. Il y a certes quelques arbres et massifs tout le long, mais nous sommes dans un milieu assez urbain et sous affluence surtout les fins de semaine. Je passe l’aspect pollution. On y voit de tout ! Depuis les bouteilles et des caddies de supermarché jusqu’à des drôles de mousses... Un jour, j’ai même aperçu une peluche géante qui dérivait les membres ballants. Le genre de peluche qu’on trouve à la Foire du Trône.

C’est donc en revenant du RER que j’ai pu tomber presque nez à nez avec ce même oiseau. Cette fois-ci il observait paisiblement le fleuve debout sur le chemin de la berge. J’ai bien reconnu ce profil caractéristique d’oiseau trappu au bec long et fort. Je me situais à environ quatre ou cinq mètres. Au moment où j’ai sorti mon téléphone mobile pour le prendre en photo, évidemment il s’est envolé !

Puis hier matin en faisant le trajet inverse, j’en ai revu un dans les mêmes circonstances. Et lors de son envol j’ai bien perçu son dos bleu métallique.

Cela signifie donc que malgré la pression exercée sur le milieu par l’urbanisme et la pollution, une troupe de martins-pêcheurs a réussi à s’installer entre grosso-modo la passerelle de Bry et la pont de l’A86 à Nogent. Je n’en avais jamais vu jusqu’à ce jour. Pourtant je vous garantis que j’emprunte plusieurs fois par semaine les bords de Marne.

C’est plutôt réjouissant. Toute la question est de savoir si ces martins-pêcheurs ne sont que de passage (ils iraient vers le Nord suite au réchauffement climatique ?) ou bien s’ils s’installent ou se ré-installent de façon durable parce qu’en fin de compte ils se sont adaptés à ces conditions urbaines.

Je ne suis pas sûr de la sous-espèce observée, alors il se peut que la photographie de cet Alcedo atthis (Martin-pêcheur commun) ne soit pas fidèle. Celui que j’ai vu me semblait moins roux, plus noir...

Pour en savoir plus sur cet "oiseau fabuleux" visitez la page Wikipedia sur le martin-pêcheur d’Europe et le portail Oiseaux.net.

Crédit photo : NaturePhoto-CZ


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