Wiki-brest, les chemins de l’écriture collaborative au pays de Brest

par Briand
lundi 8 octobre 2007

Initié il y a un peu plus d’un an (en mars 2006), wiki-brest a fait ses premiers pas [1] Avec « 495 utilisateurs enregistrés... 693 pages qui sont probablement de véritables articles... 595 314 pages ont été consultées et 11 545 pages modifiées. »  [2] un contenu diversifié est maintenant en ligne.

A l’an II, wiki-brest se posent aujourd’hui les questions d’un passage à l’échelle qui implique habitants, associations et services publics d’un territoire.

Porté par le succès de wikipedia, Wiki-brest s’est construit au carrefour d’écritures mélangeant :

Les milliers de visites montrent qu’il y a un lectorat intéressé pour revoir l’école de quartier fréquentée il y a quelques dizaines d’années (10 000 en moins d’un an), les photos de la construction du quartier de Bellevue, l’histoire d’un patronage laïc, etc.

La parole recueillie dans une résidence de personnes âgées, la deuxième vie donnée aux articles des journaux de quartier, l’écriture intergénérationnelle avec les jeunes du dispositif relais de Kerbonne, le groupe de travail du conseil de quartier de Bellevue, la première wiki-balade du grand Kerber
témoignent de la multiplicité des modes d’écriture qui font sens, créent du lien et participent de la reconnaissance des personnes de la reconquête de l’estime de soi.

Cet été avec le soutien de Jean-François Gaffard qui fait bénéficier wiki-brest de ces années de pratiques au sein de wikimédia France le site s’est structuré avec un index thématique, une mise en place des catégories,
un travail sur les licences et la mise en place du bistrot du port à l’image du bistrot de wikipedia.

Après les wiki-journées organisées depuis 2006 pour susciter l’envie d’écrire, les dizaines d’initiations présentant le b.a-ba de l’écriture sur wikipédia et wiki-brest, des ateliers animés par Jean-François Gaffard ouvrent de nouveaux espaces comme les pages de Plouarzel, du foyer laïc Saint-Marc.


Trois enjeux pour la suite du projet

Lorsque je lis la presse le matin, ou que je parcours les fils RSS des sites au pays de Brest, je me dis que chaque jour plusieurs sujets traités auraient leur place dans wiki-brest : une exposition d’artiste, l’histoire d’un lieu, les 50 ans d’une association, une balade, un nouveau groupe de musique... Un territoire est riche de milliers d’histoires, d’initiatives, mais comment les relier et les donner à voir au-delà de chaque écriture singulière ?

Au coeur de cette idée de Wiki-brest, il y a la conviction que chacun a quelque chose à dire, que des milliers de pages d’écriture données à voir nous enrichissent tous. Les 500 contributeurs inscrits sont déjà un premier pas, mais il reste beaucoup à faire pour que le réseau soit présent dans chacune des 89 communes du pays de Brest.
L’enjeu est ici de donner confiance et envie d’écrire à des personnes qui souvent ne s’en estiment pas capables. Cela suppose tout un travail de médiation pour lequel les réseau des lieux d’accès public (environ 130 au pays de Brest) et des bibliothèques est un atout essentiel.

L’autre enjeu et probablement le plus difficile de ce passage des premiers pas à l’enfance est d’amener les services publics à s’impliquer. Beaucoup d’information passent entre les mains des acteurs publics : pour les vernissages d’artistes, les plaquettes réalisées, les informations publiées sur le web, les ouvrages anciens acquis par une bibliothèque, les oeuvres présentées au public dans les musées, les initiatives culturelles aidées par la collectivité, les travaux scolaires dans les écoles, collèges et lycées, les mémoires d’étudiants les écrits universitaires... Traditionnellement en France, ces contenus publics sont souvent sous clé d’accès, ou non publiés, non reproductibles. L’évolution vers une mise en biens communs de toutes ces richesses est aussi un des paris de wiki-brest. [1]

Cette année un second projet d’écriture collaborative sur un territoire wiki-Manche est né et nous espérons que nous serons plus nombreux en 2008 à arpenter ces chemins de l’écriture ouverte des territoires enrichis par leurs habitants [2]


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