Une sortie au cinéma
par C’est Nabum
mardi 29 octobre 2013
Le Bonimenteur en vacances ...
L'aventure du grand écran.
Ce n'est pas une sortie facile quand on se profile l'heure du choix. Déjà, il faut se mettre d'accord sur le film. La chose n'est pas aisée quand nous sommes deux, imaginez les proportions que prend l'aventure quand il y a trois couples d'amis … Les palabres sont interminables ! Les positions souvent inconciliables.
Il y a d'abord les films vus par les uns ou les autres. Chacun a eu l'occasion de voir un film sur son lieu de résidence et naturellement, ce n'est pas le même que celui des autres. La liste des possibles se réduit comme peau de chagrin. Il faut alors supporter les regrets de ceux qui se trouvent ainsi privés du dernier film à ne pas manquer !
Puis il y a les rejets personnels. Celle-ci ne supporte pas Woody Allen, trop cérébral, pas assez différent depuis quelques années, trop bavard ou si prévisible. Celui-là n'aime pas les films faciles, ceux qu'il juge tout juste bons à regarder à la télévision un soir de déprime ; il irrite avec ses goûts compliqués et ses exigences de cinéphile de pacotille. Ceux-là sont bon public, ils se plient au choix des leaders d'opinion même s'ils aimeraient sans doute un film plus facile ou un sujet moins douloureux.
Puis surgit l'incontournable problème de l'horaire. Faut-il organiser la journée en fonction de la sortie au cinéma ou bien préférer un horaire qui laisse place à une autre activité ? Le débat fait rage, il y a les tenants de la séance de 21 heures, un incontournable des cinémas de province, quand d'autres aimeraient y aller à 19 heures afin de dîner en rentrant.
Les discussions entretiennent la conversation et le suspens. Il faut encore s'accorder avec la météo du moment. La pluie peut parfaitement supporter une séance dans l'après-midi ; le soleil n'aime guère ce choix par défaut. Mais les prévisions sont-elles fiables ? Peut-on faire confiance aux gens de météo-France ? Il y a un pari à faire qui n'est pas simple. Qui osera se mouiller dans ce domaine ?
Enfin, se pose l'épineuse question de la salle . La sagesse voudrait que l'on privilégie la plus proche mais les économies d'énergie, le gain de temps ne pèsent pas lourd face à l'attrait du cinéma de Contis. Ce lieu est unique, vétuste à souhait, chaleureux et original. Pour rien au monde, je ne passe une semaine à Mimizan sans me rendre dans cette salle à l'ancienne avec son décor incroyable.
Les gérants de la salle sont impayables. Ils attendent toujours un car de japonais qui va remplir le cinéma et nous pressent de prendre les dernières places. Naturellement, au final, hors saison, nous ne serons que quelques-uns dans cette immense salle. Qu'importe, nous aurons droit à une présentation du film, un petit commentaire agréable qui change de l'indifférence silencieuse de nos cinémas urbains.
Les gens se parlent avant que les lumières s'éteignent. On choisit sa place ou plus exactement un fauteuil qui ne soit ni bancal, ni trop défoncé. Quelques habitués aiment à prendre leur siège habituel, celui où il pourront étendre leurs jambes. La plupart bataillent pour occuper les places du milieu, quand votre serviteur recherche systématique un bord pour lutter contre sa claustrophobie.
La séance commence, les lumières s'éteignent. Le silence se fait. Ce n'est qu'à la fin de la projection que reprendront les conversations, les premiers commentaires. C'est au retour qu'il y aura les plus riches échanges. Jamais personne n'est du même avis : incroyable diversité des opinions et des goûts. On débat, on argumente, on s'enflamme où l'on s'indiffère suivant le spectacle qui nous fut proposé.
Pour ce soir, nous avons enfin choisi la séance de 19 heures et le film qui s'intitule : « Neuf mois ferme ! » J'avoue n'en rien savoir, n'ayant même pas participé à ce choix. Je pense même ne jamais avoir entendu parler de ce long métrage. Je me laisse mener ; pour moi, c'est le plaisir de retrouver cette salle qui me rend impatient. Je vous raconterai peut-être la suite de cette aventure …
Cinéphiliquement vôtre.