La rentrée littéraire : encore des romans à lire !

par Tatiana Yansor
vendredi 30 septembre 2005

Eh oui, il y a encore des bonnes lectures à faire en cette fin septembre...

Dans ce deuxième roman, (après Sur Place, Plon, 2003), Kim Doan évoque mort, maladie et vieillesse, et pourtant on en redemande. Son héros est un vieillard usé et souffrant qui retourne dans son pays après un long exil, pour retrouver les traces de sa fille disparue à sa naissance. Loin d’être abattus par un tel sujet, on est happés par la quête de ce patriarche, aussi attachant que crédible. Kim Doan est une sombre sœur de Modiano qu’on lit avec plaisir tant sa plume est juste, profonde et belle.

L’arrivée, de Kim Doan
Plon, 166 pages, 15€

Jean-Philippe Blondel nous avait déjà séduits l’an dernier avec Juke-Box (Robert Laffont, 2004). Le voilà qui récidive avec un roman dans la même veine nostalgique : un homme en plein divorce décide de faire table rase de son passé. Il réunit un joyeux bric-à-brac qui encombre son quotidien pour vendre le tout lors d’un vide-grenier.
Mais chaque objet — boucles d’oreille, cendrier, roman, hamac, stylo— a son histoire. Et chaque personne qui repart avec un de ses objets, aussi. Un délice.

Un minuscule inventaire, de Jean-Philippe Blondel

Robert Laffont, 306 pages, 20€

Vous êtes prévenus. C’est le genre de roman qu’on commence et qu’on ne peut plus lâcher. A Tel Aviv, un chirurgien israélien d’origine palestinienne opère en boucle pour sauver des vies après un attentat sanglant. Le matin, on lui apprend l’horrible vérité. Le kamikaze, c’était Sihem, sa propre femme. Pour comprendre comment son épouse a pu en arriver là, Amine doit tout réapprendre.
Yasmina Khadra- de son vrai nom Mohammed Moulessehoul- réussit le tour de force d’aborder un sujet brûlant, dérangeant, en le dévoilant par les yeux meurtris d’un mari amoureux dont le monde vient de s’écrouler.

L’attentat, de Yasmina Khadra

Julliard, 270 pages, 18€

Matthieu Brin a la quarantaine, une jolie famille, un bon job. Avec son premier roman, il a obtenu un succès inopiné et un grand prix littéraire. Mais voilà que l’inspiration peine à venir pour le deuxième ouvrage tant attendu par lecteurs et critique. En pleine crise de la page blanche, Matthieu reçoit un soir de décembre une étrange lettre d’une femme mystérieuse. Une lettre qui l’intrigue, tant elle fait remonter une foule de souvenirs enfouis.
Une deuxième lettre suit, et Matthieu, troublé, reconnaît alors une femme qu’il a aimée, dix ans auparavant, d’une passion qui a failli le détruire et qu’il n’a jamais pu oublier.
Delphine de Vigan réussit ici un livre aussi singulier que prenant sur les affres de la création, sur ce qui inspire les romanciers, ce qui les fait plonger en eux-mêmes, dans leurs secrets et dans leurs failles, pour parvenir à écrire un nouveau roman. Parfois, à leurs dépens...

Un soir de décembre, de Delphine de Vigan

Lattès, 196 pages, 13,50€


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