2013 : face à l’obscurantisme, l’Occident et ses valeurs sur la sellette
par Guillaume Boucard
jeudi 27 décembre 2012
Mohamed Morsi sera donc parvenu fin 2012 à « imposer démocratiquement », formule qui caractérise en soi son pouvoir, un projet controversé de Constitution. Son pouvoir reste néanmoins affaibli par la crise économique, en parallèle d’un regain de mobilisation de l'opposition et toutes les interrogations internationales. Les résultats officiels attribuèrent ainsi 63,8 % au "oui", score permettant une majorité confortable. La faible mobilisation au niveau global de l’électorat des 52 millions d'électeurs inscrits, dont seulement 32,9 % allèrent voter, n’est pas sans être représentative de nombre de pays ayant participés à la part d’illusion du « Printemps Arabe ». Le président égyptien a signé sans attendre le décret d'application du texte, son empressement manifeste traduisant en soi la faible légitimité du nouveau cadre constitutionnel. Passée la sortie temporaire des dictatures précédentes, nous serions à nouveau sur la voie de pareils régimes autoritaires, la religiosité obscurantiste en plus ?
Le clan présidentiel assure que « sa » nouvelle loi constitutionnelle « attribuée » par un référendum ultra minoritaire en niveau de la participation électorale va mener le pays vers la stabilisation, après une phase chaotique prolongée depuis le renversement de Hosni Moubarak en juin 2011. De Hosni à Morsi n’y aurait-il pas un vase communiquant rétabli ?
Le Premier ministre Hicham Qandil ne tarda pas à clamer qu'il n'y avait "pas de vaincu" et que cette Constitution allait être celle de "tous les Égyptiens", malgré les manifestations nombreuses qui entraînèrent des violences meurtrières durant toute la campagne. L'opposition laïque, craignant une islamisation accrue de la législation marquée par peu de garanties relatives à certaines libertés, dont celle de la presse et de l’opposition, n’aura pas tardée à continuer d’exiger l'invalidation du scrutin, entaché selon elle par de multiples fraudes et irrégularités. Le premier test de légitimité devrait se produire avec les législatives prévues dans les trois mois prochains afin de renouveler la Chambre des députés. En attendant cette élection, l'adoption de la Constitution se traduit par le transfert au Sénat, la chambre haute actuellement dominée par les islamistes, de la totalité du pouvoir législatif, assuré jusqu'à présent par le président. La démocratie sera donc celle d’une minorité disposant de tous les leviers du pouvoir. Le supposé Printemps Arabe n’aurait donc masqué qu’un lent retour de l’hiver dictatorial ? Au niveau économique la météo ne serait pas plus favorable au peuple égyptien.
En effet, les réserves en devises de l'Egypte ont été réduites de 36 à 15 milliards de dollars depuis la chute de Hosni Moubarak, le pays restant depuis près de deux ans soumis à une forte baisse des bénéfices liés au tourisme marqué conjointement par un effondrement des investissements étrangers. Le Fond monétaire international (FMI) étant revenu sur un prêt de 4,8 milliards de dollars à l'Égypte pour cause de crise politique, le nouveau pouvoir demeure confronté à une situation pour le moins inquiétante. Pour éviter un débordement du mécontentement social, le gouvernement a également retardé des hausses de taxes qui auraient pourtant pu limiter le déficit budgétaire. Le référendum constitutionnel n’aurait rien réglé au niveau de l’exigence démocratique du peuple, et l’économie du pays reste en berne.
Si après sa médiation dans le conflit de Gaza entre Palestiniens et Israéliens en novembre la cote de Morsi aura été quelques temps au sommet, l’heure est au doute. La nouvelle Constitution validée par seulement un tiers des citoyens ne devrait pas avoir une réelle influence sur la côte du Président Morsi, Washington ayant reconnu que "de nombreux Égyptiens ont exprimé leur profonde inquiétude face au contenu de la Constitution". Semblant passer outre les résultats du référendum la représentante de la diplomatie européenne Catherine Ashton a pareillement appelé le président égyptien à "rétablir la confiance dans la démocratie ».
A l’évidence, ce scrutin égyptien parle plus largement s’agissant des suites des révolutions du Moyen-Orient. La crise géopolitique à rallonge est bien là. Bien des pays ayant participés du grand rêve démocratique pourraient refaire leur union en se trouvant un ennemi commun suffisamment emblématique pour ressouder les peuples. Le religieux aurait tout pour nourrir un néo patriotisme présenté comme plus noble aux citoyens afin de masquer un retour inavoué à des régimes dictatoriaux. L’Occident pourrait se voir rappelé à ses racines chrétiennes dont il cherche tellement à se défaire, quitte à s’affaiblir lui-même dans son assise. Y-a-t-il plus implacable qu’un patriotisme « divinisé » ? Oui, l’Occident aura fait preuve d’une grande naïveté durant le ou les fameux Printemps Arabes.
Ces derniers semblent s’être déroulés de façon précipitée même si l’espérance et l’impatience des peuples étaient pour le moins compréhensibles. Les derniers rebonds en Tunisie et en Egypte confirment que les populations arabes n’étaient pas réellement prêtes pour la démocratie dans la configuration qui est la notre. Après des années de dictature, les "révolutionnaires" manquèrent pour le moins d’ambition pour leur pays, n’étant pas eux même de véritables démocrates. Les successeurs des dictateurs se sont montrés très attachés à leurs propres intérêts et bien dogmatiques. Leur fébrile terrain nouvellement conquis leur monta vite à la tête avec la tentation autoritaire immédiate. Grandir sous une dictature porterait longtemps vers des schémas de répétition ? L’arrivée au pouvoir des islamistes, parallèlement à une grande frustration sociale accumulée, cela ne pouvait que tuer la démocratie dans l’œuf ? L’armée n’aura pas été sans préserver son plein pouvoir, certes d’une façon différente en Tunisie et en Égypte. L'armée Tunisienne est ainsi restée dans ses appartements et joua en apparence le jeu démocratique en épaulant le pouvoir pour assurer l’ordre dans le pays plongé dans la révolte printanière, alors que la junte égyptienne préserva son plein pouvoir intact. Comme l’Histoire l’enseigne, des militaires ayant longtemps disposés de l’autorité ne s’en défont que rarement au bénéfice de l’émancipation des peuples, en l’occurrence la masse des pays arabes révoltés.
Outre l’ambivalence plus ou mois affichée, l’implication des salafistes fut souvent similaire renonçant à participer aux manifestations révolutionnaires, la faiblesse actuelle des gouvernements pris en étau ne saurait être une surprise. L’armée et les salafistes ne semblent pas surpris par la déception des populations.
En Tunisie la tâche est difficile pour le parti Ennahda qui ne cesse de chercher un bon positionnement entre des salafistes virulents et un gouvernement islamiste relativement pragmatique, mais qui ne parvient pas à maîtriser la situation face aux diverses oppositions ou intérêts contradictoires des uns et des autres.Si les islamistes égyptiens ont réussis à s’imposer, leurs congénères Tunisiens ont été dépassés par leur aile salafiste, des imams étrangers à appelant même à la lutte contre le parti Ennahda jugé trop modéré. La révolution dans chaque pays n’aurait été qu’une hirondelle ne faisant en réalité aucun printemps ?
Les salafistes veulent islamiser la société et sont convaincus que les populations doivent revenir aux fondamentaux sociétaux du 7ème siècle. Les islamistes, plus sensibles au jugement international, cherchent d’abord à rassurer. La notion d’islamiste démocrate n’est-elle pas une vue de l’esprit ? La démocratie tend vers la souveraineté des peuples tandis que, pour un islamiste, la souveraineté relève et dépend de Dieu.
Les révolutions n’auraient offert qu’une autre forme de dictature ?
En Tunisie, les salafistes ne tardèrent pas à se comporter en obscurantistes. En Égypte, ils contrôlèrent la rédaction de la Constituante sous prétexte qu’ils avaient gagné les élections. La « démocratie » leur appartiendrait au mépris du reste de la population ?
Reste que les islamistes ont perdu en quelques mois de pouvoir pas loin de 25% de leur électorat. Faire face à la réalité quotidienne du peuple et à la situation économique dramatique, en Tunisie en particulier, aura permis de mettre au grand jour le véritable visage des uns et des autres. La « démocratie » connaîtrait déjà son hiver, sans jamais avoir existée le temps d’un printemps ?
Depuis plus de dix-huit mois, les révolutions initialement définies comme « démocratiques » se succédèrent dans le sud du bassin méditerranéen et furent très applaudies par les pays occidentaux. Le père Noël préexistait. Le monde allait être parfait, et « nos » dictateurs longtemps reçus en grande pompe dans toutes nos capitales vite oubliés au fin fond de notre mauvaise conscience. Mais non, le principe de réalité resterait implacable.
Aujourd’hui chacun peut se rendre compte que la mariée était vraiment trop belle pour être vraie. Ces peuples du grand Moyen Orient demandèrent surtout du pain et du travail, l’Occident sauta un peu hâtivement sur l’occasion pour y faire une révolution idéologique par procuration. Nos « Droits de l’Homme » de plus en plus théoriques au sein de nos propres pays comptant toujours plus d’exclus et de précaires redevenaient soudain un idéal chez nos ex dictateurs amis. Comment ne pas être pour le moins déconcertés par l’absence de réelle analyse plus macroéconomique des différents responsables occidentaux. L’Occident y vît des révolutions de Droit, elles n’étaient avant tout que des révolutions « du ventre », celle de la faim, certes de liberté, mais d’abord de meilleures conditions générales de vie. L’occident concevrait-il le monde sous le seul aune de ses critères et de sa notion de « progrès » ? La naïveté occidentale serait plus étendue.
En cinquante ans, la population des pays à dominante islamique s’est donc accrue de 400 %. En l’occurrence, l’Egypte est passée de 20 à 85 millions d’habitants, parallèlement à la Syrie évoluant de 5 à 22 millions de concitoyens, celle de l’Iran de 25 à 85 millions, et la liste est incomplète. Non loin de la France, l’Algérie de l’indépendance et de notre « passif » mémoriel comptait 9 millions d’âmes dans les années 70, elle en compte aujourd’hui plus de 33. L’évolution n’est pas loin d’être identique pour le Maroc et la Tunisie. En plus de l’inadaptabilité de nos chers Droits de l’Homme à toutes ces ex dictatures, une confrontation plus « essentielle » encore semble s’accroître jours après jours, l’Occident s’affaiblissant lui-même dans le refoulement de son héritage plus Historique. La France de religion laïque obligatoire devenue quasi honteuse d’avoir longtemps été la Fille Aînée de l’Eglise reste ici emblématique.
Alors que le Moyen Orient refait son unité et identité nationales en divers points autour de son héritage religieux, chose qui réveille par répercussion un fort patriotisme quasi « généalogique », l’Occident cherche à contrario chaque jour à se couper plus encore de ses racines les plus profondes. Face au réveil du sacré, aussi dans ce qu’il peut avoir de plus mystificateur ou manipulatoire en cours au Moyen Orient post « Printemps Arabe », l’Occident se coupe les jambes pour compter bientôt les peuples les plus désespérés et dés-enracinés du monde, aussi pour être privés de leur origine. En 1962, le général de Gaulle affirmait que « l’Algérie indépendante est nécessaire car je ne veux pas que Colombey-les-deux-églises devienne Colombey-les-deux-mosquées ». N’y insistons pas trop, l’attachement à son pays serait devenu réactionnaire et fasciste. Si la France avait suivi la même évolution démographique que l’Algérie, elle compterait donc aujourd’hui 180 millions d’habitants ! Mais élargissons notre réflexion.
Il y a peu l’ONU reconnaissait un statut de pays observateur à la Palestine, autant dire une pré intégration, bafouant à cette occasion les Etats-Unis, et bien sûr, Israël. Non pas que la Palestine ne mérita pas de disposer d’un territoire, mais le bon sens vaudrait de s’interroger sur l’opportunité de cette modification statutaire alors que l’Islamisme gagne par les urnes, pour le moins les siennes, et que l’Iran, l’ex Grande Perse d’antan qui s’opposa déjà alors à ce que l’Occident incarne, se réveille au rythme des agressions verbales face à la communauté internationale. Pour peu que les menaces deviennent à terme non plus verbales mais nucléaires, l’Occident pourrait bien voir l’Histoire la plus tragique se répéter, celle qui vit bien des pays d’Europe regarder naïvement l’Allemagne nazie s’armer, ne lui opposant que des discours idéalistes joliment décorés de pensées pacifistes.
Et si le « Printemps Arabe » n’avait été que le préalable d’un Hiver Occidental ? Outre le propre hiver des peuples Arabes ayant un temps rêvés de jours meilleurs plus démocratiques.
Ainsi, personne ne s’étonna de voir récemment les Etats-Unis être renvoyés à leurs chères études en compagnie du pays martyre de la seconde guerre mondiale, Israël. La Palestine aurait à devenir la nouvelle Jérusalem Terrestre ? Le cas échéant en contredisant tous les plans de la Jérusalem Céleste ? Le « Printemps Arabe » marqua t-il la première étape de l’islamisation du Moyen Orient et du grand Maghreb ? A n’en pas douter, le fait même de se poser cette question ne tardera pas en Occident à se voir taxé de « pensée primaire ». La ritournelle des Droits de l’Homme support de la nouvelle religion obligatoire de la laïcité aurait vocation à s’étendre au monde entier. L’Islamisme le plus intégriste aurait en commun avec la nouvelle religion laïque de reposer sur une même incantation quasi magique prétendant à une même expansion mondiale ?
Même si l’Histoire nous a funestement démontré que les grandes crises entraînent toujours les peuples vers les faux prophètes, laïques ou religieux intégristes, l’Humanité resterait donc incapable de tirer ses propres leçons ?
Il y eut le nazisme avec Hitler en Allemagne, le communisme avec Lénine et Staline en Russie, le maoïsme en Chine, et le monde serait désormais condamné à dresser un nouveau mur de guerre froide, voire, glaciale, comme le serait une confrontation thermo nucléaire ? Bien sûr, que chacun veille à ne pas être le prophète de malheur de l’autre. Il n’en demeure pas moins que l’Humanité parait s’être soumise, notamment depuis la seconde guerre mondiale, à de nouveaux faux prophètes, celui du Droit de l’Hommisme s’appuyant sur un pseudo Libéralisme conduisant les peuples dans la misère, et celui plus récent, bien qu’ancestral, d’un néo Islamisme politique, les deux ayant donc la même ambition Universaliste. Il ne s’agit pas de nier ici que les premiers « prophètes », ceux de la néo religion laïque, permettent de meilleures conditions de vie aux citoyens qui vivent sous leur domination idéologique. Quand plus de 10 millions de citoyens de la cinquième puissance du monde, modèle supposé des « Droits de l’Homme », survivent au seuil de pauvreté, que les millions de chômeurs ou d’exclus de l’Emploi errent dans les couloirs du désespoir social ou existentiel, difficile de ne pas s’interroger sur les vieilles lunes sans cesse réchauffées de la laïcité droit de l’Hommiste.
Ainsi, dans certains quartiers des capitales de nos pays encore « riches », s’agissant d’une minorité, nous voyons donc l’islamisme militant armé de la charia faire toujours plus d’adeptes. Des vedettes médiatiques toutes capitalistes se convertissent même en couverture de revues people. L’islamisme finira t’il pas devenir tendance ? L’Occident faisant de ses racines le pire de ses complexes, plus rien n’est exclu. Il n’y a pas de civilisation sans une part de sacré. L’Occident l’aurait-il oublié ?
Les Occidentaux auront ainsi aidés au renversement de dictatures qu’ils soutinrent longtemps. Des régimes plus oppresseurs encore, pour le moins tout autant, la mystification religieuse en plus, viennent donc de prendre la relève, dans une opposition radicale face aux valeurs de l’Occident. La polygamie pourrait être rétablie en Tunisie, en parallèle de la charia en Syrie et en Egypte. Qu’il s’agisse de la persécution des Chrétiens Coptes, de la condamnation à mort d’Asia Bibi au Pakistan, des attaque armées contre les églises d’Irak, la chasse aux chrétiens serait ouverte, et derrière elle, un anti Occidentalisme radical. Les pays chargés, qu’ils le veuillent ou non, de l’héritage judéo chrétien tant décrié en leur sien (souvent sans le connaître) verraient-ils ceux qui les considèrent à juste titre comme tels se liguer peu à peu en vue d’une confrontation future « religio politique » ? Cette question n’aurait pas même le droit d’être posée ici, quand bien même elle serait le creuset de la motivation anti occidentale de plusieurs grands pays ayant participés du supposé « Printemps Arabe ». Les pacifistes à l’Ouest, les guerriers ailleurs ?
Au milieu de cette évolution bien plus idéologique et politique que religieuse du grand Maghreb, l’Iran marque donc le front le plus inquiétant, notamment pour tous ceux que ce pays héritier de la grande Perse pourrait fédérer autour de lui dans l’hypothèse de l’aboutissement de sa politique d’enrichissement d’uranium. Bien entendu, Israël n’admettra pas que Téhéran puisse acquérir l’arme nucléaire et songera à terme à agir en conséquence avec ou sans l’aval de Washington. Rappelons que Tel-Aviv possède plus de 150 têtes nucléaires.
Chacun sait les liens entre la Russie et l’Iran. Le positionnement futur de la Chine reste imprévisible, les intérêts commerciaux qui la lie à l’Europe et aux Etats-Unis pourraient un jour ne plus suffire à assurer de son soutien, la Chine n’étant pas à terme sans trouver son compte dans l’affaiblissement de l’Occident. N’insistons pas sur le Pakistan vivant dans une fidélité certaine à l’Occident, mais une fidélité toute imposée. Même si d’aucuns voient dans l’Arabie Saoudite et le Cathare la preuve d’une scission appelée à être fatale au « monde Islamiste » en gestation ou réunification, il n’est pas exclu qu’à contrario de l’Occident qui nie ses racines, bien des pays du Moyen Orient parviennent un jour futur à se rassembler autour des leurs, valeurs, notamment religieuses. Que nous jouions à nous faire peur ? Cette appréciation ne saurait se conforter que par l’angle d’un regard occidental.
Le décalage de « maturité religieuse » qui creuse le fossé tragique entre les pays issus du Christianisme et le regain de l’Islamisme le plus radical se devrait d’être le premier facteur d’appréciation s’agissant de l’évolution « post Printemps Arabe ». La tendance à voir le monde de son propre point de vue progressiste marquerait la faiblesse première de l’Occident, et la crise économique et sociale à rallonge qu’il traverse n’est pas sans le pousser dans des priorités toutes différentes de celle du grand Maghreb. Pour les uns, la recherche de l’économisme miracle pour garder le statut de pays riches. Pour les autres, la structuration d’un néo patriotisme « religieux » et la recherche de la puissance militaire.
Enfin, mais le sujet est tabou sous peine d’être accusé de racisme, le facteur de l’immigration n’est pas sans s’inviter dans ce rapport de force civisilisationnel. Il ne s’agit pas ici de nier la parfaite intégration de millions de musulmans en Europe ou ailleurs. Il reste que deux cent millions de musulmans vivent au sud de la Méditerranée, et rarement dans des conditions de vie choisies. Que fera l’Europe si seulement 15 % de cette population venait à émigrer vers les pays encore riches que nous serions ? Cela ne représenterait pas moins de 25 millions de nouveaux immigrés. Il n’est pas dit que la nouvelle religion laïque obligatoire promue en Europe puisse convenir à tous ces nouveaux arrivants n’ayant souvent comme socle identitaire que leur religion d’origine.
Berceau de civilisation, l’Egypte post Printemps Arabe de Morsi ressemble donc à un château de carte par définition, provisoire. La Tunisie, ayant passée un temps pour un possible laboratoire d’un nouveau modèle n’est pas non plus sans revenir à des pratiques participant de son propre moyen âge. L’Iran entend s’imposer comme la tête de pont de l’Islamisme politique le plus anti Occidental qui soit. Le pays le plus puissant du Monde aura donc été bafoué par ses pays amis à l’ONU au travers de l’instauration programmée d’une Etat Palestinien, alors que Israël est plus menacé que jamais. A travers l’Iran et sa recherche effrénée de l’arme atomique, le monde voit donc ressurgir les heures les plus tragiques de la Guerre Froide, le fascisme « religieux » en plus. Comment nier que seul un adversaire de cette nature pourrait conduire l’Homme jusqu’aux extrêmes de la folie nucléaire ? Mais restons confiants dans le meilleur de l'Homme.
Sauf à voir l’Occident vivre un rebond économique et social quasi miraculeux le réinstaurant dans sa domination « assez » démocratique mondiale, l’année 2013 pourrait bien mettre son avenir sur la sellette, plus que jamais auparavant. Les pacifistes seront donc à l’Ouest, et les obscurantistes, ailleurs. L’évolution récente de l’Egypte, berceau de la civilisation, n’est sans remettre les valeurs les plus essentielles pour l’Occident sur la sellette.
Guillaume Boucard