7 milliards d’humains, pour quoi faire ?

par Grégoire Duhamel
jeudi 3 novembre 2011

La mauvaise répartition des naissances engendre des problèmes très complexes.

La petite philippine Danica May est officiellement devenue le 7 milliardième habitant de la planète terre cette semaine. Le cap des 6 milliards d'habitants avait été franchi en 1999. D'ici 2050 la terre devrait compter 9,3 milliards d'habitants et 10 milliards à la fin du siècle. Mais le plus grand défi qui se pose à de nombreux pays européens, à la Chine, au Japon et à l'humanité est le vieillissement de la population. On compte actuellement 650 millions de plus de 60 ans, ils seront 2 milliards en 2050 selon l'OMS, qui prédit en outre qu'il y aura bientôt sur terre plus de personnes âgées que d'enfants.

D'après des estimations de la Banque mondiale, dans moins d’une génération, en 2025, la population du Nord devrait avoir baissé de 29 millions, alors que celle du Sud aura augmenté de 1, 6 milliard. Les conséquences sur les pays de l’Europe de l’Ouest sont incalculables. Pourquoi ? Une étude sur l’avenir de la démographie mondiale et ses répercussions économiques publiée en 2010, passée inaperçue lors de sa publication, mérite d’être analysée et commentée. Selon cette étude de la BNP, la forte croissance démographique dans le monde et particulièrement en Asie au cours des prochaines décennies devrait entraîner un déplacement de richesses des pays développés vers les pays émergents. L’appauvrissement de l’Europe est subséquemment inévitable. En 2050, les plus de 60 ans seront 2 milliards et la proportion des inactifs par rapport aux actifs devrait passer de 11 % aujourd’hui à plus de 25 %. Ce choc démographique va induire un "déplacement des richesses spectaculaire".

Au niveau mondial, la baisse du nombre d’actifs équivaudra à une perte en termes de PIB par tête de 6,6 % au cours de la période 2005-2050, soit de 0,15 % par an. Avec le taux de fécondité le plus faible du monde, l’Europe devrait être la plus touchée, avec un manque à gagner estimé à 18 %, soit 0,35 % par an, suivie par l’Amérique du Nord (9,3 % soit 0,2 % par an). Tous les pays d’Europe occidentale se voient menacés d’un appauvrissement sensible, avec une baisse du revenu par tête allant de 9 à 23 % selon les cas. Mais ce phénomène de vieillissement gagne d’autres pays anciens : depuis 2005, le Japon (127 millions d'habitants) perd chaque année 1 million d'habitants. En 2050, le pays aura 37 millions d'habitants en moins qu’aujourd’hui. Car non seulement la population va se réduire, mais elle va vieillir. Le pays compte aujourd'hui 11 millions d'habitants de plus de 75 ans. Ce nombre devrait doubler dans les vingt ans. Ce pays compte déjà 32 000 centenaires.

Le résultat de ce basculement dans de nombreux endroits de la planète sera fort logiquement une redistribution complète des richesses. Le poids de l’Asie hors Japon gagnerait 8 points dans le PIB mondial, celui des Etats-Unis 4 points, celui de l’Afrique seulement un point alors que sa démographie ne cesse de croître. Grand perdant de ces bouleversements, l’Europe, dont le poids économique se trouverait réduit selon ces projections de plus de 12 points. Cet enjeu est un défi inquiétant pour l’occident, qui sera probablement amené en anticipant ces chiffres à innover, notamment sur la gestion de son PIB, et de son système de retraites. 

Pour remédier à ce déséquilibre Nord / Sud, très pénalisant pour l'Europe, il existe néanmoins une solution miracle, préconisée du reste par l'ONU et de nombreux démographes.

Il s'agit de l'immigration massive, non plus subie, mais acceptée et encouragée. Les pays vieillissants convieraient les pays pauvres à un partage important de population.

Il faut bien reconnaître que le saut culturel qu'une telle politique impliquerait chez nos concitoyens reste assez important !


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