9/11 : Un éléphant, ça Trump énormément

par Darth Walker
jeudi 17 décembre 2015

Alex Jones et Donald Trump : les deux font la paire...

Le 13 décembre dernier, Daniel Schneidermann s'émeuvait dans Libération des propos conspirationnistes de Donald Trump.

Le favori des sondages côté républicain pour la prochaine élection présidentielle américaine a en effet déclaré, fin novembre, qu'il avait vu de ses propres yeux des milliers de gens au New Jersey, essentiellement des Arabes, se réjouir de l'effondrement des tours du World Trade Center le 11 septembre 2001 :

"C'est vraiment arrivé, je l'ai vu de mes propres yeux. Il y avait des milliers de gens qui poussaient des cris de joie, de l'autre côté du fleuve à Jersey City...

Je sais qu'il n'est pas politiquement correct d'en parler, mais il y avait des gens poussant des cris de joie quand ces bâtiments se sont effondrés. Et cela vous dit quelque chose.

Cela a été bien couvert par les médias à l'époque, je sais qu'ils n'aiment pas en parler, mais cela a été bien couvert à l'époque. Il y avait des gens au New Jersey, une importante population arabe, qui applaudissaient quand les bâtiments se sont effondrés. C'est pas bon."

Des propos réitérés le 2 décembre chez Alex Jones sur Infowars :

Voici un extrait de l'article de Schneidermann dans Libé :

"Il faut dire que Jones (qui compte 1,7 million d’abonnés à sa chaîne YouTube) a des états de service. C’est lui qui fait prospérer depuis quinze ans la rumeur selon laquelle des musulmans du New Jersey auraient dansé de joie en voyant s’écrouler les tours du World Trade Center. Autant dire que les deux devisèrent paisiblement, Trump propageant lui-même cette légende de meeting en meeting."

Les propos de Trump ont été largements démentis par le Washington Post, la BBC, CNN, etc. En réalité, on aurait dénombré une douzaine de personnes au New Jersey célébrant les attentats de New York, selon l'ancien maire Rudy Giuliani.

Des images télévisées avaient alors certes montré des scènes de liesse en Palestine, mais nous sommes ici loin du New Jersey...

Ce que ni Schneidermann, ni la presse américaine ne rappelle, c'est qu'une information à l'époque du 11-Septembre, et non une rumeur, avait bel et bien fait mention de gens en train de célébrer les attentats au New Jersey. Il s'agissait de cinq jeunes Israéliens, dont deux d'entre eux furent identifiés par le FBI comme des agents du Mossad (voir ABC News ou Haaretz).

Extrait de l'article de ABC :

"Since their arrest, plenty of speculation has swirled about the case, and what the five men were doing that morning. Eventually, The Forward, a respected Jewish newspaper in New York, reported the FBI concluded that two of the men were Israeli intelligence operatives."

Évidemment, les jeunes Israéliens avaient démenti tout lien avec le Mossad. Détenus durant environ deux mois, ils avaient finalement pu repartir en Israël.

Petit rappel en images avec le fameux passage télévisé du grand reporter Éric Laurent, auteur de La Face cachée du 11-Septembre, chez Thierry Ardisson dans "Tout le monde en parle" (c'était le 23 octobre 2004) ; il évoque cette histoire :

Cette affaire des "Israéliens dansants" n'a jamais vraiment été élucidée, et peut continuer à nourrir les rumeurs près de quinze ans après les événements. Selon l'ancien agent de la CIA Robert Baer, les jeunes hommes étaient installés face aux Twin Towers le matin du 11-Septembre avant le premier crash sur la Tour Nord.

Daniel Schneidermann met la bêtise de Trump et de ses supporters sur le compte de "l’écroulement des médias traditionnels comme sources uniques, centralisées, labellisées, expertisables, critiquables éventuellement, d’informations présumées crédibles", qui "a laissé la place au chaos informatif des réseaux sociaux", générant un véritable "délabrement mental chez les jeunes". Cela est sans doute en partie juste.

Mais qui a empêché Libé ou le Washington Post de faire toute la lumière, il y a quatorze ans, sur cette affaire des présumés agents du Mossad se réjouissant ostensiblement face aux Tours Jumelles en flamme ? Personne. Nul ne peut aujourd'hui dédouaner les journalistes de leur propre responsabilité.

L’éléphant, l’ancien logo du Parti républicain

«  Republicanlogo  » par inconnu — inconnue. Sous licence marque déposée via Wikipédia.


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