Affaire du « zombie Mahomet » : quand la charia s’insinue dans un tribunal américain

par Catherine Segurane
samedi 25 février 2012

A Mechanicsburg, Pennsylvanie, au cours du dernier défilé d'Halloween, deux athées sont déguisés, l'un en fantôme du Pape, l'autre en Mahomet. Ce dernier est agressé par un musulman. L'agresseur est arrêté et traduit en justice mais le juge, lui aussi musulman, le relaxe et inflige une leçon à la victime. C'est une tirade interminable et hallucinante sur le respect du à l'islam et les limites que les Américains devraient mettre à la liberté d'expression pour ne pas se rendre odieux aux autres ; la tirade est elle aussi enregistrée.

La diffusion de l'enregistrement ne plait pas, si bien que maintenant, c'est la victime de l'agression qui risque la prison pour "contempt of Court" ! L'inversion accusatoire est totale.

On aimerait croire qu'il s'agit d'un dysfonctionnement grave mais ponctuel, d'un juge individuel qui a "pété les plombs", après tout cela peut leur arriver aussi.

Mais cette affaire intervient alors que la pénalisation de la critique de l'islam, préconisée depuis des années devant l'ONU par l'Organisation de la coopération islamique (OCI) rencontre de plus en plus d'écho dans tous les cercles internationaux et judiciaires, sous des formes variées, parfois sournoises (en France, le blasphème n'est en principe pas un délit, mais la critique de l'islam, de l'islamisme ou de l'islamisation, est souvent pénalisée sous d'autres chefs d'accusation ; exemples : 1, 2, 3).

Les American Atheists, indignés, ont décidé que cette affaire ferait du bruit, et elle a commencé à en faire, puisque la chaîne de télévision ABC lui a consacré un reportage.

Voici la vidéo de ce qui s'est passé lors du défilé d'Halloween :

Parmi les participants au traditionnel défilé de fantômes et de sorcières, il y a les Parading Atheits of Central Pennsylvania (PACP), dont Ernest Perce est le directeur. C'est lui qui est déguisé en Mahommet revenu d'entre les morts. Un autre, déguisé en Pape, demande des petits garçons (il ne sera pas inquiété par les catholiques).

Perce est suivi, harcelé et agressé par un spectateur musulman, venu accompagné de son fils de 9 ans, et qui veut apprendre à ce dernier qu'un musulman doit être prêt à se battre pour son prophète. La démonstration sera réussie ! L'enfant est maintenant fondé à déduire de la séquence des événements que la violence au nom de l'islam est permise, ou en tous cas impunie. Belle pédagogie, à laquelle un juge a contribué ! (sources : 1, 2, 3, 4).

En principe, l'affaire est simple. L'agresseur reconnait les faits. La scène a été filmée et un officier de police a fait les constatations nécessaires. C'est ce qui ressort de ce reportage d'ABC :

Mais l'audience réservera de sacrées surprises : le juge Mark Martin, lui-même musulman, ignore la preuve vidéo, écarte le témoignage du policier présent sur les lieux, et relaxe l'agresseur, non sans avoir infligé à la victime la fameuse tirade. Ecoutons en quelques extraits édifiants :

" Ayant passé plus de deux ans et demi dans des pays à majorité musulmane, j’estime avoir quelques connaissances sur l’islam. En fait, j'ai une copie du coran ici et je vous mets au défi, monsieur, de me montrer où il est dit dans le coran que Mahomet est ressuscité d’entre les morts et a marché parmi les morts-vivants. Je pense que vous représentez faussement les choses. Avant de vous moquer de la religion des autres, vous devriez chercher à en connaître davantage sur le sujet ; vous avec l’air d’une andouille et l’accusé a raison. Dans de nombreux pays arabes, c’est certainement illégal. En fait, dans leur société, un tel geste est passible de la peine de mort et elle est souvent appliquée."

Que la peine de mort pour blasphème soit souvent appliquée, cela ne parait pas le choquer, car il poursuit :

« L'islam n'est pas seulement une religion, c'est leur culture, leur culture. C'est leur essence même, c’est leur être même. Ils prient cinq fois par jour tournés vers la Mecque pour être de bons musulmans, ils doivent faire un pèlerinage à la Mecque avant de mourir, sauf en cas d’incapacité pour cause de maladie ou d’âge avancé, mais ils doivent néanmoins tenter de le faire. Leur salutation wa-laikum as-Salam signifie que Dieu soit avec vous. Cette salutation est très courante dans les conversations, ils la disent fréquemment tellement ils sont immergés dans la religion. »

Tant qu'il y est, le juge se lance dans une interprétation à lui du premier amendement, dont il fait une interprétation restrictive :

« Ce que vous avez fait est un dénigrement complet de leur essence, de leur être. Ils trouvent cela très très très offensant. Je suis musulman et je trouve cela offensant. Vous avez ce droit, mais vous avez largement outrepassé les limites du Premier amendement. Je l’ai dit, j’ai vécu environ 7 ans et demi dans d'autres pays, quand on va dans d'autres pays il n'est pas rare que les gens se réfèrent à nous comme des Américains répugnants, et on nous appelle des Américains répugnants parce que nous sommes tellement préoccupés par nos propres droits que nous nous foutons des droits d’autrui, tant que nous pouvons dire ce que nous voulons, on ne se soucie pas de ce que les autres ont à dire. »

Mais pas de chance pour ce juge : sa tirade a été enregistrée, avec sa permission verbale d'après Ernest Perce qui, indigné, l'a mise sur internet. Perce risque maintenant la prison pour cela, sous l'accusation de "contempt of Court'. La vidéo est en anglais, mais les passages reproduits ci-dessus en donnent l'essentiel (la traduction est due au site québécois Poste de Veille). Voici la vidéo :

Voilà où en sont les libertés des Américains et, chez nous, ce n'est pas mieux !


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