Affaire Julian Assange : un bras de fer à l’issue incertaine

par Abdoulaye Jamil Diallo
vendredi 17 août 2012

Après l'annonce par Ricardo Patiño, ministre équatorien des Affaires étrangères, de la décision de son pays d'accorder l'asile politique au fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, c'est un bras de fer qui s'engage entre l’Équateur et le Royaume-Uni, lequel reste déterminé à extrader le journaliste australien vers la Suède. Un bras de fer à l'issue incertaine et, peut-être, rocambolesque.

Sous mandat d'arrêt international de la Suède où il est accusé de viol, Julian Assange a épuisé en mai dernier toutes ses possibilités d'appel devant la Cour suprême britannique, laquelle lui a signifié le 30 mai dernier le rejet de son appel contre l'extradition.

Le 19 juin, Assange ayant épuisé tout recours, décide de se réfugier dans les locaux de l'ambassade équatorienne où il dépose une demande de réfugié politique. L’Équateur estimant que le journaliste australien est poursuivi pour des raisons politiques, accepte sa demande.
 
Reste que le Royaume-Uni, lui, reste déterminé à extrader Julian Assange et postait dès ce jeudi 16 août des policiers aux différentes issues de l'ambassade équatorienne. " L'asile politique ", estiment les autorités britanniques, " n'y changera rien ", car elles ne sont nullement disposées à laisser Julian Assange quitter le Royaume-Uni. Et d'après le ministre britannique des Affaires étrangère, William Hague, " il n'y a aucune base juridique pour agir ainsi ".

Vers une issue rocambolesque ?

Un bras de fer à l'issue pour le moment incertaine que d'aucuns prévoient même de virer au rocambolesque. Car si la Convention de Genève du 18 avril 1961 permet à l'ambassade équatorienne de faire sortir Julian Assange de ses locaux en le transportant à bord d'un véhicule, difficile tout même de l'imaginer pouvoir quitter le territoire britannique sans se faire arrêter par la police. " A moins qu'on le mette dans un container scellé, avec un ballon d'oxygène ", soulignait un commentateur de France 24
 
Assange, faut-il le rappeler, risque, s'il est extradé vers la Suède, de l'être ensuite vers les Etats-Unis où il encourt jusqu'à la peine de mort pour divulgation d'informations révélant les atrocités américaines en Irak et en Afghanistan, ainsi que pour la publication de centaines de milliers de câbles diplomatiques américains établissant les preuves des intrigues antidémocratiques du pouvoir américain au plan international.

Abdoulaye Jamil Diallo

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