Algérie : et les exilés de la mouvance démocratique ?

par Missoum
mercredi 12 avril 2006

Avec l’application en Algérie de la Charte pour la réconciliation et la paix, une cohorte de terroristes islamistes ont été graciés, et plusieurs centaines de prisonniers ont retouvé la liberté !

En sacrifiant la justice au profit de la paix, les autorités algériennes ont invité les militants activistes de l’ex-FIS, qui ont trouvé asile et protection dans les pays de l’Europe, de l’Amérique du Nord et de l’Océanie, à rentrer "tête haute" au pays. Par mesure de clémence, nombre de ces "djihadistes" rejoindront leurs familles et réintégreront leur travail. Et gare à ceux qui les qualifient de terroristes, de criminels ou d’égorgeurs ! Ceux qui sont toujours dans les maquis, les partis coalisés du gouvernement avec les imams ne cessent de les supplier d’abandonner la guerre sainte et de rejoindre la société. C’était une tragédie nationale, comme l’a définie la charte ! On doit oublier ! On efface tout et on recommence !

Dès le début des années 1990, à la suite de l’interruption des élections législatives qui allaient "talibaniser" ce pays méditerranéen, l’aile armée du parti intégriste dissous a manifestement pris pour cible la "mouvance démocratique" qui s’opposait à son projet de société moyen-âgeux. Que ce soit l’enseignant en langue française, ou le fonctionnaire, ou l’artiste, le journaliste, le policier, le soldat... et même le simple ouvrier... toute cette frange de la société était sur la liste noire de la nébuleuse islamiste.

On se rappelle cette devise chère aux émirs du GIA  : "Tous ceux qui nous combattent par la plume, on les combattra par le glaive".
La seule issue pour éviter une mort horrible, c’était la fuite et l’exil ! Quand ils ont foulé le sol européen, les gouvernements de ces pays ont refusé de régulariser ces réfugiés, prétextant qu’ils n’étaient pas réprimés par le pouvoir en place. Ayant abandonné leur famille et leur travail, ils vivent aujourd’hui dans la clandestinité, sans aucun papier, dans le désespoir et la précarité. Aucun texte de la charte n’a fait allusion aux victimes de cette "tragédie". En cas d’expulsion ou de retour forcé, ils ne seront, eux, ni réintégrés dans leur poste de travail, ni indemnisés, comme le prévoit la loi pour les "égarés " qui ont ensanglanté le pays et laissé des familles entières dans le deuil.


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