Alors que les troubles se multiplient au Tibet, le premier ministre tibétain appelle à un soutien international

par Tibet Libre
lundi 6 février 2012

Tensions et répressions se multiplient au Tibet faisant des dizaines de morts et de blessés, et des centaines d’arrestations, suscitant la crainte un embrasement. Le premier ministre tibétain Lobsang Sangay appelle les autorités chinoises au dialogue et la communauté internationale à un soutien pour la cause tibétaine et son combat non-violent.

A Drango, au Tibet oriental, plus de 100 manifestants tibétains ont été arrêtés lors d’une fusillade de la police chinoise le 23 janvier 2012. Au moins six personnes ont été tuées et 60 blessées, certaines grièvement. Selon des témoins, les manifestations de Drango qui appelaient à la liberté pour le Tibet étaient pourtant pacifiques.

A Serthar, ville sous état de loi martiale depuis les manifestations massives du 24 janvier, trois Tibétains se sont immolés par le feu le 3 février 2012. "Les trois Tibétains ont appelé à l’unité du peuple tibétain et ont protesté contre le gouvernement chinois" selon un Tibétain.

Les troubles se multiplient au Tibet au moins 7 manifestants tibétains ont été abattus par la police chinoise. Depuis l’an dernier, environ 20 Tibétains se sont immolés par le feu en raison de la tension qui règne au Tibet oriental. Signe de l’accroissement de la répression, à Lhassa, des Tibétains qui s’étaient rendus en Inde pour un simple pèlerinage sont arrêtés pour être interrogés.

Devant l’augmentation des tensions, et face au risque d’un embrasement, le premier ministre tibétain en exil Lobsang Sangay demande le soutien de tous les défenseurs de la démocratie et droits de l’homme sous la forme de manifestation d’envergure contre la violence exercée par le gouvernement chinois au Tibet, le mercredi 8 février 2012. Il a déclaré : « Pour montrer notre solidarité avec les Tibétains au sein du Tibet, j'appelle les Tibétains et leurs amis du monde entier à manifester. Envoyons un message clair au gouvernement chinois et rappelons lui que la violence et le meurtre à l'encontre des tibétains innocents est inacceptable ! Je vous demande à tous d'effectuer ces manifestations dans le calme, en accord avec les lois en vigueur dans vos pays respectifs, et avec dignité. ».

 La Communauté Tibétaine en France a choisi de se réunir à partir de 15 heures devant l'Assemblée Nationale à Paris pour se rendre ensuite à l’ambassade de Chine à Paris. Le choix de l’Assemblée nationale est symboliquement significatif, d’une part parce que les Tibétains s’engagent dans une démocratie laïque, sous la direction de Lobsang Sangay, personnalité laïque élue démocratiquement par les Tibétains en exil en août 2012, et qui remplace maintenant le Dalaï lama qui a pris sa retraite politique définitive, et d’autre part parce que les Tibétains attendent un soutien des représentants de la France, pays des droits de l’homme, soutien d’autant plus important qu’ils ont choisis la voie de la non-violence dans leur combat.

En se rendant à l’ambassade de Chine, les Tibétains veulent aussi s’adresser aux représentants de la Chine, pour exprimer leur anxiété et leur inquiétude sur la situation critique au Tibet où les troubles se multiplient. Les Parlementaires tibétains appellent le Président Hu Jintao à la compréhension et au respect des libertés, ce qui suppose de mettre fin à la répression. Ils demandent notamment que soit retirer les gros renforts militaires afin de réduire la tension de manière immédiate, qu’une mission d’enquête indépendante ou une délégation tibétaine visite le Tibet, que les prisonniers politiques soient libérés, que le dialogue avec les Tibétains reprenne dans l’objectif d’une véritable solution concernant la question du Tibet.


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