Au lendemain de la journée des droits de l’enfant : CARE France dénonce la situation des enfants handicapés, en marge de la société, en Roumanie

par CARE France
vendredi 25 novembre 2011

La Journée internationale des Droits de l’enfant du 20 novembre a été l’occasion pour CARE France de rappeler les conditions inacceptables dans lesquelles vivent encore des milliers d’enfants handicapés en Roumanie et de mettre en avant sa lutte pour le respect du droit de chaque enfant à une famille. 

 

La situation des enfants abandonnés en Roumanie

 

Les conditions générales dans les orphelinats pour enfants roumains se sont grandement améliorées depuis les vingt dernières années. Beaucoup d’institutions vétustes ont fermé et ont été remplacées par des services qui permettent aux enfants de grandir dans un environnement familial, ou équivalent. C’est en grande partie grâce au travail de SERA Romania, notre partenaire en Roumanie.

Malgré tout, le nombre d’enfants abandonnés chaque année est encore malheureusement très élevé (environ 10.000[1], dont 4.000 à la naissance). C’est une grande pression sur le système de protection de l’enfance avec de nouvelles arrivées chaque mois, dans un pays durement touché par la crise (1/3 des roumains vivent dans une situation de privation matérielle grave[2]).
 
Plusieurs éléments concrets permettent d’expliquer cet état de fait : la pauvreté, la faiblesse de l’aide sociale, l’absence de politique nationale de sensibilisation pour changer les mentalités, la perception de l’abandon, toujours considéré comme un acte normal (encouragé et organisé sous l’ancien régime du dictateur Ceausescu entre 1965 et 1989) et le manque de promotion du planning familial (les services sont peu accessibles aux populations rurales et mal connus de l’ensemble de la population).
 
 
Le cas préoccupant des enfants handicapés
 
La situation des enfants handicapés reste la plus préoccupante, car il est plus difficile de les placer chez des assistantes maternelles ou des familles d’adoption. La Roumanie compte 2 millions de personnes handicapées, soit presque 10% de sa population (dont 91.000 enfants). L’infirmité d’un enfant peut amener des familles déroutées à les placer en institution. Mais le handicap peut également être une résultante de l’abandon. En effet, les conditions de prise en charge d’un grand nombre d’enfants abandonnés ne sont pas propices à leur développement et à leur épanouissement. Après plusieurs années en orphelinat, les enfants ne ressortent pas indemnes et souffrent souvent de divers degrés de troubles psychologiques et moteurs.
 
Les enfants handicapés vivent dans des conditions qui mettent en péril leur avenir. Le rapport de la Fédération des ONG roumaines FONPC (dont fait partie SERA Romania) présenté en 2009 au Comité des Nations-Unies pour les Droits de l’Enfant, fait état de cas de violation des droits fondamentaux des enfants handicapés dans presque tous les orphelinats visités en 2008. De plus, 35% des enfants handicapés ne suivent aucune scolarité[3]. Et pour ceux qui ont la chance d’en avoir une, elle est souvent inadaptée.
 
 
La réponse de CARE France et SERA Romania
 
A travers son partenaire local SERA Romania, CARE France développe plusieurs projets en faveur des enfants handicapés de Roumanie.
 
La prévention de l’abandon
SERA Romania aide les familles en difficulté à garder leurs enfants (subventions aux familles, centres de jour pour enfants handicapés…).
 
La « désinstitutionnalisation » des enfants 
SERA Romania a participé à la fermeture de plus de 55 orphelinats vétustes depuis 1990, dont 35 de type « foyer-hôpital » pour enfants handicapés (sur les 37 recensés dans le pays), certains étaient de véritables « mouroirs ». SERA Romania développe des projets de réintégration des enfants et leurs familles et met en place des réseaux d’assistantes maternelles, certaines forméespour s’occuper d’enfants handicapés. Pour les moins autonomes, la solution est souvent la maison de type familialqui accueille au maximum 12 enfants. SERA Romania a financé ou cofinancé 40 maisons de type familial depuis 2003 sur les 250 aujourd’hui présentes dans le pays.
 
Les centres d’accueil
 
Les centres pour enfants et jeunes handicapés sont primordiaux pour améliorer leur bien-être, leur autonomie et aider à prévenir leur placement en institutions. Des services de soins adaptés aux enfants handicapés leur sont proposés : soins de récupération physique (kinésithérapie, hydro massages,…), soins d’orthophonie, suivi psychologique, ainsi que des activités individuelles et en groupe. Les familles sont aussi accompagnées par l’intermédiaire de rencontres avec le psychologue, d’assistantes sociales et de rencontres avec d’autres familles.
 
L’accès aux soins pour les enfants défavorisés.
Plus de 2000 enfants en ont bénéficiédepuis 1996. SERA Romania finance une chambre pour ces enfants défavorisés ainsi que quatre infirmières et un médecin dans l’hôpital pédiatrique Grigore Alexandrescu. L’association finance épisodiquement une opération ou un suivi médical. À Bucarest, un appartement thérapeutique, géré par SERA Romania, accueille ces enfants malades, avant et après les soins opératoires.
 
« Cette année, CARE France s’engage à financer ces programmes pour les enfants handicapés à hauteur de plus de 2.5 millions d’euros ce qui représente ¾ du budget total des programmes en Roumanie. Nous nous impliquons durablement pour lutter contre le sort de ces enfants afin de leur permettre un avenir », déclare Philippe Lévêque, directeur général de l’association CARE France.
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Contacts presse :
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Fondé en 1945, CARE est l’un des plus grands réseaux humanitaires mondiaux, apolitique et non confessionnel. En 2010, CARE était présente dans 87 pays auprès de 82 Millions de personnes. Dans les situations de réponses à l’urgence ou dans des contextes d’aide à long terme, CARE s’attaque aux causes profondes de la pauvreté. 
 
Les femmes sont au cœur de nos actions car elles sont un levier essentiel dans la lutte conte la pauvreté. Le rôle des femmes est central dans la cellule familiale, et elles peuvent aussi faire changer les choses durablement dans leurs communautés. 

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[3] Source Ministère du Travail roumain, décembre 2010
 
Crédit Photo © Thomas Coex/CARE

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