Au Tibet, la libération du Panchen-lama pourrait mettre fin aux immolations

par Tibet Libre
mardi 24 avril 2012

Le 4 avril, douze lauréats du prix Nobel ont adressé une lettre au président chinois Hu Jintao, lui demandant de dialoguer avec le Dalaï-lama, après une vague d'immolations par le feu dans des régions tibétaines. Depuis 2001, 34 Tibétains se sont immolés par le feu, demandant le retour du Dalaï-lama de l'exil et la liberté au Tibet. Des manifestations importantes, rassemblant des milliers de Tibétains dans les mois récents ont été brutalement réprimées, avec des tirs et des arrestations sans discernement. Les associations rappellent aussi le cas du Panchen-lama, emprisonné à l’âge de 6 ans, et que personne n’a vu depuis 1995.

Soulignant la préoccupation de la communauté internationale, les signataires de la lettre au président chinois -dont l'archevêque Desmond Tutu, le président du Timor oriental José Ramos-Horta, ou le chef historique du syndicat polonais Solidarité Lech Walesa- demandent au gouvernement chinois qu’il entende la voix des Tibétains, et comprenne leurs doléances afin de trouver une solution non violente.

Le 14 avril, lors d'une interview à la presse dans sa résidence à Dharamsala en Inde, le Dalaï-lama a déclaré que la politique « totalitaire, aveugle, et peu réaliste » de la République populaire de Chine au Tibet est responsable de la vague actuelle d'immolations au Tibet : « Ce problème (les immolations) a débuté du fait d'une la politique totalitaire, aveugle, et peu réaliste. Aussi, les gens qui ont créé cette politique doivent réfléchir sérieusement. » Répondant à une question sur les jeunes Tibétains qui s'immolent par le feu, il a répondu : « C'est très triste, très triste, très triste ». Il a ajouté : « maintenant, les personnes concernées devraient accomplir un travail réaliste et chercher les causes de ces immolations. C'est ce qui est important. Tous ces problèmes surviennent en raison des certaines causes et conditions ». Le Dalaï-lama a appelé la plus grande transparence en Chine : « Ces partisans de la ligne dure, des personnes ayant des opinions restreintes étouffe délibérément la vérité et créent de nombreuses informations erronées. Il y a 1,3 milliards de Chinois qui ont tous les droits de connaître la réalité, bon ou mauvaise. Ils doivent savoir. Ils peuvent juger ce qui est juste et ce qui ne l'est pas ».

Plus récemment, en visite en Californie, alors qu’on déplore deux nouvelles immolations, interrogé à nouveau par la presse, le leader tibétain a déclaré : « C’est très, très triste. Vraiment très triste. Mais en même temps, c’est actuellement un sujet très, très politique. Je préfère rester silencieux. », avant d’affirmer qu’il existait des signes de réformes politiques en Chine. Le leader tibétain s’est en effet retiré définitivement de la vie politique en 2011 après la dernière phase de l’installation d’une instance démocratique en exil, ayant permis l’élection au suffrage universel direct du premier ministre Lobsang Sangay. Pour lui, les Tibétains qui s’immolent font « sacrifice de leur vie pour que la communauté internationale puissent les entendre et comprendre qu'ils souffrent, que la répression au Tibet doit cesser, que l'occupation est inacceptable ».

Si au Tibet, la démocratie n’est pas pour demain, des gestes symboliques de la part des dirigeants chinois pourraient aider. Entre et 1987 et 1989, les autorités chinoises firent appel au précédent Panchen-lama pour apaiser les Tibétains lors de manifestations. Mais, après sa mort en 1989, son successeur désigné par le Dalaï-lama a été placé en résidence surveillée, et Pékin le remplaça par un usurpateur qui n’est pas accepté par les Tibétains ne peut donc intervenir dans ce type de situation. Pour parvenir à apaiser les Tibétains, les autorités chinoises pourraient accepter une visite du Dalaï-lama, ou libérer le Panchen-lama d’autant plus qu’il s’est retiré définitivement de la vie politique en 2011. Mais les autorités actuelles sont-elles suffisamment mûres sur un plan diplomatique pour une telle action symbolique ?

 

A l’initiative d’Etudiants pour un Tibet Libre, une manifestation aura lieu entre 16 et 19h place de l'Alma à Paris le mercredi 25 avril à l'occasion du 23e anniversaire du Panchen-lama, dont nous sommes toujours sans nouvelle, et qui se trouverait en résidence surveillée depuis près de 17 ans.


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