Balkans : Kosovo et sortie de crise

par néolithique
jeudi 23 mars 2006

A l’heure où se discute le sort du Kosovo entre Serbes et Albanophones (je préfère ce terme à Albanais), il est en effet temps d’envisager un règlement global de cette question afin de solder le passé et d’envisager un avenir plus serein pour ces peuples.

Les accords de Dayton (reconnaissance de Bosnie-Herzégovine), la reconnaissance de la Serbie-Monténégro, de la Croatie et de la Macédoine reposaient sur deux principes : la sanctuarisation des frontières internes dessinées par Tito du temps de la défunte Yougoslavie ; le maintien d’une coexistence forcée, au sein de ces frontières, des habitants (d’où le principe de retour des réfugiés, quasiment jamais appliqué dans les faits).

Cette solution a échoué, ce qui ne pourra que reproduire des conflits dans un avenir plus ou moins lointain, conflits qui ne pourraient être empêchés que par le maintien de forces internationales, ce qui signifie la détestable pérennisation de protectorats internationaux.

La solution proposée est sans doute brutale, mais elle s’inspire des cruelles leçons de l’histoire récente. Ainsi, les Allemands ont reconnu en 1990 la ligne Oder-Neisse alors que les provinces perdues en 1945 abritaient 13 millions de leurs nationaux. Il s’agit donc :

1) De séparer le Kosovo de la Serbie. Ce dernier serait libre de se rattacher par référendum à l’Albanie, un référendum ayant lieu en même temps en Albanie. La partie peuplée de Serbes (région de Mitrovica) serait rattachée à la Serbie. Ceux qui ne souhaitent pas faire partie de ce nouvel Etat ont un droit d’option et peuvent partir sans être spoliés (indemnisation, etc.).

2) De mettre fin à la fiction d’un État bosniaque : rattachement de la république serbe à la Serbie, de la partie croate (Herzégovine) à la Croatie, état musulman là où les Musulmans sont majoritaires dans la partie croato-musulmane.

3) Partage de la Macédoine : la partie albanophone se prononce sur son maintien ou non dans l’Etat actuel, son rattachement ou non à l’Albanie. En cas de scission, la partie slave se prononce elle aussi par référendum sur plusieurs options (maintien d’un État indépendant, rattachement à la Serbie).

Ces règlements sont indissociables d’une aide de la communauté européenne. Elle devrait prendre la forme de prêts massifs analogues à ceux du plan Marshall, d’aides à la reconstruction... ainsi que de formation des élites de ces pays (conventions avec des grandes écoles de plusieurs pays européens). Ainsi, de réelles perspectives pourraient leur être offertes. Cela suppose évidemment qu’il y ait une réelle volonté des dirigeants de l’Union. C’est peut-être cette condition qui fait le plus cruellement défaut aujourd’hui.


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