Belgique : le cdH veut lutter contre le départ des djihadistes en renforçant la législation

par La Nouvelle Gazette Française
mardi 6 janvier 2015

La presse belge a annoncé que l'actuel parti francophone d'opposition cdH, lassé d'attendre les mesures gouvernementales contre les départs de jeunes djihadistes, avait déposé trois propositions de loi, s'inscrivant dans la politique de l'accord de gouvernement et rejoignant celle du Parti Populaire. Les mesures sont plus nettes et plus musclées. Le cdH propose qu'en cas de simple suspicion de départ imminent d'un jeune (ou d'un adulte) vers une zone de combat, le bourgmestre ou le commissaire de police puisse saisir le procureur du Roi pour obtenir le retrait immédiat de la carte d'identité et des documents de voyage de cette personne. Parmi les autres propositions : faciliter la déchéance de nationalité et inscrire dans la loi l'interdiction de combattre en Syrie et en Irak. Ces propositions de loi ont été déposées par les députés Vanessa Matz et Georges Dallemagne.

Suite aux articles de la presse, le parti a publié un communiqué pour préciser sa démarche :"Pour les parlementaires humanistes, il est fondamental de s’attaquer à l’ensemble des causes du radicalisme et du terrorisme, de juguler le recrutement, d’interdire aux combattants terroristes étrangers de voyager, de bloquer l’aide financière qu’ils reçoivent, de faciliter la réintégration des retours et de condamner ceux qui ont commis des actes pénalement répréhensibles."

Les députés veulent notamment comme le gouvernement réactiver la loi de 1979 sur les mercenaires (voir le lien plus haut), étendre les possibilités de déchéance de la nationalité aux nouvelles « infractions terroristes » telles que l’incitation à commettre une infraction terroriste, recruter pour commettre une infraction terroriste ou entrainer à commettre de telles infraction. Ils demandent également une déchéance automatique de la nationalité belge pour toute personne condamnée à 5 ans d’emprisonnement sans sursis pour des actes terroristes.

Selon le Soir, dix belges partiraient chaque mois pour rejoindre les djihadistes en Syrie ou en Irak. Ils seraient 184 et une centaine d'autres seraient morts ou auraient disparu de la circulation. La police fédérale ne parviendrait plus à pister les djihadistes belges sur internet. Ce serait dû à un manque de moyens et de personne mais aussi à des dysfonctionnements. La Belgique manquerait de stratégie et de moyens pour contrer la propagande djihadiste sur internet. Selon une source :"Depuis deux ans, en Belgique, rien n’a été fait en matière de contre-discours."

Le 1er janvier dernier, le ministre de l'Intérieur N-VA Jan Jambon a été chargé par l'Europe de mettre en place un projet-pilote de contre-discours pour faire entendre d’autres voix que celles des djihadistes et décourager les candidats au djihad de se rendre dans les zones de conflit telles que la Syrie. Une cellule d’experts « Sscat » a été mis en place. Ce n'est cependant pas un projet belge mais européen.

La Belgique a été l'un des pays européens qui a été concerné le plus tôt par le phénomène grandissant de départ de jeunes pour le djihad en Syrie.


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