C’était le 11 Mars 2011 ŕ Fukushima

par Clark Kent
mardi 1er mars 2016

Hier lundi, trois patrons japonais du secteur de l’énergie ont été officiellement accusés de négligence dans la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011.

Messieurs Tsunehisa Katsumata président de « Tokyo Electric Power Company » (Tepco), Sakae Muto, vice-président et Ichiro Takekurowere, conseiller technique ont été inculpés.

Cette décision judiciaire a validé les charges retenues en Juillet 2015 par un comité judiciaire de 11 membres alors que les procureurs avaient déjà abandonné le dossier à deux reprises, affirmant qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves pour engager des poursuites.

 

Trois réacteurs de la centrale Dai-ichi de Fukushima ont fondu après avoir été endommagés par le séisme et le tsunami catastrophiques qui a suivi en Mars 2011. L'accident a causé une énorme fuite radioactive tout le long du littoral submergé et a contraint les autorités à évacuer des dizaines de milliers de personnes.

Tous les réacteurs nucléaires du Japon ont alors été arrêtés. Seuls quatre ont été remis en service depuis.

Le comité judiciaire a déclaré que les trois accusés avaient été incapables de prévoir la possibilité d’’un tsunami et de prendre les mesures de précaution nécessaires, ce qui a entrainé la mort de 44 personnes âgées hospitalisées au cours de la période d'évacuation et des blessures à 13 soldats qui ont réagi courageusement face à l'urgence.

Les dirigeants de la Tepco ont affirmé que la prévision d'un tsunami de cette ampleur était impossible, et ils ont fait valoir que la compagnie n’avait à assumer aucune responsabilité puisque « personne n’était mort de la suite directe de la fuite de radio-activité ».

Mais le comité a repoussé ces arguments et déclaré que les trois dirigeants étaient au courant depuis 2009 du risque d'un tel tsunami pour la centrale de Fukushima.

Les rapports d’enquêtes de l'accident réalisées par le gouvernement et les parlementaires ont mis en évidence l'absence d'une culture de sécurité au sein de la compagnie Tepco et une gestion des risques minimaliste, y compris une sous-estimation d'une menace de tsunami, ce qui a conduit à la catastrophe que l’on sait.

Ces rapports affirment que l'entreprise a ignoré les mesures de sécurité liées à un tsunami en collusion avec les organismes de réglementation et de surveillance « laxistes » (sic).

Les victimes de la catastrophe ont apprécié cette évolution positive du dossier judicaire. Madame Ruiko Muto représentante des plaignants de Fukushima a déclaré : « Je crois que des vérités sur l'accident qui ne sont pas encore rendues publiques seront révélées au tribunal et qu'une décision équitable sera rendue, concernant la responsabilité des accusés."

Les militants des centrales nucléaires de Sayonara vont organiser un rassemblement national dans le parc Yoyogi de Tokyo le 26 Mars 2016 pour marquer le sinistre cinquième anniversaire de la catastrophe de Fukushima et le le trentième anniversaire de Tchernobyl (26 avril 1986).


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