Cameron, un eurosceptique à Downing Street
par AJ
mardi 25 mai 2010
De plus, l’arrivée de David Cameron à Downing Street tombe au pire des moments pour les europhiles : alors que les réticences allemandes à contribuer au plan d’aide pour la Grèce fragilise l’union monétaire et le processus de construction européenne dans son ensemble, l’arrivée d’un europhobe confirmé tel que David Cameron n’est guère favorable au développement de l’UE. En effet, en dépit de son physique de gendre idéal suggérant une certaine ouverture, Cameron s’inscrit dans une pure tradition eurosceptique britannique. Ainsi, aux dernières échéances européennes, les conservateurs britanniques ont quitté les rangs du PPE, le Parti Populaire Européen, (la droite européenne) au profit d’une nouvelle plateforme, l’ECR (Conservateurs et réformistes européens) au côté du président tchèque Vaclav Klaus, qui s’était illustré par sa détermination à faire échouer le traité de Lisbonne ainsi que le mouvement polonais PiS, celui du président défunt Lech Kaczyński, tout aussi eurosceptique. Plus gênante est la participation de la petite formation lettone Pour la partie et la liberté, qui s’est illustrée l’an dernier par une proposition de loi visant à indemniser les soldats de la Waffen-SS durant la seconde guerre mondiale, une branche militaire du régime nazi. Le fait que le polonais Michal Kaminski préside le groupe est également condamnable au vu des positions ambiguës que tient ce dernier, jadis adhérent au mouvement néonazi Renaissance nationale de la Pologne.
En revanche, Nick Clegg pourrait bien contraindre les conservateurs à adoucir leurs positions : européen convaincu, polyglotte et favorable à l’adoption de l’euro, le vice-premier ministre, leader des lib-dems, sait que sans son soutien au gouvernement Cameron, c’est un gouvernement minoritaire que serait contraint de conduire le leader des Tories. Les deux hommes se sont d’ailleurs entendus pour reporter à plus tard les questions communautaires, de façon que David Cameron ne se lancera dans l’arène qu’une fois les grands chantiers de la coalition mis en oeuvre....à moins que la romance entre Nick Clegg et David Cameron ne s’interrompt brutalement avant...
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