Changements au Moyen-Orient : quel danger pour le pétrole… et tout le reste

par Olivier CHAZOULE
jeudi 17 février 2011

La situation actuelle au Moyen Orient est en général analysée à la fois par les medias comme la conséquence sociale et politique d’une situation de crise sociale et politique.

C’est incontestable.

Cependant les gouvernements, dont ceux d’Israël et des pays arables jusqu’ici modérés, mais aussi les gouvernements occidentaux et asiatiques raisonnent tout autant en géostratégie et stratégie tout court

Les marchés raisonnent en niveaux de prix des matières premières, les commodities.

Ceci dit, comme le disait feu Lénine en son temps, les faits sont têtus. Voici le classement 2011 des réserves mondiales de pétrole. On y voit :

 

# 1 

Saudi Arabia :

262,700,000,000 barrels 

 

# 2 

Canada :

178,900,000,000 barrels 

 

# 3 

Iran :

133,300,000,000 barrels 

 

# 4 

Iraq :

112,500,000,000 barrels 

 

# 5 

United Arab Emirates :

97,800,000,000 barrels 

 

# 6 

Kuwait :

96,500,000,000 barrels 

 

# 7 

Venezuela :

75,590,000,000 barrels 

 

# 8 

Russia :

69,000,000,000 barrels 

 

# 9 

Libya :

40,000,000,000 barrels 

 

# 10 

Nigeria :

36,000,000,000 barrels

 

 

On comprend que le 1er pays, le 3ème, le 5ème, le 6ème, et le 9ème, pays détenteurs des plus grands réserves de pétrole au monde sont simultanément sous une intense double pression de la rue et de leurs voisins dont les populations se sont révoltées

Le 4ème, est en guerre.

Le 10ème, ne va pas mieux que les autres, même si c’est pour des raisons différentes

Pour couronner le tout, le Canal de Suez du Français Ferdinand de Lesseps, jadis nationalisé par Nasser est non seulement la nouvelle frontière longtemps contestée entre l’Egypte et Israël, il est aussi le point de passage de plus de 5% du trafic pétrolier mondial, beaucoup plus si on y ajoute les pipelines voisins.

Comme le disait le poète, tous ne mourraient pas mais tout étaient atteints. Si on transpose l’image rassurante : même les pays extérieurs au Moyen-Orient et leurs populations sont concernés à de nombreux titres par ce qui s’y passe et notamment au Canal de Suez   

Si les 7 pays détenteurs de l’or noir sont en révolution, pré-révolution ou guerre, il y a des quoi avoir un peu peur

Les medias en parlent modérément, les marchés sont raisonnable, Washington, Pékin, Tokyo Moscou et les principales capitales européens restent réservés dans leur communication extérieure

Certes, mais on ne pout s’empêcher de poser la question naïve :

What’s next ?

Olivier Chazoule


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