Conflit libyen : vers la solution négociée ?

par Grégory VUIBOUT
mardi 28 juin 2011

Face au spectre du pourrissement militaire en Libye des solutions existent. Conscients du danger les différentes parties en présence s’activent pour faire émerger la solution du plus juste compromis. De plus en plus d’arguments et d’évènements plaident en ce sens. Avec, pourquoi pas, une sortie de crise d’ici à. quelques semaines.

Trois mois après le début du conflit libyen les belligérants s’activent pour tenter de trouver une solution à ce qui ressemble de plus en plus à un enlisement collectif. En effet nombre d’arguments plaident en faveur d’une solution pragmatique.

Une guerre trop longue et difficile à gagner

Tout d’abord la position, intenable, des différentes parties en présence. Car l’OTAN peine de plus en plus à expliquer pourquoi le régime de Kadhafi est toujours en place. Les critiques concernant le cout du conflit se font de plus en plus pressantes. De plus force est d’admettre que les victoires des rebelles, comme celles du régime libyens, sont quasi inexistantes.

L’enthousiasme des premières heures commence à s’éteindre du coté des rebelles. Rien n’est venu faire oublier que ces derniers ne sont rien, ou presque, sans l’OTAN. Le régime libyen résiste mais sait bien que même en cas de victoire sa position sur la scène internationale serait intenable. Dès lors c’est pour s’acheminer vers un conflit ingagnable pour chacun des deux camps que cette guerre ne trouvera solution que dans la négociation.

Incontestablement, dès lors, ce sont les évènements eux-mêmes qui poussent et pousseront de plus en plus d’acteurs du conflit à rejoindre cette option.

Un CNT forcé d’évoluer dans ses exigences

Ainsi s’esquisse doucement mais surement les contours d’une sortie de conflit tentant de ménager les intérêts de chacun de belligérants. L’existence avérée de contacts, même indirects, entre le CNT (Conseil national de transition) et le régime libyen tend, implicitement, à le confirmer. Mahmoud Shammanm, l’un des porte-parole du CNT, l’a reconnu lui-même.

Cet aveu de la part d’un haut responsable du CNT attestant du changement de point de vue de la part du Conseil national de transition sur la question. D’abord refusée l’option d’un Kadhafi cédant volontairement le pouvoir à condition de pouvoir rester en Lybie sans être jugé fait son chemin.

Les autres raisons possibles à la solution pragmatique

Et encore n’est-ce là que le versant strictement premier de la question. Il existe d’autres abords possibles servant à accréditer l’hypothèse d’une solution négociée pouvant émerger à plus ou moins court terme. A cela plusieurs autres arguments qui sont autant de craintes de la part du CNT.

Tout d’abord les craintes géopolitiques qui poussent les pays voisins à craindre une extension, dans le temps, du conflit. En point de mire pour tous ces pays : Al Quaida Maghreb Islamique (AQMI) se réarmant massivement sur les décombres de l’armée libyenne.

Autre élément plaidant pour une solution négociée : les craintes au niveau du CNT de voir l’OTAN se lasser d’une guerre que les rebelles ne pourront jamais gagner seuls. Dès lors si les critiques internes émanant de la coalition internationale venaient à gagner en importance se présenterait le risque d’un retrait pur et simple de l’OTAN qu’une intense activité diplomatique pourrait maquiller en « Libyanisation du conflit libyen ». Plus rien n’empêcherait, alors, les monarchies du Golfe d’évoluer vers l’option de la solution négociée en renonçant à exiger la chute inconditionnelle de Kadhafi.

C’est au nom de toutes ces raisons que nombre de diplomates n’hésitent plus à faire le pronostique d’un cessez-le-feu imminent annonçant la fin du conflit. L’échéance de quelques semaines est souvent avancée comme le calendrier le plus probable pour que se concrétise une telle avancée. Pour solder le conflit dans une meilleure entente diplomatique que celle enregistrée au moment de sa genèse il s’agirait d’un cessez-le-feu négocié sous la houlette de l’Union Africaine.

Solution lâche que celle de négocier avec Kadhafi diront certains ? Surement, mais ce serait oublier que certains des hauts responsables du CNT furent parmi les plus zélés serviteurs du guide suprême. N’oublions pas, par exemple, que du coté des rebelles se trouvent les responsables du dossier des infirmières bulgares injustement retenues en Libye pendant plusieurs années. Les deux premiers procès de l’affaire avait, en effet, eu lieu devant la cour criminelle de Benghazi.

 

http://www.leparisien.fr/international/le-president-du-niger-s-inquiete-des-repercussions-du-conflit-libyen-24-06-2011-1506955.php
http://www.romandie.com/news/n/_L_union_africaine_particulierement_preoccupee_par_la_Libye_260620112006.asp
http://www.latribune-online.com/monde/53809.html
http://fr.news.yahoo.com/kadhafi-accepte-ne-participer-%C3%A0-n%C3%A9gociations-mettre-fin-132136747.html
http://www.lemonde.fr/libye/article/2011/06/24/negociations-indirectes-entre-rebelles-libyens-et-tripoli_1540170_1496980.html#ens_id=1481986
http://www.france24.com/fr/20110626-kadhafi-accepte-pas-faire-partie-negociations-libye

 

Grégory VUIBOUT


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