Coopération entre le Cameroun et l’Union européenne

par Antoine Christian LABEL NGONGO
jeudi 28 septembre 2006

 Après avoir retrouvé sa légitimité et sa souveraineté dans les zones frontalières du Lac Tchad et de Bakassi, zone où le Cameroun rencontrait des problèmes avec ses voisins directs, en particulier le Nigéria, et accessoirement le Tchad, la République du Cameroun va obtenir des aides financières et un soutien technique de l’Union européenne pour la réhabilitation de la presqu’île de Bakassi.

L’Union européenne accueillait avec satisfaction l’accord, le 12 juin 2006, entre le Cameroun et le Nigeria, sur les modalités du retrait des troupes et du transfert d’autorité dans la péninsule de Bakassi. Le Nigéria s’est engagé à céder cette partie du Cameroun qu’il occupait illégalement depuis de nombreuses années. L’Union européenne a débloqué la somme de 200 000 dollars pour le fonctionnement de la commission onusienne chargée de régler le différend de la presqu’île de Bakassi, revendiquée par le Nigéria et le Cameroun.

Solutions proposées par l’Union Européenne au Cameroun dans la zone de Bakassi

Le Chef du gouvernement camerounais, monsieur Ephraim Inoni, a reçu une délégation de la Commission européenne au Cameroun conduite par l’ambassadeur monsieur Javier Puyol. Au terme de la brève audience, le représentant en chef de l’Union européenne a déclaré avoir discuté avec le Premier ministre de diverses questions relatives au processus de privatisation des entreprises publiques et parapubliques en cours, et à l’appui financier et technique dans l’optique de participer à la réalisation d’infrastructures de base et à l’amélioration des conditions de vie des populations de la zone frontalière de Bakassi. (Zone ayant souffert des rivalités nigérianes et camerounaises ).


Du fait que les autorités nigérianes sont parties en laissant un vide certain en infrastructures de base pour les populations, le Premier ministre et le représentant de l’UE ont exploré les diverses possibilités pour que l’Union européenne apporte, à court terme, son soutien en vue de la réhabilitation des écoles, des puits, des centres de santé, etc. Un accord a donc été négocié en vue de la réalisation des infrastructures de base dans les zones frontalières du Lac Tchad et de Bakassi. La signature interviendra bientôt.

Les autres sujets abordés lors de cette réunion

L’ambassadeur Javier Puyol dit avoir échangé avec le Premier ministre Ephraim Inoni au sujet du renforcement du barrage et de la construction de la route d’accès au Lac Nyos. Il ajoute que des sommes ont déjà été débloquées dans le cadre de financement de ces réalisations. Il s’agit de millions d’euros, soit des milliards de francs CFA. En ce qui concerne les autres dossiers de la coopération entre l’Union européenne et le Cameroun, l’ambassadeur Javier Puyol a présenté la convention signée récemment dans le cadre de la construction et du renforcement des routes Buéa-Kumba, dans le Sud-Ouest, et Garoua-Figuil, dans le Nord. Il est prévu de passer des appels d’offres pour le lancement de ces projets. L’ambassadeur souligne également qu’au début de l’année 2007, les contrats de réalisation des travaux seront signés.

Une mise au point a été discutée entre les deux interlocuteurs au sujet du 10e Fonds européen de développement (FED) prévu en 2008. Sa programmation devrait permettre de renforcer la gouvernance du Cameroun à travers une amélioration du système judiciaire et une meilleure gestion des finances publiques. Son cadre se verra renforcé quand l’accord de partenariat économique sera signé entre les pays de la CEMAC.

L’ambassadeur Javier Puyol soutient que le 10e Fond européen de développement et l’accord de partenariat économique vont générer des ressources additionnelles sur le plan commercial, et, de fait, permettre une meilleure exploitation des autres secteurs productifs camerounais, pour ainsi accroître leurs exportations et leurs richesses.

Afin de consolider la souveraineté retrouvée du Cameroun dans les zones frontalières du Lac Tchad et de Bakassi, l’Union européenne va aider le gouvernement camerounais rapidement, et lui accorder l’aide financière pour ses réalisations. Il est utile de mobiliser les financements nécessaires pour la zone de Bakassi, ainsi permettre qu’un travail identique à celui des populations des arrondissements de Darak et de Hile Halifa rétrocédés au Cameroun il y a trois ans se fasse pour les populations concernées à Bakassi. Ceci va améliorer la vie des populations abandonnées depuis le départ du Nigéria.

La coopération entre l’Union européenne et le Cameroun va engendrer un beau partenariat.


Lire l'article complet, et les commentaires