Côte d’Ivoire : quelle communauté internationale (2e partie)

par KOM Bernard (BEKO)
jeudi 30 décembre 2010

La crise politique actuelle de Côte d’ivoire donne depuis le 28 novembre 2010, date du 2nd tour des présidentielles, l’occasion d’appréhender les multiples ingérences de ce qu’on appelle à notre époque, Communauté Internationale (C.I.).

 Dans un précédent article au même titre, il a été question pour la Centrale Panafricaine CPRS (panafrique.e-monsite.com), d’engager un réexamen de l’activité politique de cette dernière structure, à la lumière de la crise ivoirienne. Toujours dans le cadre de cette interpellation, voici :

 S’agissant de la Communauté Internationale Africaine (C.I.A.), à travers le Nigeria, la CDEAO, la RADDHO (Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme), l’U.A. et autres, l’on a le droit de s’interroger sur sa prise de position immédiate et intransigeante contre le camps GBAGBO. Cette attitude, qui semble surtout avoir été guidée par la position des Etats-Unis et de l’O.N.U., tranche nettement avec celle que l’U.A. hier, lorsqu’il s’agissait de la crise du Zimbabwe, par exemple.

 L’U.A. à l’époque, dans une position assez autonome avait courageusement affirmé sa souveraineté, autant qu’elle l’a fait par rapport au mandat d’arrêt lancé contre OMAR EL BECHIR, l’actuel Président soudanais, ou face au procès Hissene HABRE. L’on peut donc enfin se demander si l’U.A. a les mains libres dans la gestion de cette crise au pays de Didier DROGBA.

 La présente crise a contribué d’autre part à mettre en exergue une certaine maturité du peuple ivoirien en particulier, et une certaine élévation générale des consciences africaines ? On serait cinq ou dix ans en arrière que le peuple africain tout entier subirait à cent pour cent les manipulations médiatico-politiques des puissances étrangères. D’habitude, il ne reconnaissait ses héros qu’une fois tombés morts sur le champ de lutte panafricaine. A la différence des LUMUMBA, SANKARA, MURTALA MOHAMMED, et autres qui n’ont souvent été compris qu’à retardement, les MUGABE, DADIS CAMARA, GBAGBO ont pu malgré tout bénéficier d’un soutien même approximatif ou partiel de leurs semblables. C’est une avancée indéniable du panafricanisme obligatoire, car le peuple doit comprendre ce combat de longue haleine.

 L’option la plus envisagée ces jours-ci par la communauté internationale est la possibilité d’une attaque armée contre les Forces De Sécurité (F.D.S.) ivoiriennes, en vue de déloger Laurent GBAGBO du palais présidentiel. Une option qui visiblement peut entraîner une mort d’homme. A cet égard, il convient de dégager ici le fait que même si GBAGBO venait à être tué (renforcer l’entourage, car le schéma classique on le connaît), il se multiplierait en esprit comme l’ont été ses prédécesseurs panafricanistes, toujours pour une meilleure prise de conscience populaire. Une graine sur une terre fertile produira de bons épis, qu’elle y soit tombée d’elle-même ou qu’elle y ait été semée. Mais, que seule la volonté du très Haut soit faite à votre égard Président GBAGBO, et que la paix revienne en Côte d’ivoire.

 Toujours à propos de la Communauté Internationale, il est perceptible comment depuis belle lurette, elle fait la pluie et le beau temps dans le monde, moyennant les finances et le pouvoir militaire. Quel Africain éveillé n’a jamais regretté la pauvreté financière ou militaire de l’Afrique ? C’est dire que rechercher l’autonomie financière et le pouvoir militaire (armement) est une option logiquement envisageable par tout état soucieux de valoriser sa souveraineté. Serait-ce là la motivation majeure des pays comme la Corée du Nord et l’Iran ? Si la Côte d’ivoire était bien armée, certainement qu’elle aurait été prise avec plus de considération dans son autonomie politique.

 Mais que faire avec des armes à l’ère du “désarmement“, se demanderont certains ? Eh bien, pas pour faire la guerre, mais juste pour influencer et faire entendre sa voix dans le concert des Nations. Si un vendeur de cacao est riche et armé, alors il pourra vendre à son propre prix et non à celui imposé par l’acheteur. Voilà à quoi les armes et l’argent peuvent servir entre des mains responsables.

 Merci.

KOM Bernard, pour la Centrale Panafricaine.


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