De l’échange de prisonniers à la libération d’otages
par boddah
vendredi 11 novembre 2011
La libération de Gilad Shalit a été l’occasion d’afficher un parti pris choquant de la part des médias. En effet ce qui fut un échange de prisonniers entre Israël et la Palestine a été présenté comme une libération de l’otage Shalit.
Le 18 octobre dernier, le sergent Gilad Shalit a été libéré après plus de cinq ans de captivité dans la bande de Gaza. Le même jour, 477 prisonniers palestiniens étaient relâchés, dans le cadre d’un accord entre Israël et le Hamas, qui prévoit en outre que 550 autres Palestiniens quitteront les prisons israéliennes au mois de décembre. Cet échange a fait l’objet d’une intense couverture médiatique, notamment par les télévisions. Qu’ont-elles dit et montré ?
Une étude faite par Acrimed des différents JT du 18 octobre révèle un consternant déséquilibre dans le traitement de ce qui n’était pas une « libération d’otage » mais bel et bien un échange de détenus : non seulement l’essentiel du temps d’antenne et des moyens journalistiques ont été consacrés à la libération de Gilad Shalit et aux réactions israéliennes, mais les prisonniers palestiniens, leur famille, leurs proches… ont bénéficié d’un maigre traitement factuel, la compassion et l’empathie, l’émotion et la joie étants réservées au traitement médiatique des réactions israéliennes.
Voyons les unes des JT :
- TF1 : « Gilad Shalit enfin libre »
- Fr2 : « Proche-Orient : Gilad Shalit libre »
Les unes des journaux nationaux n’ont pas été plus objectives…
Acrimed dénonce ce manque d’empathie et ce parti-pris choquant de la part des médias. Le public n’est pas informé par les JT, il est « éduqué » à la pensée « juste » et unique. Le temps d’antenne accordé aux retrouvailles de Gilad et sa famille est 10x plus important que le temps d’antenne dédié aux 447 prisonniers palestiniens pourtant 447x plus nombreux.
Cette manière de présenter l’information est intolérable pour un service public se déclarant indépendant et objectif. Je suis moins étonné au sujet de TF1 que l’on pourrais comparer à Fox aux Etats-Unis.
Je ne critique pas ici la libération du soldat israélien et je ne remets pas en cause le fait de montrer des choses « joyeuses » aux informations. C’est la différence de traitement qui me choque. Sans entrer dans les détails du conflit entre Israël et la Palestine, il me semble qu’il est important de ne pas faire de différence face aux français qui n’ont pas tous les clefs pour analyser le conflit et de pas tomber dans le piège tendu par les médias à partis pris.
source : LGV
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