De l’Imaginaire à la Ruine. Histoire d’un désastre français

par Frédéric MALMARTEL
jeudi 22 octobre 2015

Nos dirigeants vivent désormais dans l’Imaginaire.

Le Pouvoir en place se construit autour d’une Idéologie qui veut bâtir un Monde Imaginaire, purement doctrinal, déconnecté des réalités du quotidien. Lorsque ses Constructions de l’Absurde se fracassent sur la réalité, elles laissent derrière elles, un champ de ruines.

C’est aujourd’hui patent, en matière de Politique Étrangère. Nous allons l’étudier sur le cas Syrien et sur la gestion de la Crise des « Migrants ». Mais le propos du présent article est également de montrer que ce même vice du Pouvoir en Place, son obsession à agir à travers une vision du monde coupée du Réel est aussi partout présent sur ses autres champs d’action, ceux de la Politique Intérieur. Je donnerai un exemple probant, car très éloigné du cas de la Syrie, où les mêmes causes produisent les mêmes effets. Je parlerai de la Transition Énergétique.

 

Le cas de la Syrie.

En Syrie, la France s’est perdue dans des spéculations sur les « solutions politiques de la Crise » et un débat stérile sur le «  départ de M. Bashar El Assad ».

Se faisant, en plaçant notre action à ces niveaux nous avons commis une simple erreur : nous avons parlé de la solution avant d’avoir traité le problème ! La Solution Politique, le départ ou non de M. Bashar El Assad du pouvoir, ne peuvent être qu’une conséquence de l’issue de la guerre et certainement pas l’élément qui va déterminer cette issue. Très clairement notre diplomatie s’est placée dans le Monde de l’Imaginaire, elle a cru qu’elle pourrait décider pour la Syrie sans avoir sur place… aucune force ! Où sont les alliés de la France sur le théâtre des opérations ?

M. Poutine qui a le sens de la formule pourrait désormais dire : « Paris a raison, il faut terminer la guerre. Simplement, la meilleure façon de terminer une guerre, c’est de la gagner. ».

Parlons de M. Poutine justement. La propagande en œuvre qui relaie nos dirigeants s’est complu à son propos à répéter que c’était un « dictateur » ! Un affreux ancien membre du KGB…

Comme toute propagande qui se respecte, elle a fini par s’auto-intoxiquer avec le pouvoir en place. Elle a juste oublié la Réalité. La Réalité, c’est qu’avant d’être un « méchant » ou un « bon », Vladimir Poutine est d’abord… un combattant ! C’est un militaire. Le KGB était d’abord une organisation militaire. Vladimir Poutine n’a pas terminé avec le grade de colonel, il a terminé avec le grade de général. Autour de lui, le pouvoir qu’il a mis en place est composé à plus de la moitié… de militaires !

Autrement dit, l’engagement militaire direct de la Russie, sur le théâtre d’opération syrien, si la situation avait été correctement analysée par nos diplomate, était un scénario plausible qui aurait dû être envisagé ! Une analyse sans concession de la situation aurait dû mener à la conclusion que, n’ayant aucun allié sur le terrain pour lui faire concurrence, les deux seules options qui s’offraient à nous étaient : soit une alliance avec lui, soit un retrait prudent ! Continuer à pérorer sur le conflit, comme l’ont fait MM. Fabius et Hollande n’a conduit qu’à ajouter le ridicule à l’échec.

 

L’affaire des « migrants ».

Là encore, la réalité fut ignorée. La réalité, c’est que les « migrants » qui débarquent en Europe aujourd’hui ne sont pas, dans leur immense majorité des réfugiés de guerre. Si vous en doutez, je vous engage à comparer les photos des réfugiés Français de 1940, Chypriotes des années 50 etc… aux « réfugiés » d’aujourd’hui ! En France comme à Chypre, vous verrez des familles en désarrois. Les images se ressemblent tellement qu’on a du mal à les distinguer. En revanche on ne les cofondera jamais avec celles des « migrants » d’aujourd’hui, vu que là, vous n’avez que… des hommes dans la force de l’âge.

L’idée "géniale" des quotas est là pour nous démontrer l’absurdité de la réponse de nos politiques à la situation. Comment ces « migrants » qui viennent du bout du monde, ou du Kosovo ! chercher du travail en Allemagne, pourraient accepter sans difficulté d’être relocalisés au Portugal, en Grèce ou à Chypre ?! Et si, par miracle l’UE y parvenait comment ferait-elle pour qu’ils restent là bas alors que, du fait de Shengen… les frontières n’existent plus ! Comment relocalise-t-on arbitrairement des immigrants dans tels ou tels pays alors que les frontières n’existent plus ?

Plus grave, nos dirigeants ont oublié une simple chose… nous sommes en guerre  ! Nous sommes en guerre contre Daesh ! Et lorsqu’un pays est en guerre, la première chose à contrôler c’est qui rentre et qui sort ! Est-ce que Daesh qui est en guerre contre nous est suffisamment stupide ou naïf pour ne pas au moins essayer de placer ses combattants parmi ses flots de migrants ? Poser la question, c’est y répondre.

 

La Transition Énergétique.

Comme dans les deux cas précédents, notre Pouvoir, sur cette question, n’a que des bonnes intentions, celles dont l’Enfer est pavé. Etablir la démocratie en Syrie, quelle beau projet ! Accueillir de [supposés] malheureux immigrants, quelle générosité ! Sauf que si les questions attenantes à l’action menée ne sont pas traitées : avec qui s’allie-t-on en Syrie, qui sont vraiment les « migrants » ne sont pas traitées, nous faisons n’importe quoi et précipitons la catastrophe.

 

Pour la Transition Énergétique, l’intention est claire et louable, remplacer les sources d’énergie fossiles polluantes, ou nucléaires supposées dangereuses par des énergies propres et renouvelables !

Oui, mais une étude plus approfondie du dossier démontre deux choses :

1/ Les énergies dites propres ne le sont pas tant que ça. La construction d’éoliennes suppose l’utilisation de terres rares dont l’extraction est on-ne-peut-plus polluante, la construction de panneaux solaires implique l’utilisation de grande quantité d’énergies qui ne rendent le panneau rentables (dans le sens où il aura produit plus d’énergie qu’il n’en a coûté) qu’au bout de 10 ans, alors que sa durée de vie est de… 5 ans (même s'il est censé en tenir 25 !). Je passe sur les éoliennes déconnectées du réseau électrique national, du fait que la fréquence de l’électricité qu’elle fournissent n’est pas compatible avec le Réseau. Ces éoliennes tournent bien et fournissent bravement de l’électricité… directement envoyé au sol, donc à la poubelle.

2/ Si par miracle, par un quelconque progrès scientifique inespéré, ces énergies devenaient soudainement vraiment propres, elles ne produiraient qu’une infime partie du courant nécessaire à la France d’aujourd’hui.

 

Une logique de l’absurdité qui a envahit la Société Française

 

Nous pourrions étendre à loisir notre analyse à tous les domaines de la société, voir comment un Code du travail censé protéger les salariés, en devenant sans cesse plus complexe participe à l’accroissement du chômage (même s'il est loin d'en être la seule cause, n'en déplaise à M. Macron) et donc à la précarisation de tous ; comment l’aveuglement qui préside à la gestion de la Dette nous précipite vers un scénario « à la grecque ». Ce qu’il faut bien comprendre c’est que désormais le Pouvoir est coupé de la réalité. Il nous ment comme se ment à lui-même. Au bout de ces absurdités, l’enjeu devient la destruction de la substance même de la France. Cela nécessite une réaction forte. Le Pouvoir en place doit être balayé, parce qu’il est nuisible au pays et remplacer d’urgence par un Pouvoir fort, mais pas seulement, surtout, ancré dans la Réalité. C’est à chacun d’entre nous, de prendre maintenant ses responsabilités sur l’avenir en s’engageant pour qu’un tel Pouvoir, Puissant et Réel se rétablisse.

 


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