Drame des migrants : l’effarante réaction de Cohn-Bendit, le Monde et Libération

par Laurent Herblay
jeudi 23 avril 2015

La mort en mer de centaines de migrants africains qui cherchaient à rejoindre l’Europe a logiquement suscité une énorme émotion. Aujourd’hui, se tient un conseil européen sur le sujet. Mais l’angélisme des réponses apportées par Daniel Cohn-Bendit, le Monde et Libération est une impasse.

L’illusion des frontières ouvertes et des emplois vacants
 
Pour Daniel Cohn Bendit, la solution à ce drame est simple : il faut davantage ouvrir les frontières. D’ailleurs, les pays européens auraient des besoins de main d’œuvre (pas moins de 7 millions de personnes en Allemagne à long terme). Libération et Le Monde ont dégoté des chercheurs qui soutiennent qu’une plus grande ouverture des frontières n’augmenterait pas le nombre de migrants puisque, de toutes les façons, ceux qui viennent sont prêts à risquer leur vie, ce qui ne semble pas vraiment avoir convaincu les lecteurs étant donnés les commentaires. Puis, parce que c’est une contre-vérité trop souvent répandue, comme L’œil de Brutus l’avait démontré sur le blog, il convient d’abord de faire un sort à l’idée selon laquelle il y aurait beaucoup d’emplois non pourvus en France.
 
D’abord, Alternatives Economiques montre que, nous avons un des plus faibles taux d’emplois non pourvus en Europe : 0,6% contre 1,6% dans l’UE. En outre, il ne faut pas oublier que toute offre d’emploi intégrée, alors que ne devraient être prises en compte que celles qui n’est pas possible de satisfaire au bout d’un certain temps, sans parler du fait que peuvent être prises en compte des offres de 2 heures de ménage par semaine… Bref, à quelques rares exceptions près (médecins, bouchers), nous ne manquons pas de travailleurs, comme le suggèrent les chiffres du chômage. Bien au contraire, cette situation plaide pour réduire au minimum l’immigration et ne pas déséquilibrer plus encore le marché du travail, au bénéfice des entreprises, comme le souligne Jack Dion dans Marianne.
 
L’humanisme, c’est de fermer les frontières
 
D’abord, il faut favoriser le développement des pays africains, ce qui suppose une protection, et donc des frontières moins ouvertes, comme l’a montré l’Asie ainsi qu’une limitation de ces départs qui représentent une perte humaine précieuse pour se développer. Ensuite, l’énorme écart de développement économique, avec des salaires mensuels qui se chiffrent en dizaine d’euros en Afrique, fait de notre continent, et notre pays, un eldorado où les simples aides sont bien plus importantes que ce que peuvent gagner les travailleurs de l’autre côté de la Méditerranée. En outre, les frontières très poreuses et l’absence de contrôle, combinée au cadre juridique, permettent aux immigrés illégaux de rester longtemps et même de bénéficier de nombreuses protections. Pas étonnant dès lors qu’ils soient des milliers à risquer leur vie chaque année pour rejoindre ce qui apparaît sans doute comme un paradis.
 
Une plus grande ouverture des frontières et l’accueil des malheureux qui auront réussi à traverser la mer ne feront qu’augmenter le nombre de candidats. La solution pour éviter ces drames passe au contraire par un meilleur contrôle de nos frontières, un renvoi bien plus rapide et systématique des illégaux et la limitation des aides au strict minimum possible humainement (et donc la suppression de l’effarante AME, plus généreuse que pour les résidents légaux). Bien sûr, une telle réponse semblera inhumaine, mais les candidats à l’immigration ne sont pas stupides, et s’ils savent qu’ils ne pourront pas rester, qu’ils seront vite renvoyés et n’auront pas d’aide, alors il est probable qu’ils ne prendront plus de bateaux pour l’Europe. Cela et une aide au développement permettront d’éviter ces drames.
 
La question ici n’est pas tellement le coût (réel, mais bien moins élevé que les démagogues xénophobes ne le disent), mais bien plus une absence complète de besoin (à part peut-être en Allemagne, mais cela montre aussi que cela doit être traité à l’échelle nationale), une question de justice vis-à-vis des pauvres de nos pays, mais aussi de limiter les tensions.

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