Effet de manchettes à l’ONU
par Jowurz
mardi 21 septembre 2010
Le 26 juin 1945, 50 pays signaient à Los Angeles la Charte des Nations Unies. Cette charte est le texte de la nouvelle organisation internationale, censée régler les tensions et les conflits entre les peuples.
L’article 1er de ce document en définit les buts et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir :
1. Maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l’ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix ;
2. Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde ;
3. Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d’ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion ;
4. Etre un centre où s’harmonisent les efforts des nations vers ces fins communes.
C’est apparemment dans le cadre de l’alinéa 3 que, dans sa grande générosité envers les peuples nécessiteux, notre Président souhaite allourdir la colaboration des banques privées et publiques avec le fisc. Il propose la taxation des transactions bancaires pour le compte des pays en difficulté. Une idée qui adapte la taxe de Jacques Chirac sur les billets d’avion. Ce qui signifie moins d’argent sur sa maigre retraite ou salaire et plus de frais financiers pour les entreprises n’importe leur dimension et leur nature.
Il faut ici se poser la question des compétences de l’ONU et de la Banque Mondiale dans ce domaine fiscal qui est du ressort des Etats et non d’une organisation internationale ou de ses filiales.
Il est étrange que pour redorer auprès des nations le blason du pays qu’il a récemment terni, M. Sarkozy fasse appel à la taxation pour convaincre une assemblée, qui n’a aucune compétence ni moyen dans ce domaine fiscal, de la pureté de ses intentions et de la grandeur de son action..Voilà qui rappelle la vignette automobile créée pour les Vieux qui n’en ont jamais vu la couleur. Même l’excellent Secrétaire Général ne semble pas convaincu du succès d’une telle entreprise.Ce n’est pas en développant et encourageant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales que les représentants des états, présents à la séance, convaincront les banques d’augmenter les prix de leurs services déjà élevés.
D’autant que les nouvelles normes adoptées par la BRI (Banque des Règlements Internationaux), qui doivent prévenir toute nouvelle catastrophe, exigent des Instituts de crédit qu’ils renforcent leurs fonds propres. Une nécessité qui conduit, à brève échéance, à l’augmentation inévitable de leurs tarifs à la clientèle afin de dégager davantage de profits et garantir des dividendes à leurs actionnaires.
En supposant que certains parlements soient favorables à une telle taxe, il y a gros à parier que les banques américaines, japonaises, chinoises, britanniques, allemandes, luxembourgeoises, suisses et autres ne jouent pas ce jeu. Les conseillers de Monsieur Sarkozy le savent bien et lui-même en est probablement fort conscient.
S’agirait-il encore d’une annonce électorale ?