Égypte : le scénario algérien

par Lucien-Samir Arezki Oulahbib
lundi 19 août 2013

L'armée a changé de camp sans doute parce que l'accélération donnée par les FM ne la satisfaisait pas non plus : elle ne voulait pas perdre ses privilèges comme en Turquie. Elle est un État dans l'État. Une telle position ne peut pas être perdue. Les FM voulaient tout tout de suite.

Faut-il pour autant cautionner le "coup" ? Délicate question tant les FM manipulaient les urnes en fabriquant via des religieux aux ordres des fatwas intimant "les" musulmans de "bien" voter. N'oublions pas que même les partis salafistes ont soutenu le "coup" tant eux-mêmes avaient du mal à se faire entendre par des FM avides de pouvoir et de suppression jusqu'à mettre à mal le tourisme des pyramides jugé "haram". Observons ce qui se passe au Zimbabwe où le tyran Mugabe a réussi à expulser un million d'inscrits.

Que faire dans ce cas ? Abandonner ? Laisser faire ? Laisser les islamistes gouverner jusqu'à l'explosion ? Le clash ? Pourquoi pas. C'était la position que j'ai défendu pour l'Algérie. Il faut créer un processus qui balaie à la fois les islamistes et l'armée. Or, en laissant celle-ci faire le boulot politique le camp dit "laïc" devient dépendant d'elle. Ce qui imprime dans ce cas une évolution autoritaire voire tyrannique.

Observons également que l'Arabie a soutenu le coup, de même que le Qatar afin sans doute de contrecarrer l'influence iranienne croissante, bien que Morsi soutenait le coup contre Assad. En fait l'Arabie profite de l'occasion pour empêcher que le camp laïc profite de l'occasion pour s'émanciper de l'armée. Il s'agit donc d'un jeu à somme nulle alors qu'il s'agirait de se débarrasser des deux en même temps. On a le même problème en France : comment se débarrasser en même temps de l'étatisme gaulliste et socialiste qui empêche le pays d'avancer ?…


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