Elle fait un malaise et l’équilibre du monde vacille, par André Bouny

par André Bouny
lundi 19 septembre 2016

La campagne électorale dans la course à la Maison Blanche est un cirque pathético-burlesque. Le Républicain milliardaire de l’immobilier, Donald Trump, catcheur de Latinos suggérant aux partisans du port d’arme qui le soutiennent qu’ils pourraient s’en servir contre son adversaire investie par les Démocrates : Hillary Rodham-Clinton, pas moins fortunée, mariée à l’ancien président éponyme. À la suite de quoi les détracteurs de Trump voulant refaire la Grande Amérique le moqueront au moyen de sculptures clones, caricatures de silicone plus grandes que nature. Elles surgiront d’est en ouest des États-Unis d’Amérique, à New York, Cleveland, Los Angeles, San Francisco, et Seattle. Elles le représentent entièrement nu, morphologie sénescente affublée d’un sexe aux dimensions réelles d’un gland de chêne. Distancé dans les intentions de vote, Trump fera vérifier, en direct par voie de télévision, la solide implantation de sa chevelure soupçonnée d’être une perruque, c’est sans fin…

Mais voici que, lors d’une commémoration à New York, le 11 septembre, en mémoire des attentats de 2001 contre les tours jumelles, son adversaire démocrate fait un malaise. Un bulletin officiel de santé fait état d’une pneumonie. Alors refont surface les précédents de la fragile santé de la candidate, déjà évoqués par son adversaire : thrombose consécutive a une commotion cérébrale réelle il y a quelques années, brièveté de ses discours qui serait due à son épuisement…, tandis que la rumeur évoque un sosie la représentant, et que l’un de ses gardes rapprochés serait un médecin seringue en poche prête à l’emploi au cas où ; que son homosexualité supposée et autres suspicions de meurtres sur les sources ayant révélé l’affaire de ses emails privés recélant des informations classées secrètes lorsqu’elle était secrétaire d’État de Barak Obama…, enfin que ce dernier malaise pourrait être la conséquence d’un empoisonnement (à la Poutine ?). 

De son côté, la candidate démocrate avait invoqué l’âge avancé de son adversaire, que séparent seulement deux années du sien, tandis que son état de santé semblait précaire ; rappelons ici que tous deux sont de fervents partisans de la peine de mort. Malgré la posture politique de Trump, ces deux finalistes restent plus offensifs et interventionnistes que leur prédécesseur au pouvoir ; le Républicain par tempérament, la Démocrate par expérience et conviction.De nouveaux attentats sur le territoire viennent compliquer le débat.

 

Les deux candidats investis courent la campagne en avion, d’État à État :

Compte rendu de Presse pour illustration :

 

Ici, Trump :  Illustration LE FIGARO PREMIUM Donald Trump s’apprête à descendre de son Boeing privé pour aller tenir un meeting à Colorado Springs, samedi. Crédits photo : MANUEL NGAN/AFP 

 

Ici, Clinton :  Illustration LE FIGARO PREMIUM Hillary Clinton, dimanche dans son avion de campagne à l’aéroport de White Plains dans l’état de New York, lors d’une déclaration à la presse après l’annonce de l’explosion de Chelsea à New York. Credits photo : Andrew Harnik/AP

 

Après ces péripéties, retentit le véritable coup de tonnerre. À moins de deux mois de la consultation électorale, Trump ferait jeu égal dans les intentions de votes. Si l’on s’achemine vers la doctrine protectionniste et isolationniste promise par le candidat républicain, qui n’hésite cependant pas à évoquer la paix par la force et l’utilisation de la bombe atomique en Europe et au Moyen-Orient, soudain la planète apeurée tremble. Un désengagement états-unien grandit et épaissit l’ombre de Poutine sur l’Europe, ce dernier voulant rétablir l’influence de la Grande Russie depuis les anciens pays satellites jusqu’en Asie centrale. L’Europe surprise sans défense commune verrait s’en aller l’Otan et le parapluie américain. Le Royaume-Uni désuni serait isolé et les anciens pays dits de l’Est hostiles à la répartition des migrants remis au pas par l’administration de Bruxelles ; l’Iran et les pays arabes auraient les mains libres face à Israël et sa bombe atomique ; la Chine pourrait accélérer sans vergogne son influence en Afrique et surtout son expansionnisme en Asie du Sud-est… Bref, le brasier.

Mais les forces contraires des intérêts de l’empire sont si complexes qu’il se pourrait que, pour survivre, Trump élu mette beaucoup d’eau dans son vin, craignant par ailleurs un effet de loupe sur la Trump Tower, située au 725 de la 5e avenue, et autres joyaux patrimoniaux, mais pas seulement… Certes pareil sujet mérite davantage un gros ouvrage qu’un article.

Toutefois, ce billet puisse-t-il rappeler que l’empire qui nous préoccupe nous occupe.


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