En Grèce, assistons-nous à un crime contre l’humanité ?
par Laurent Herblay
vendredi 13 décembre 2013
Les mots manquent quand on décrit ce qui se passe en Grèce depuis trois ans. Hier, les émissaires de la Troïka sont revenus à Athènes pour de nouvelles négociations, alors qu’un projet de budget pour 2014 doit être voté demain. Les plans européens ont produit une situation révoltante.
Une offre d’emploi pour travailler dans un hôtel sans la moindre rémunération, en étant logé et nourri, a créé un scandale dans le pays, qui y voit un retour à l’esclavage. Pour l’instant, le gouvernement semble vouloir résister aux demandes de la troïka. Il n’a pas inclus la fin du moratoire ni une nouvelle taxe immobilière dans le projet de budget qui sera voté demain. Il faut dire qu’il prévoit déjà 2,1 milliards d’impôts supplémentaires et 3,1 milliards de nouvelles coupes dans les dépenses, soit un nouvel ajustement équivalent à 3% du PIB. On se demande bien comment le pays pourra être en croissance en 2014.
Dans quelques années, il est probable que les économistes et les historiens porteront un jugement très sévère contre les horreurs des plans inhumains et inefficaces de la troïka. Le pire est que cela aurait pu être évité si la Grèce avait recouvré sa souveraineté monétaire et utilisé sa banque centrale.